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Histoire

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Après la destitution de la reine Vashti, Ahashvérosh fit rassembler, dans son royaume et par-delà les provinces, les plus belles filles vierges afin de nommer sa nouvelle épouse. Parmi celles-ci se trouve Hadassah, appelée également Esther, de la famille de Mordekhaï, le Juif. Trouvant grâce aux yeux de tous, elle devient la nouvelle Reine, mais ne révéla pas toutefois ses origines Israélites au dirigeant des Mèdes et des Perses.

Dans le même temps, Ahashvérosh nomma un amalécite, Hamân, à la tête de son gouvernement, à qui tous montraient un profond respect, à l'exception de Mordekhaï. Le prenant en haine, lui et son peuple, Hamân demanda au roi de publier un décret afin d'appeler les populations à faire périr Israël dispersé parmi elles. Prenant connaissance de la terrible nouvelle, le descendant de Binyamîn revêtit le sac et la cendre, et contacta Esther dans le palais, afin de lui demander d'intercéder auprès du roi pour révoquer son édit.

Demandant à son peuple de jeûner pour que sa mission soit un succès, la Reine parvint, au travers un stratagème, à montrer la perfidie d'Hamân au roi, qui le fit pendre, lui et ses dix fils, à la potence que ce rasha avait préparé pour y pendre Mordekhaï. Un nouvel édit fut publié pour permettre aux Juifs de se défendre et de traiter leurs ennemis de la façon dont ils voulaient eux-mêmes les traiter.

Cette victoire fut célébrée par l'ensemble du peuple, et devint une commémoration chaque année, en Israël.4

Méguilat Esther

Chapitre 1

 

1.     Et c’est aux jours d’Ahashvérosh, lui Ahashvérosh, le régent de Hodou à Koush : cent vingt-sept cités.

[Ahashvérosh signifie "frère de la tête", car il était le "frère", dans le mal, de Névoukhadnestar, qui est appelé "tête" (Daniel 2:38) (Méguilah 11a).

"Lui" : c'est "lui" qui persisté dans sa méchanceté jusqu'à la fin (Ibid.).]

2.     En ces jours où le roi Ahashvérosh siège sur le trône de son royaume à Shoushân, la capitale,

3.     en l’an trois de son règne, il fait un festin pour tous ses chefs, ses serviteurs, l’armée de Paras, de Madaï, les gérontes et les chefs des cités en face de lui.

4.     Il leur montre la richesse de la gloire de son règne, la précieuse splendeur de sa grandeur, des jours multiples : cent quatre-vingt jours.

[Ce mauvais roi a revêtu les habits du cohen gadol pour cette occasion (Méguilah 12a).]

5.     Ces jours remplis, le roi fait, pour tout le peuple qui se trouvait à Shoushân, la capitale, du grand au petit,

un festin de sept jours dans la cour du jardin et du pavillon du roi,

6.     écru, coton, indigo, saisis par des cordons de byssus et de pourpre, sur des globes d’argent et des colonnes de marbre ;

lits d’or et d’argent, sur un dallage de porphyre, de marbre, de nacre, d’agate ;

7.     breuvages dans des vases d’or, des vases, des vases divers, et un vin royal, abondant comme la main du roi ;

8.     une beuverie en règle, sans contrainte, parce qu’ainsi le roi avait fixé à tous les grands de sa maison

de faire la volonté de chaque homme.

[Pourquoi cette génération a failli mériter l’extinction ? Car ils ont joui du banquet d'Ahashvérosh. D'autres disent parce qu'ils se sont prosternés devant une statue d'or (Daniel 3) (Méguilah 12a).]

9.     Même Vashti, la reine, fait un festin de femmes, dans la maison royale du roi Ahashvérosh.

[Elle avait pour dessein de faire commettre des actes immoraux aux femmes, en les invitant à un festin dans le palais (Méguilah 12a).]

 

10.     Le septième jour, quand le cœur du roi est bien dans le vin, il dit à Mehoumân, Bizta, Harebona, Bigta, Abagta, Zétar et Karkas,

les sept eunuques qui officient face au roi Ahashvérosh,

["Septième jour" : le shabbat, cette précision pour montrer la différence entre Israël et les Nations : quand les Juifs mangent et boivent, ils expriment des paroles de Torah, mais quand les Nations mangent et boivent, ils tiennent des propos indécents (Méguilah 12b).]

11.     de faire venir Vashti, la reine, face au roi, avec la couronne royale, pour montrer aux peuples et aux chefs sa beauté :

oui, elle est bien à voir.

[La faire venir nue pour montrer sa beauté. Elle était, en effet, une des plus belles femmes du monde" (Méguilah 15a).]

12.     Mais la reine Vashti refuse de venir à la parole du roi par la main des eunuques. Le roi écume fort. Sa fièvre s’allume en lui.

[Refuse : car son corps était atteint de tsara'at, punition mesure pour mesure, à cause du fait qu'elle faisait travailler nues des jeunes filles Juives le shabbat. Elle avait donc honte de paraître ainsi. De plus, elle accentua la colère du roi en l'insultant publiquement (Méguilah 12b).]

