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נשא

Parashat Nasso

 

Le vin fait sortir les secrets

 

Torah : Bamidbar/Nombres 4:21 à 7:89

             1er montée (rishôn) : (Bam/Nbr. 4:21-37)

             2ième montée (shéni) : (Bam/Nbr. 4:38-49)

             3ième montée (shlishi) : (Bam/Nbr. 5:1-10)

             4ième montée (révi'i) : (Bam/Nbr. 5:11-6:27)

             5ième montée (hamishi) : (Bam/Nbr. 7:1-41)

             6ième montée (shishi) : (Bam/Nbr. 7:42-71)

             7ième montée (shevi'i) : (Bam/Nbr. 7:72-89)

             Maftir : (Bam/Nbr. 7:87-89)

Haftarah : Shoftim/Juges 13:2-25

Torat Yeshou'a : Marcos/Marc 12:41-44, Hébreux 11:32-40

Cette Parasha commence par le dénombrement des familles des Lévites, ainsi que leur rôle quant au transport du Tabernacle. Il est ensuite spécifié quelques mitsvot relatives aux personnes impures et celles commettant une infidélité envers HaShem. Tout ceci amène au cœur de notre section qui décrit l'épreuve de la femme sotah, c'est-à-dire soupçonnée d'adultère. A la suite d'un processus mené par le Cohen, celle-ci est maudite et meurt si elle a effectivement péché, dans le cas contraire elle se voit richement bénie. Les deux derniers sujets traités sont le naziréen et les offrandes apportées par les chefs des Tribus lors de l'inauguration du Tabernacle.

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"Ce sera à lui" (Bamidbar/Nombres 5:10)

"Beaucoup d'argent (Brakhot 63a)" (Rachi)

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"Il ne versera pas dessus de l'huile" (Bamidbar/Nombres 5:15)

"Pour ne pas embellir son offrande (Sotah 15a, Mena‘hot 6a). L’huile est appelée « lumière », tandis qu’elle a agi dans l’obscurité (Midrach Tan‘houma)" (Rachi)

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"De l'eau consacrée" (Bamidbar/Nombres 5:17)

"Sanctifiée dans la cuve de cuivre qui avait été fabriquée avec les miroirs des femmes « attroupées » (Shemot 38, 8). Or, celle-là s’est détournée de leurs voies, car ces femmes ne s’unissaient « sous le pommier » (Shir haShirim 8, 5) qu’à leurs époux, tandis qu’elle est allée se dépraver avec quelqu’un d’autre" (Rachi)

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"Un vœu de Nazir" (Bamidbar/Nombres 6:2)

"L’idée de nezirah implique toujours celle de 'séparation'. Il en va de même ici où il se sépare du vin (Sifri)" (Rachi)

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"Il sera saint" (Bamidbar/Nombres 6:5)

"À savoir sa chevelure. Il doit laisser la chevelure de sa tête pousser librement (Sifréi 25)" (Rachi)

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« Et un homme, ses objets consacrés seront à lui [le Lévite/prêtre], ce qu'on donnera au cohen sera à lui […] si la femme d'un homme s'écarte de lui [pour commettre l'adultère] » (Bamidbar/Nombres 5:10 à 13)

 

La Torah, dans cette section, parle de ce qu'un homme doit donner aux léviim, ceux qui enseignent la Parole au Peuple, puis passe à un tout autre sujet : si l'épouse d'un homme se retrouve seule avec quelqu'un d'autre et que son mari a des doutes sur sa fidélité, il devra l'amener devant le Cohen, qui lui fera, entre autre, boire des eaux dans lesquelles a été effacé le Nom Divin, écrit sur un parchemin.

 

Dans la Torah, souvent, nous avons l'impression que les récits et les lois s'enchaînent sans aucune logique. Même dans le discours sur la montagne de Yéshou'a, et dans Torat Yeshou'a de façon générale, les enseignements arrivent les uns à la suite des autres sans rapport entre eux.

 

Du moins, selon un regard superficiel. En effet, voici comment Rachi commente ce saut du « coq à l'âne » :

 

« Si tu retiens les dons que tu dois donner au cohen, Je jure [HaShem] par ta vie que tu auras besoin de te rendre chez lui pour lui amener ta femme, soupçonnée d'adultère ! »

 

D'où, peut-être, l'expression : « ne dis jamais : fontaine, je ne boirai pas de ton eau ! » (Puisque la sota devait boire des eaux amères).

 

D'ailleurs, cela se retrouve un peu plus loin également dans cette parasha : à la suite de ce récit de la femme sota, adultère, la Torah mentionne l'homme nazir (il s'agit de celui qui se consacre à HaShem suite à un vœu et qui doit s'abstenir du produit de la vigne sous toutes ses formes, et de se couper les cheveux). Quel est le lien entre eux ?

