Paroles de Torah
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D'var Torah
(Enseignement)
Cette grande fête est appelée de plusieurs noms : Yom Térou'ah (le jour de la sonnerie), Rosh Hashanah (la tête de l'année), Yom haDîn (le jour du jugement) ou encore Yom Hazikarôn (le jour du souvenir). Chacun de ces termes traite d'une facette particulière, que nous allons voir ici.
La Torah écrite parle de Yom Térou'ah, jour de la sonnerie. Quand le shofar retentissait dans une ville des anciens temps, c'était soit pour avertir d'un danger imminent (une armée ennemie s'apprêtant à déferler sur les habitants), soit pour avertir de l'arrivée d'un personnage important. En l’occurrence ici, les deux facettes se rejoignent : d'un côté, HaShem veut nous avertir de notre jugement imminent, il y a donc « danger » qui plane au-dessus de nos têtes, il nous faut faire téshouvah. Et par là même, le Saint Béni Soit-Il se « rapproche » de notre « dossier » afin de voir quels sont nos mérites et nos fautes, pour pouvoir prononcer Son jugement de la façon la plus juste qui soit !
Le prophète Yéhezqèl/Ézéchiel appelle cette fête (au chapitre 40 de son Livre) Rosh Hashanah, la tête de l'année. En vérité, il existe quatre nouvelles années....chaque année ! Les deux plus connues sont les suivantes : celle commençant au mois de Nissân, qui est la nouvelle année pour les Rois d'Israël, ce qui signifie que leurs années de royautés commencent à être prises en compte dès cette période-là. Tandis que la deuxième est celle débutant à Rosh Hashanah, qui célèbre aussi la création d'Adâm, le premier homme. Rosh Hashanah est donc la fête d'anniversaire pour la lignée Adamique, et le fait que le Jugement de la Création ait lieu ce même jour montre combien HaShem attend de Ses créatures !
Yom haDîn donc puisque, nous avons vu, l'homme est jugé en ce jour-là. Le Talmud en parle en ces termes : « Le Jour de Rosh Hashanah, tous les humains défilent devant Lui comme les moutons d'un troupeau » (Rosh Hashanah 18a). De là nous comprenons donc également que Yéshou'a, notre Rabbi et Roi, fait également référence à cette fête, quand il dit :
« Lorsque le ben Adâm viendra dans sa gloire, avec tous les messagers, il s'assiéra sur le trône de sa gloire. Toutes les Nations seront assemblées devant lui. Il séparera les uns d'avec les autres, comme le berger sépare les brebis d'avec les boucs" (Matityahou/Matthieu 25:31-32)
Vous voulez être dans le bon groupe ? Étudiez la Torah, pratiquez les mitsvot, donnez la tsédaka, priez, faites téshouvah, connectez-vous avec le Père céleste ! Sinon, ce sont les boucs qui vous accueilleront à « pattes ouvertes » !
Enfin, nous parlons de Yom Hazikarôn, le jour du souvenir, car, une fois notre jugement passé, le but n'est pas de retomber dans tous nos travers, d'avant nos bonnes résolutions ! Si, certes, le Juste tombe sept fois et se relève, à nous de garder le souvenir de la clémence dont à fait preuve HaShem lors de notre jugement, pour continuer à progresser toujours plus sur la voie du bien, de la lumière, de la vie.
Une corne venant des temps anciens
Quand Avrahâm voulut sacrifier son fils Yitshaq, un messager des cieux l'en empêcha, et lui ouvrit les yeux sur un bélier, dont les cornes s'étaient coincées dans les branches. Ce-dernier fut offert en offrande à HaShem, et toutes ses parties eurent une utilisation spécifique : le Midrash rapporte que ses tendons ont servi à fabriquer les cordes de la harpes de David Ha'Mélèkh, ses cendres ont servi à la fondation de l'autel du Temple, sa peau fut utilisée pour confectionner la ceinture de cuir d'Eliyahou, sa corne gauche fut confectionnée comme shofar lors du don de la Torah, tandis que sa corne droite est réservée pour le temps de la Rédemption finale, quand tout Israël sera ramené par le Roi Messie, comme il est écrit :
"Et vous serez ramassés un à un, enfants d'Israël ! En ce jour, on sonnera du grand shofar, et alors reviendront ceux qui étaient exilés au pays d'Assyrie, ou fugitifs au pays d’Égypte, et ils se prosterneront devant HaShem, sur la montagne sainte, à Yéroushalayim" (Yésha'yahou/Isaïe 27:12-13)
Il existe plusieurs explications de ce Midrash, mais nous en dégagerons une ici : le message que nos Maîtres veulent nous enseigner, c'est que la délivrance (qu'il s'agisse de la Délivrance Finale ou bien de délivrances personnelles dans nos vies) est un processus, qui commence avant même l'apparition de notre épreuve, pour se terminer le temps "d'un clin d’œil". Le bélier était déjà né avant qu'HaShem ne demande à Avrahâm avinou d'offrir son fils, selon le principe Talmudique du "remède qui précède le mal". De même, les solutions à nos soucis existent déjà, avant même l'apparition de ces-derniers, mais elles ne peuvent être réellement trouvées que par l'étude de la Torah et la prière. De plus, la délivrance progresse pas étape dans nos vies sans que nous en soyons réellement conscient. David jouait de sa harpe avec les "tendons de la délivrance", Eliyahou s'habillait avec "une ceinture de délivrance", pour nous signifier qu'au travers des actes anodins dans notre vie, sans en être conscient, nous pavons la voie vers la victoire finale. Il ne faut donc jamais désespérer de nos situations, chaque mot de Torah prononcé, chaque prière, chaque acte de sanctification, et même chaque acte du quotidien, apporte une brique à l'édifice, au palais au sein duquel nous fêterons notre délivrance.
Très bientôt, le grand shofar retentira, et nous verrons de nos yeux de chairs le magnifique palais qui s'est construit pour l'humanité, après presque 6000 ans d'histoire Adamique, et chacun verra la ou les pierre(s) que sa vie aura apporté !