13.     Le roi dit aux sages qui connaissent les temps que telle est la parole du roi en face de tous ceux qui connaissent la loi et le droit ;

["Sages" : les Maîtres d'Israël, qui "connaissaient les temps" (Alef Divrei Hayamim/1 Chroniques 12:33), ils savent quand intercaler le treizième mois dans l'année. Pour ne pas donner de mauvais conseils et risquer la mort, ils dirigèrent le roi vers les conseillers des autres peuples présents au banquet (Méguilah 12b).]

14.     ses proches, Karshena, Shétar, Admata, Tarshish, Mèrès, Marsena, Memoukhân, les sept chefs de Paras et Madaï,

qui voient les faces du roi et siègent en premier dans le royaume :

15.     « Selon la loi, que faire à la reine Vashti parce qu’elle n’a pas fait ce que le roi Ahashvérosh avait dit par la main des eunuques ? »

16.     Memoukhân dit face au roi et aux ministres : « Ce n’est pas contre le roi seul que Vashti, la reine, a tort, mais contre tous les chefs et contre tous les peuples dans toutes les cités du roi Ahashvérosh.

[Memoukhân : c'est Hamân (Méguilah 12b).]

17.     Oui, la parole de la reine sortira vers toutes les femmes, pour rendre leurs maris méprisables à leurs yeux, quand elles diront:

‹ Le roi Ahashvérosh a dit de faire venir Vashti, la reine, en face de lui, et elle n’est pas venue ! ›

18.     Ce jour-là, les princesses de Paras et Madaï qui auront entendu la parole de la reine le diront à tous les chefs du roi. Assez de mépris et d’écume !

19.     Si c’est bien pour le roi, la parole royale sortira en face de lui et sera écrite dans les lois de Paras et Madaï et ne passera pas :

Vashti ne viendra plus en face du roi Ahashvérosh. Le roi donnera sa royauté à l’une de ses compagnes meilleure qu’elle.

20.     Le décret du roi qui sera fait sera entendu dans tout son royaume

 oui, il est multiple­, et toutes les femmes donneront de l’estime à leur mari, du grand au petit. »

21.     La parole est bien aux yeux du roi et des chefs. Le roi fait selon la parole de Memoukhân.

22.     Il envoie des actes à toutes les cités du roi, à chaque cité et cité selon son écriture, à chaque peuple et peuple selon sa langue,

pour que tout homme soit maître dans sa maison et y parle selon la langue de son peuple.

 

Chapitre 2

 

1.     Après ces paroles, quand la fièvre du roi Ahashvérosh se modère, il se souvient de Vashti, de ce qu’elle a fait

et de ce qui a été décrété contre elle.

2.     Les adolescents du roi, ses officiants, disent : « Qu’ils demandent pour le roi des adolescentes vierges, bien à voir.

3.     Le roi préposera des préposés dans toutes les cités de son royaume. Ils grouperont toute adolescente, vierge, bien à voir,

à Shoushân, la capitale, dans la maison des femmes en main de Hégaï, l’eunuque du roi,

qui garde les femmes et donne leurs onguents.

[Il était sot : toutes les belles filles vierges étaient amenées au palais, et il les connaissait toutes, mais n'allait n'en prendre qu'une pour reine. Ainsi, quiconque avait une fille belle l'a cachée de lui. A l'inverse, le Roi David ne cherchait qu'une seule fille à son service, et n'en connaissait aucune en-dehors de celles qu'il prenait pour femme ou concubine, et pour cela, quiconque avait une belle fille la lui amenait (Méguilah 12b).]

4.     L’adolescente qui plaira aux yeux du roi régnera à la place de Vashti. » La parole plaît aux yeux du roi ; il fait ainsi.

 

5.     Un homme, un Juif, était à Shoushân, la capitale. Son nom, Mordekhaï bèn Iaïr bèn Shim‘i bèn Qish,

un homme de Binyamîn.

[Son père était de la tribu de Binyamîn, et sa mère de Yéhoudah. Et ce verset prouve que tout Israël est appelé du nom de "Juif", quelque soit sa tribu (Méguilah 12b). De plus, quiconque renie l'idolâtrie est appelé "Juif", et il refusa de se prosterner devant Hamân, qui s'était érigé en objet d'adoration (Méguilah 13a)]

6.     Il avait été exilé de Yéroushalayim, dans l’exil qui avait été exilé avec Yekhonyah, roi de Yéhoudah,

qu’avait exilé Neboukhadrèsar, roi de Bavèl.

7.     Il est le parrain de Hadassa, elle, Èstér, la fille de son oncle, car elle n’avait ni père ni mère.

L’adolescente est belle de tournure et bien à voir. À la mort de son père et de sa mère, Mordekhaï l’avait prise à lui pour fille.

[Mordekhaï avait épousé sa nièce Esther. Et comme elle avait des relations intimes malgré elle avec Ahashvérosh, elle restait permise à son mari, qu'elle retrouvait entre temps. Et certains disent qu'elle envoyait un démon prenant sa forme pour aller intimement avec le roi, ce qui la préservait d'être touchée par cet incirconcis.

"Hadassa" : car c'était une Juste, qui sont appelés "myrtes", comme dans : "Et il se tenait au milieu des myrtes" (Zekharyah/Zacharie 1:8) (Méguilah 13a).