 

« Pourquoi la section du nazir suit-elle la section de la femme soupçonnée d'adultère ? Pour te dire que quiconque voit la femme soupçonnée d'adultère dans son humiliation (quand le cohen lui découvre les cheveux), qu'il se sépare (s'abstienne) du vin, car le vin amène à l'adultère » (Rachi, Sotah 2a)

 

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« Si la femme s'est détournée de son mari » (Bamidbar/Nombres 5:27)

 

L'adultère est si grave qu'avec le meurtre et l’idolâtrie, cette faute a provoqué la destruction du Premier Temple d'Israël. C'est également elle qui a, principalement, amené le déluge sur le monde au temps de Noah, c'est elle qui pèse lourd dans la balance pour les jugements des temps de la fin que nous commençons à vivre, et c'est une des fautes les plus difficile à réparer. Car il y a destruction de deux couples, de deux familles avec des enfants, et la personne qui a fauté porte sur elle les conséquences qui en découlent spirituellement pour chaque membre de la famille.

 

Nos Maîtres rapportent que quand un couple se sépare et divorce, l'autel dans le Temple verse des larmes.

 

Le Shalom, la paix au sein du couple marié est tellement importante qu'HaShem Lui-même permet que l'on efface Son Nom pour la préserver, chose totalement interdite aux yeux de la loi. En effet, l'on inscrivait le Nom Divin sur un parchemin que l'on mettait dans les eaux que la femme devait boire afin que l'on sache si elle était innocente ou non. Ce Nom était, bien évidemment, effacé dans l'eau. Si la femme ne s'était pas détournée de son mari, elle était bénie et mettait au monde des enfants sans douleur. Dans le cas contraire, elle (ainsi que l'homme avec lequel elle était allée) voyait ses cuisses et son ventre dessécher, et devenait maudite ainsi que la risée du Peuple.

 

Rien n'est plus précieux pour notre Père céleste qu'un couple unit marchant dans la paix !

 

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« Le cohen placera la femme devant HaShem et découvrira sa tête » (Bamidbar/Nombres 5:18)

 

« Il défait la natte de sa chevelure pour la rendre méprisable. De là on apprend à propos des filles d'Israël que d'avoir la tête découverte est une honte pour elles » (Rachi, Sotah 14a, Sifré 11)

 

« Toute femme qui prie ou prophétise la tête non voilée déshonore son chef, elle est semblable à une femme qui se serait rasé la tête. En effet, si une femme n'est pas voilée, alors qu'elle se fasse couper les cheveux courts. Or, étant honteux pour une femme d'avoir les cheveux courts ou même rasés, qu'elle se voile » (Première Lettre envoyée aux Corinthiens 11:5-6)

 

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« Qu'HaShem te bénisse et qu'Il te garde

Qu'HaShem fasse luire Sa Face vers toi et t'accorde la grâce

Qu'HaShem tourne Sa Face vers toi, et te donne la Paix » (Bamidbar/Nombres 6:24-26)

 

C'est par cette bénédiction que les Cohanim bénissent le Peuple d'Israël, que les parents bénissent leurs enfants, etc. Les paroles des parents sur leurs enfants ou d'un mari sur son épouse sont chargées d'autorités, et peuvent faire toute la différence !

 

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Dans la dernière parasha, il a été donné des explications sur quelques incompréhensions de la Torah : pourquoi cette-dernière rapporte des descriptions fastidieuses, des généalogies, des recensements, etc ?

 

Voici ici des explications complémentaires : les princes des Tribus apportent des offrandes à HaShem. Or, la Torah décrit la même offrande dans les détails autant de fois qu'il y a de princes de Tribus ! La première explication, qui reprend celle de la parasha Bamidbar, est que pour HaShem, il s'agit des « cadeaux de ses enfants ». Il ne fait pas de favoritisme, et, comme un père recevrait un présent de chacun de ses fils et filles, et prendrait du temps avec chacun d'eux pour les remercier, de même ici HaShem « prend le temps » de détailler l'offrande de chaque homme, même s'il s'agit de la même ! Magnifique !

 

Voici cependant une explication un peu plus profonde, montrant que l'histoire et ses secrets sont codés dans ces passages (chapitre7, versets 19 à 23) :

 

* « Un bol d'argent » : « La somme de ces lettres vaut 930, correspondant aux 930 années de la vie du premier homme » (Rachi)

 

* « Son poids : 130 cheqels » : « Parce que lorsqu'il établit une descendance pour le maintien du monde, Adâm avait 130 ans, comme il est dit dans Béréshit/Genèse 5:3 » (Rachi)

 

* « Un bassin d'argent » : « Sa guématria est de 520, d'après Noah/Noé qui établit une descendance à l'âge de 500 ans, et d'après les 20 années où le déluge avait été décrété avant qu'il n'ait une descendance, comme expliqué dans mon commentaire en Genèse 6:3 » (Rachi)

 

* « 70 chéqels » : « Correspondant aux 70 Nations issues des fils de Noah » (Rachi)

 

* « Une louche » : « Correspondant à la Torah qui fut donnée de la Main du Saint, Béni Soit-Il » (Rachi)

 

* « En or, d'un poids de 10 chéqels » : « Correspondant aux 10 commandements » (Rachi)

Et nous pouvons rajouter : or, en hébreu זהב zahav, de guématria 14, comme le nom David, qui est également un des noms du Messie, Yéshou'a !