"Esther" : car elle cachait ('mastérèt') ses origines (ibid.)

"Esther" : il y eu sept prophétesses en Israël : Sarah, Miryâm, Dévorah, 'Hannah, Avigaïl, Houlda et Esther (Méguilah 14a).

"Il y eu au monde quatre femmes d'une exceptionnelle beauté : Sarah, Avigaïl, Rahav et Esther" (Méguilah 15a) Et Havah les surpassait toutes (Bava Batra 58a).]

8.     Et c’est à l’audition de la parole du roi et de sa loi, quand de multiples adolescentes sont groupées à Shoushân, la capitale,

en main de Hégaï, Èstér est prise à la maison du roi, en main de Hégaï, le gardien des femmes.

9.     L’adolescente plaît à ses yeux et apporte le chérissement en face de lui. Il se hâte de lui donner ses onguents, ses parts,

et sept adolescentes de la maison du roi, aptes à lui être données. Il la distingue en bien avec ses adolescentes dans la maison des femmes.

["Sept" : grâce à elles, elle comptait les jours et savait quand tombait le shabbat, car elle avait attitré une servante pour chaque jour (Méguilah 13a).]

10.     Èstér n’avait rien rapporté sur son peuple ni son enfantement; oui, Mordekhaï lui avait ordonné de ne pas le rapporter.

11.     Tous les jours, Mordekhaï va en face de la cour de la maison des femmes, pour savoir si Èstér est en paix et ce qu’il est fait d’elle.

12.     Le tour de chaque jeune fille arrive pour venir enfin vers le roi Ahashvérosh après avoir subi la loi des femmes, douze lunaisons.

Oui, ainsi se remplissent les jours de leurs onguents : six lunaisons dans l’huile de myrrhe, six lunaisons dans les aromates et les onguents des femmes.

["Huile de myrrhe" : une huile d'olives qui n'ont pas atteint le tiers de leur croissance. Elle était utilisée pour épiler et rendre la peau brillante (Méguilah 13a).]

13.     Avec cela l’adolescente vient vers le roi. Il lui est donné tout ce qu’elle dit, pour venir avec, de la maison des femmes à la maison du roi.

14.     Le soir elle vient, et le matin elle retourne à la maison des femmes, la deuxième, en main de Sha‘ashgaz, l’eunuque du roi, le gardien des concubines. Elle ne viendra plus vers le roi, sauf si le roi la désire et si elle est criée en nom.

 

15.     Quand arrive le tour d’Èstér, la fille d’Abihaïl, l’oncle de Mordekhaï, qui l’avait prise à lui pour fille, de venir vers le roi, elle ne demande pas une parole,

sinon ce que lui avait dit Hégaï, l’eunuque du roi, le gardien des femmes. Et c’est Èstér, la porteuse de grâce aux yeux de tous ceux qui la voient.

16.     Èstér est prise pour le roi Ahashvérosh, en sa maison royale, la dixième lunaison, la lunaison de vèt, en l’an sept de son règne.

17.     Le roi aime Èstér plus que toutes les femmes; elle porte grâce et chérissement en face de lui plus que toutes les vierges.

Il met la couronne royale sur sa tête ; il la fait régner à la place de Vashti.

18.     Le roi fait un grand festin pour tous ses chefs et serviteurs, le festin d’Èstér. Il fait un allégement pour les cités, et donne des charges à main de roi.

19.     Quand les vierges sont groupées une deuxième fois, Mordekhaï siège à la porte du roi.

["Une deuxième fois" : Mordekhaï avait conseillé au roi de réunir les filles une seconde fois, espérant qu'une autre trouverait grâce à ses yeux et qu'il libérerait Esther (Méguilah 13a).]

20.     Èstér ne rapporte pas son enfantement ni son peuple, comme Mordekhaï le lui avait ordonné. Èstér fait la parole de Mordekhaï, comme lorsqu’elle était en tutelle chez lui.

["Fait la parole" : Rabbi Yirmeyah rapporte qu'elle montrait le sang de ses menstruations aux Sages. En effet, elle restait mariée à Mordekhaï et voulait retourner vers son mari qu'en état de pureté. Quand le roi la laissait, elle partait s'immerger au mikvé puis secrètement retournait vers Mordekhaï et "s'asseyait sous son giron" (Méguilah 13b).]

 

21.     En ces jours, Mordekhaï siège à la porte du roi. Bigtân et Tèrèsh, deux eunuques du roi, gardiens du seuil, écument ;

ils demandent à porter la main contre le roi Ahashvérosh.

22.     Mordekhaï connaît le propos. Il le rapporte à Èstér, la reine. Èstér le dit au roi, au nom de Mordekhaï.

["Connaît le propos" : ils parlaient en langue tarse entre eux, et ne savait pas que Mordekhaï, en tant que membre du sanhédrîn, connaissait les soixante-dix langues (Méguilah 13b).]

23.     Le propos est recherché et trouvé; les deux sont pendus à un arbre. Et c’est écrit dans l’acte: « Paroles des jours », en face du roi.

 

Chapitre 3

1.     Après ces paroles, le roi Ahashvérosh fait grandir Hamân bèn Hamdata, l’Agagui. Il le porte et met son trône au-dessus de tous les chefs qui sont avec lui.

["L'Agagui" : il descendait d'Agag, roi d'Amaleq, que le Roi Shaoul avait tardé à tuer.]

2.     Tous les serviteurs du roi, à la porte du roi, s’inclinent, ils se prosternent devant Hamân ; oui, le roi l’ordonne ainsi.

Or Mordekhaï ne s’incline pas, il ne se prosterne pas.

3.     Les serviteurs du roi, à la porte du roi, disent à Mordekhaï; « Pourquoi passes-tu outre à l’ordre du roi ? »

4.     Et c’est quand ils le lui disent jour après jour et qu’il ne les entend pas, ils le rapportent à Hamân

pour voir si les paroles de Mordekhaï tiennent; oui, il leur avait rapporté qu’il était un Juif.

5.     Hamân voit que Mordekhaï ne s’incline pas, qu’il ne se prosterne pas devant lui.

Hamân se remplit de fièvre.

6.     Il est méprisable à ses yeux de porter la main contre Mordekhaï seul ; mais ils lui rapportent quel est le peuple de Mordekhaï.

Hamân demande à exterminer tous les Juifs de tout le royaume d’Ahashvérosh, le peuple de Mordekhaï.

7.     La première lunaison, la lunaison de Nissân, en l’an douze du roi Ahashvérosh,

il fait tomber le Pour ­ c’est le sort ­ en face de Hamân, jour après jour, lunaison après lunaison, jusqu’à la douzième lunaison, c’est la lunaison d’Adar.

[Il a vu que le sort est tombé le mois d'Adar, et il s'est réjoui, pensant que ce mois était funeste pour Israël, car Moshéh s'était voilé durant ce temps. Mais il ne savait pas qu'il s'agissait également de son mois de naissance (Méguilah 13b).]

8.     Hamân dit au roi Ahashvérosh : « Il existe un peuple dispersé

et séparé parmi les peuples, dans toutes les cités de ton royaume. Leurs lois diffèrent de celles de tous les peuples.

Les lois du roi, ils ne les appliquent pas. Il ne vaut rien au roi de les laisser.

[Hamân insistait sur les lois de la Torah pour susciter plus de haine encore chez le roi : "Ils ne mangent pas comme nous, ne se marient pas avec nous..." (Méguilah 13b).]

9.     Si c’est bien pour le roi, il sera écrit de les perdre. Je pèserai dix mille talents d’argent aux mains des exécuteurs de l’ouvrage, à faire venir aux trésors du roi. »

[Mais la mitsvah de donner le demi-sheqel chaque année par les Juifs a contrebalancer l'argent pesé par ce rasha (Méguilah 13b).]

10.     Le roi ôte de sa main sa bague et la donne à Hamân bèn Hamdata l’Agagui, l’oppresseur des Juifs.

11.     Le roi dit à Hamân : « L’argent t’est donné et le peuple pour en faire comme bien à tes yeux. »

12.     Les actuaires du roi sont appelés à la première lunaison, le treizième jour. Il est écrit tout ce que Hamân ordonne

aux satrapes du roi, aux pachas des cités et des cités, aux chefs des peuples et des peuples,

cité et cité selon son écriture, peuple et peuple selon sa langue, écrit au nom du roi Ahashvérosh, et scellé avec la bague du roi.

13.     Les actes sont envoyés en main de coureurs vers toutes les cités du roi,

pour exterminer, tuer et perdre tous les Juifs, de l’adolescent à l’ancien, marmaille et femmes, en un seul jour,

le treize de la douzième lunaison, la lunaison d’Adar, et leur butin, le piller.

14.     Copie de l’écrit est donnée en loi à toute cité et cité, découverte pour tous les peuples, d’être prêts ce jour-là.

15.     Les coureurs sortent en hâte avec la parole du roi. La loi est donnée à Shoushân, la capitale. Le roi et Hamân s’assoient pour boire ; la ville de Shoushân s’égare.

 

Chapitre 4

1.     Mordekhaï savait tout ce qui s’était fait. Mordekhaï déchire ses habits, se revêt de sac et de poussière.

Il sort dans la ville. Il clame, une grande clameur amère.

2.     Il vient jusqu’en face de la porte du roi, car il ne devait pas venir à la porte du roi en vêtement de sac.

3.     Dans chaque cité et cité, au lieu où la parole du roi et sa loi arrivent,

c’est grand deuil pour les Juifs, jeûne, pleurs, lamentation, sac, poussière étendue pour la multitude.

4.     Les adolescentes d’Èstér, ses eunuques viennent et le lui rapportent. La reine en est fort émue.

Elle envoie des habits pour en vêtir Mordekhaï et pour qu’il écarte son sac loin de lui. Il n’accepte pas.

5.     Èstér appelle Hatakh, un des eunuques du roi, qu’il avait placé en face d’elle.

Elle lui donne ordre de savoir: « Qu’est-ce et pourquoi ? »

["Hatakh" : certains disent qu'il s'agit de Daniel le navi (Méguilah 15a). Elle envoya à son mari Mordekhaï le message suivant : "Peut-être Israël a-t-il transgressé les cinq Livres de la Torah ? (Ibid.)]