 

* « Remplie d'encens » : « Correspond aux 613 mitsvot de la Torah, car encens en hébreu à une valeur numérique de 613 » (Rachi)

 

* « Un jeune taureau » : « Correspondant à Avraham, comme dit en Genèse 18:7 » (Rachi)

 

* « Un bélier » : « Correspondant à Yitshaq/Isaac, comme dit en Genèse 22:13 » (Rachi)

 

* « Un mouton » : « Correspondant à Ya'aqov/Jacob, comme dit en Genèse 30:40 » (Rachi)

 

* « Un chevreau » : « Pour faire expiation de la vente de Yossef/Joseph, comme dit en Genèse 37:31 » (Rachi)

 

* « Et pour le sacrifice de paix : deux bœufs » : « Correspondant à Moshé et Aharôn qui ont mis la paix entre Israël et leur Père qui est dans les Cieux » (Rachi)

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Le Ba'al Hatourim nous rapporte que dans le passage du nazir, reviennent trente fois les racines des mots "néder / vœu" et "nazir / séparé", pour nous apprendre par allusion que la période standard d'un état de nézirout est de trente jours. De même, "il sera [saint]" (6:5), est de guématria trente.

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Le mot "shalom" qui apparaît dans la bénédiction des cohanim, est de guématria 376, comme 'Essav, pour nous apprendre par allusion que le Roi Messie Yeshou'a, le prince du shalom, viendra d'Edom qui est 'Essav, comme il est dit : "Qui est celui qui vient d'Edom, de Botsra ?" (Yesha'yahou/Isaïe).

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Pourquoi la Torah juxtapose-t-elle la bénédiction des cohanim à la dédicace du mishkân ? Pour nous livrer par allusion une prophétie : viendra un jour où des cohanim viendront faire une nouvelle dédicace du Temple, et il s'agit des 'Hashmonayim (les Maccabées) à l'époque de 'Hanoukkah ! (Ba'al Hatourim).

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La Torah parle ici de la mitsvah du nazir : la personne doit laisser croître sa chevelure, ne pas toucher au produit de la vigne et s'éloigner de l'impureté de la mort. Dans le séfer Shoftim, le prophète nous raconte l'histoire de Shimshôn ha'guibor (Samson le puissant) qui était nazir dès le ventre de sa mère (de même que Shmouel ha'navi). Le Midrash rapporte, à ce sujet, que Ya'aqov avinou vit Shimshôn par prophétie et crût qu'il serait le Roi Messie. Mais quand il le vit mort, il se ravisa. En effet, si le Messie dans sa dimension ben Yossef / ben Efrayim connaît la mort, ce n'est pas le cas dans sa dimension de ben David. De la même manière, quand bar Ko'hba, qui avait aussi une grande force, fut tué, tous surent qu'il n'était pas le Roi d'Israël tant attendu. A l'inverse, Rabbi Yeshou'a est mort dans sa mission de ben Yossef, puis ressuscité, gardant intact pour le futur son corps de descendant Davidique et apte à venir délivrer le monde pour l'introduire dans l'ère messianique. Bientôt de nos jours, amèn !

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La Kabbale enseigne que tout ce qui existe dans le domaine de la qédousha, la sainteté, à son pendant dans le domaine de l'impureté. Ainsi, si la halakha demande à l'homme de garder les cheveux courts, car ils représentent la rigueur et les forces du mal, quand un homme fait vœu de naziréat, cependant, il a la mitsvah de les laisser pousser librement car il porte la couronne de son E.lohim sur lui, comme il est écrit : "Sa chevelure était comme la laine éclatante" (Daniel 7:9).

Dans le même ordre d'idée, si la relation intime entre le frère et sa belle-sœur est prohibée, elle devient une mitsvah dans le cadre du lévirat. S'il est strictement clair qu'il faut obéir à la Torah et à la halakha dans ce monde, il faut savoir que pour le Saint Béni Soit-Il, tout est un et se rejoint, et que l'impur peut devenir pur. C'est d'ailleurs ce que disent nos Maîtres dans la Guémara : l'eau n'a le pouvoir de purifier une personne que parce qu'HaShem en a décidé ainsi. Le Créateur peut donc décidé qu'une chose soit impure pour l'homme dans cette configuration du monde, puis la rendre totalement autorisée dans l'autre monde, ou même dans celui-ci mais dans le cadre d'une mitsvah, d'une halakha.

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L'homme devra toujours apporter rapidement ses meilleurs dons à HaShem, à notre époque pour les étudiants en Torah et / ou les pauvres, à l'instar des princes des tribus qui ont apporté, pour l'inauguration du mishkân, leurs objets précieux. Le mot "mitsvah" possède les mêmes lettres que le mot "matsah" (pain azyme), pour nous signifier qu'il ne faut pas attendre dans l'accomplissement et laisser un commandement "lever" comme la pâte, qui n'est alors plus permise à la consommation durant Pessa'h.

En l'absence du Temple, les mitsvot de la sotah et du nazir n'ont plus cours. Mais leur message demeure toujours d'actualité : la consécration au Saint Béni Soit-Il en s'éloignant de l'impureté de ce monde, et la fidélité et le shalôm au sein du couple, en y travaillant durement.

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