6.     Hatakh sort vers Mordekhaï, vers les places de la ville, face à la porte du roi.

7.     Mordekhaï lui rapporte tout ce qui était advenu, l’affaire de l’argent que Hamân avait dit de peser pour le trésor du roi,

contre les Juifs, pour les perdre;

8.     la copie de l’écrit de la loi donnée à Shoushân pour les exterminer, il la lui donne pour la montrer à Èstér,

pour le lui rapporter et lui ordonner de venir vers le roi demander grâce et implorer en face de lui, pour son peuple.

9.     Hatakh vient. Il rapporte à Èstér les paroles de Mordekhaï.

10.     Èstér dit à Hatakh et l’ordonne à Mordekhaï :

11.     « Tous les serviteurs du roi et le peuple des cités du roi savent que tout homme ou femme qui vient vers le roi

dans la cour intérieure sans être convoqué, sa loi est une: le mettre à mort. Seul celui à qui le roi tend son sceptre d’or vit.

Et moi je n’ai pas été appelée pour venir chez le roi voici trente jours ! »

12.     Ils rapportent à Mordekhaï les paroles d’Èstér.

13.     Mordekhaï dit de répondre à Èstér : « N’imagine pas en ton être échapper dans la maison du roi,

seule de tous les Juifs.

14.     Oui, même si tu te taisais, te taisais en ce temps, le soulagement et le sauvetage se dresseraient,

pour les Juifs, d’un autre lieu. Mais toi et la maison de ton père vous seriez perdus.

Et qui sait si ce n’est pas pour un temps semblable que tu es arrivée au règne ? »

15.     Èstér dit de répondre à Mordekhaï :

16.     « Va, réunis tous les Juifs qui se trouvent à Shoushân. Jeûnez pour moi : ne mangez pas, ne buvez pas pendant trois jours,

nuit et jour. Moi aussi je jeûnerai ainsi avec mes adolescentes. Ensuite, je viendrai chez le roi, ce qui n’est pas selon la loi.

Si je suis perdue, je suis perdue ! »

["Ce qui n’est pas selon la loi" : jusqu'à maintenant j'avais des relations contre mon gré avec le roi, mais en venant devant lui par ma propre initiative, c'est comme si je l'acceptais. Mais je fais ce sacrifice pour sauver mon peuple. Cependant "je serai perdue pour toi", Mordekhaï, je te serai interdite comme femme (Méguilah 15a).]

17.     Mordekhaï passe. Il fait tout, comme le lui a ordonné Èstér.

["Passe" : il a fait passer la défense de jeûner un jour de fête, et a fait jeûner le peuple, alors que c'était Pessah (Méguilah 15a).]

Chapitre 5

 

1.     Et c’est le troisième jour. Èstér revêt le vêtement royal. Elle s’arrête dans la cour intérieure de la maison du roi,

devant la maison du roi. Le roi siège sur le trône de son royaume, dans la maison du royaume,

devant l’ouverture de la maison.

["Èstér revêt le vêtement royal" : cela signifie qu'elle s'est revêtue de la rouah haqodesh, l'esprit de sainteté (Méguilah 14b, 15a). Mais dès qu'elle est passée à côté des idoles de la cour, la Présence Divine l'a quittée, et elle supplia : "E.li, E.li, pourquoi m'as-Tu abandonnée ?" (Téhilim/Psaume 22) (Méguilah 15b).]

2.     Et c’est quand le roi voit Èstér, la reine, debout dans la cour, elle porte grâce à ses yeux.

[Un ange amplifia le charme d'Esther, un autre redressa son cou affaibli par le jeûne, et un autre allongea le sceptre du roi dans sa direction (Méguilah 15b).]

Le roi tend à Èstér le sceptre d’or qui est en sa main. Èstér s’approche; elle touche la tête du sceptre.

3.     Le roi lui dit: « Qu’as-tu, reine Èstér ? Quelle est ta demande ? Il te sera donné jusqu’à la moitié du royaume ! »

4.     Èstér dit: « Si c’est bien pour le roi, le roi viendra avec Hamân aujourd’hui, au festin que je fais pour lui. »

[Car elle avait appris de la maison de son père : "Si ton ennemi est affamé, donne lui du pain à manger" (Mishléi/Proverbes 25:21) (Méguilah 15b).]

5.     Le roi dit: « Hâtez-vous auprès de Hamân pour faire la parole d’Èstér. » Le roi vient avec Hamân au festin qu’Èstér fait.

6.     Le roi dit à Èstér au festin de vin:

« Quelle est ta question ? Cela te sera donné. Et quelle est ta demande ? Elle sera accordée jusqu’à la moitié du royaume. »

7.     Èstér répond et dit: « Ma question et ma demande,

8.     si j’ai trouvé grâce aux yeux du roi et si c’est bien pour le roi

de résoudre ma question et d’accorder ma demande, que le roi vienne avec Hamân au festin que je ferai pour eux.

Demain je ferai selon la parole du roi. »

9.     Hamân sort en ce jour, joyeux, le cœur bien. Mais quand Hamân voit Mordekhaï à la porte du roi,

qu’il ne se lève pas et ne bronche pas devant lui, Hamân est plein de fièvre contre Mordekhaï.

10.     Hamân se maîtrise et vient à sa maison. Il mande et fait venir ses amis, et Zèrèsh, sa femme.

11.     Hamân leur raconte la gloire de sa richesse, la multitude de ses fils, combien le roi l’a fait grandir et l’a porté

au-dessus des chefs et des serviteurs du roi.

["Fils" : "Rabbi Rami bar Abba a dit : il avait deux cent huit fils" (Méguilah 15b).]

12.     Hamân dit: « La reine Èstér aussi n’a fait venir que moi seul avec le roi au festin qu’elle a fait;

et demain aussi je suis invité chez elle avec le roi.

13.     Mais tout cela ne vaut rien pour moi, tout le temps où je vois Mordekhaï, le Juif, siéger à la porte du roi. »

14.     Zèrèsh, sa femme, lui dit avec tous ses amis: « Qu’ils fassent un bois haut de cinquante coudées.

Le matin, dis-le au roi, et qu’ils y pendent Mordekhaï. Puis viens avec le roi au festin, joyeux. »

La parole excelle en face de Hamân. Il fait le bois.

 

Chapitre 6

1.     En cette nuit, le sommeil du roi errait. Il dit de faire venir l’acte des mémoires « Paroles des jours ».

[Il se disait : "Pourquoi Esther a-t-elle invité Hamân au banquet ? Conspirent-ils contre moi ? (Méguilah 15b).]

2.     Il s’y trouve écrit ce que Mordekhaï avait rapporté contre Bigtân et Tèrèsh, les deux eunuques du roi, des gardiens du seuil,

qui cherchaient à porter la main contre le roi Ahashvérosh.

3.     Le roi dit: « Qu’a-t-il été fait d’estime et de grandeur à Mordekhaï pour ceci ? »

Les adolescents du roi, ses officiants, disent: « Pas une parole n’a été faite pour lui. »

[Ils ne disaient pas cela parce qu'ils aimaient Mordekhaï, mais par haine d'Hamân (Méguilah 16a).]

4.     Le roi dit: « Qui est dans la cour ? » Hamân vient dans la cour extérieure de la maison du roi

pour dire au roi de pendre Mordekhaï sur le bois qu’il avait préparé pour lui.

 

5.     Les adolescents du roi lui disent: « Voici Hamân, il est debout dans la cour. » Le roi dit: « Qu’il vienne ! »

6.     Hamân vient. Le roi lui dit:

« Que faire à un homme que le roi désire honorer ? » Hamân se dit en son cœur :

« À qui le roi désirerait-il faire honneur plus qu’à moi ? »

7.     Hamân dit au roi: « L’homme que le roi désire faire honorer,

8.     ils feront venir le vêtement royal que revêt le roi, le cheval sur lequel le roi est monté et la couronne royale sera mise sur sa tête.

9.     Le vêtement et le cheval seront donnés en main d’un homme des chefs du roi, des gérontes,

et ils revêtiront l’homme dont le roi désire l’honneur. Ils le feront monter à cheval sur la place de la ville,

et ils crieront en face de lui: ‹ Il est fait ainsi à l’homme que le roi désire honorer ›. »

10.     Le roi dit à Hamân : « En hâte, prends le vêtement et le cheval

ainsi que tu l’as dit, et fait ainsi à Mordekhaï le Juif, qui siège à la porte du roi.

Ne laisse pas tomber une parole de tout ce dont tu as parlé. »

11.     Hamân prend le vêtement et le cheval. Il revêt Mordekhaï. Il le fait chevaucher sur la place de la ville.

Il crie en face de lui: « Il sera fait ainsi à l’homme que le roi désire honorer: »

[La fille d'Hamân se tenait sur le toit et a cru que son père était sur le cheval et que Mordekhaï le conduisait. Elle renversa alors un pot de chambre sur la tête de celui devant le cheval. Quand elle réalisa qu'il s'agissait de son père, elle tomba du toit et mourut (Méguilah 16a).]

12.     Mordekhaï retourne à la porte du roi. Hamân se presse vers sa maison, endeuillé, la tête recouverte.

[Endeuillé à cause de sa fille (Méguilah 16a).]

13.     Hamân raconte à Zèrèsh, sa femme, et à tous ses amis tout ce qui lui est advenu. Ses sages, et Zèrèsh sa femme, lui disent:

« Si Mordekhaï est de la semence des Juifs, lui en face duquel tu as commencé à tomber, tu ne pourras rien contre lui.

Oui, tu tomberas, tu tomberas en face de lui. »

[Comme il est écrit : "Devant Efrayim, Binyamîn et Ménashé, suscite Ta puissance" (Téhilim/Psaume 80:3) (Méguilah 16a).]

14.     Ils lui parlaient encore quand arrivent les eunuques du roi. Ils affolent Hamân pour le faire venir au festin qu’Èstér faisait.

 

Chapitre 7

1.     Le roi vient avec Hamân pour boire avec la reine Èstér.

2.     Le roi dit à Èstér, le deuxième jour aussi, au festin de vin: « Quelle est ta demande, reine Èstér ? Elle te sera donnée. Et quelle est ta requête ?

Elle te sera accordée jusqu’à la moitié du royaume. »

3.     La reine Èstér répond. Elle dit: « Si j’ai trouvé grâce à tes yeux, roi, et si c’est bien pour le roi,

que mon être me soit donné pour ma demande et mon peuple pour ma requête.

4.     Oui, nous avons été vendus, moi et mon peuple, pour être exterminés, tués, perdus !

Si nous avions été vendus en tant qu’esclaves et domestiques, je me serais tue ; mais non, l’oppresseur n’évalue pas le dommage du roi ! »

[Cet oppresseur, Hamân, a fait tuer Vachti, et maintenant il veut me tuer ! (Méguilah 16a).]

 

5.     Le roi Ahashvérosh dit, il dit à la reine Èstér : « Quel est-il, celui-là, et d’où est-il, celui dont le cœur s’est empli pour faire ainsi ? »

6.     Èstér dit: « L’homme, l’oppresseur, l’ennemi, c’est Hamân, ce mal ! » Hamân est terrifié en face du roi et de la reine.

[Elle voulait désigner le roi, mais un ange est venu et a pousser son doigt vers Hamân (Méguilah 16a).]

7.     Le roi dans sa fièvre se lève du festin de vin au jardinet du pavillon. Hamân se dresse pour demander à la reine Èstér son être;

oui, il avait vu que pour lui le malheur était achevé de la part du roi.

[Pour mettre le comble à la punition d'Hamân, des anges prirent des apparences d'hommes et déracinaient des arbres du jardin royal. Le roi, furieux, leur demanda qui leur avait ordonné de détruire son domaine, et les anges de répondre : "C'est Hamân !" (Méguilah 16a).]

8.     Le roi retourne du jardin du pavillon à la maison du festin du vin. Hamân tombe sur le lit où se trouvait Èstér.

Le roi dit: « Est-ce aussi pour conquérir la reine, avec moi dans la maison ? » La parole sort de la bouche du roi. Les faces de Hamân se recouvrent.

9.     Harebona, l’un des eunuques, dit en face du roi: « Voici aussi le bois que Hamân avait fait pour Mordekhaï,

qui a parlé pour le bien du roi. Il se dresse dans la maison de Hamân, haut de cinquante coudées. »

Le roi dit: « Pendez-le dessus. »

10.     Ils pendent Hamân sur le bois qu’il avait préparé pour Mordekhaï. La fièvre du roi se modère.

["La fièvre du roi se modère" : celle du Roi des rois contre Son peuple, les Juifs, et celle du roi de Perse contre Hamân (Méguilah 16a).]

 

Chapitre 8

 

1.     En ce jour, le roi Ahashvérosh donne à la reine Èstér la maison de Hamân, l’oppresseur des Juifs,

et Mordekhaï vient en face du roi; oui, Èstér lui avait rapporté qui il était pour elle.

2.     Le roi ôte sa bague qu’il avait reprise à Hamân. Il la donne à Mordekhaï.

Èstér installe Mordekhaï dans la maison de Hamân.

3.     Èstér continue, elle parle en face du roi. Elle tombe à ses pieds et lui demande la grâce

d’écarter le maléfice de Hamân l’Agagui et son dessein qu’il préméditait contre les Juifs.

4.     Le roi tend à Èstér le sceptre d’or. Èstér se lève et se dresse en face du roi.

5.     Elle dit: « Si c’est bien pour le roi, si j’ai trouvé grâce en face de lui, si la parole est régulière face au roi

et si je suis bien à ses yeux, moi, il sera écrit de retourner les actes de la pensée de Hamân bèn Hamdata, l’Agagui,

qu’il avait écrits pour perdre les Juifs de toutes les cités du roi.

6.     Oui, comment pourrais-je voir le malheur qui trouverait mon peuple, et comment pourrais-je voir la perte de ma patrie ! »

7.     Le roi Ahashvérosh dit à la reine Èstér et à Mordekhaï le Juif :

« Voici la maison de Hamân ; je l’ai donnée à Èstér. Lui, ils l’ont pendu sur le bois pour avoir porté sa main contre les Juifs.

8.     Et vous, écrivez sur les Juifs comme il sera bien à vos yeux, au nom du roi, et scellez-le avec la bague du roi;

oui, un écrit au nom du roi et scellé avec la bague du roi il n’y a rien à y répondre. »

9.     Les actuaires du roi sont appelés en ce temps,

à la troisième lunaison, la lunaison de Sivân, le vingt-trois. Il est écrit tout ce que Mordekhaï ordonne pour les Juifs,

aux satrapes et pachas, aux chefs des cités, de Hodou à Koush, cent vingt-sept cités,

cité et cité selon son écriture, peuple et peuple selon sa langue, et aux Juifs selon leur écriture et selon leur langue.

10.     Il écrit au nom du roi Ahashvérosh et scelle avec la bague du roi. Il envoie les actes en main de coureurs à cheval,

montés sur les coursiers royaux, les poulains des haras,

11.     par lesquels le roi donne aux Juifs qui sont dans toute ville et ville de se rassembler et de se dresser sur leur être pour exterminer, tuer et perdre toute l’armée du peuple ou de la cité qui les oppresserait,

eux, la marmaille et les femmes, ou qui les pillerait, pour le butin.

12.     En un seul jour, dans toutes les cités du roi Ahashvérosh, le treize de la douzième lunaison, elle, la lunaison d’Adar,

13.     copie de l’écrit est donnée en loi en toute cité et cité, découverte à tous les peuples,

afin que les Juifs soient prêts pour ce jour-là à se venger de leurs ennemis.

14.     Les coureurs montés sur les coursiers royaux sortent affolés et pressés avec la parole du roi.

La loi est donnée à Shoushân, la capitale.

 

15.     Mordekhaï sort face au roi en vêtement royal, indigo, écru, avec un grand nimbe d’or,

et une houppelande de byssus et de pourpre. La ville de Shoushân hennit et se réjouit.

[Yossef avait prophétisé par allusion que Mordekhaï sortirait avec cinq habits royaux, en donnant cinq vêtements à son frère Binyamîn, ancêtre de Mordekhaï (Béréshit/Genèse 45:22) (Méguilah 16b).]

16.     Pour les Juifs c’est la lumière et la joie, l’exultation et l’honneur.

[La lumière c'est la Torah, la joie c'est la fête, l'exultation c'est la circoncision, et l'honneur ce sont les téfilines (Méguilah 16b). Car Hamân avait émis un décret interdisant ces mitsvot (Ibid.).]

17.     Dans toute cité et cité, dans toute ville et ville, au lieu où la parole du roi et sa loi arrivent,

pour les Juifs c’est la joie, l’exultation, un festin, un jour faste ! Parmi le peuple de la terre, ils sont multiples à se faire Juifs :

oui, le tremblement devant les Juifs était tombé sur eux.

 

Chapitre 9

 

1.     À la douzième lunaison, la lunaison d’Adar, le treizième jour, alors que la parole du roi et sa loi arrivent pour être exécutées,

le jour où les ennemis des Juifs s’impatientaient pour les dominer, c’est l’inverse : ce sont les Juifs qui dominent leurs haineux.

2.     Les Juifs se sont rassemblés dans leurs villes, dans toutes les cités du roi Ahashvérosh, pour porter la main sur les chercheurs de leur malheur.

Personne ne se dresse contre eux ; oui, leur tremblement était tombé sur tous les peuples.

3.     Tous les chefs des cités, les satrapes, les pachas, les exécuteurs de l’ouvrage du roi portaient les Juifs :

oui, la peur de Mordekhaï était tombée sur eux.

4.     Oui, Mordekhaï est grand dans la maison du roi ; sa rumeur va dans toutes les cités.

Oui, l’homme Mordekhaï allait et grandissait.

5.     Les Juifs frappent tous leurs ennemis ; coup d’épée, tuerie, perdition ;

ils font ce qu’ils veulent de leurs haineux.

6.     À Shoushân, la capitale, les Juifs tuent et perdent cinq cents hommes :

7.     Parshandata et Dalphôn et Aspata

8.     et Porata et Adalia et Aridata

9.     et Parmashta et Arissaï et Aridaï et Vayezata.

10.     Les dix fils de Hamân bèn Hamdata, l’oppresseur des Juifs,

ils les tuent. Ils n’envoient par leur main au pillage.

11.     En ce jour, le nombre des tués à Shoushân, la capitale, parvient en face du roi.

12.     Le roi dit à la reine Èstér: « À Shoushân, la capitale, les Juifs ont tué cinq cents hommes, et les dix fils de Hamân sont perdus.

Dans le reste des cités du roi, qu’ont-ils fait ? Quelle est ta demande ?

Elle t’est donnée, et quelle est encore ta requête ? Elle t’est accordée. »

13.     Èstér dit: « Si c’est bien pour le roi, il donnera demain aussi aux Juifs de Shoushân

de faire selon la loi de ce jour, et que les dix fils de Hamân soient pendus sur le bois. »

[Que demain, dans le futur, les ennemis d'Israël connaissent le même sort. Et ce verset, par allusion, rapporte la demande d'Esther au Saint, Béni Soit-Il.]

14.     Le roi dit qu’il soit fait ainsi. Une loi est promulguée à Shoushân. Ils pendent les dix fils de Hamân.

 

15.     Les Juifs de Shoushân se rassemblent aussi le quatorzième de la lunaison d’Adar.

Ils tuent à Shoushân trois cents hommes, mais ils ne lancent pas leur main au pillage.

16.     Le reste des Juifs, des cités du roi, se rassemblent ; ils se dressent sur leur être, se reposent de leurs ennemis,

tuent leurs haineux et tuent de leurs ennemis soixante-quinze mille; mais ils ne lancent pas leur main au pillage.

17.     Le treizième jour de la lunaison d’Adar, le quatorzième, ils se reposent et font un jour de festin et de joie.

18.     Les Juifs de Shoushân se rassemblent le treize de cette lunaison et le quatorze. Le quinze, ils se reposent, ils font un jour de festin et de joie.

19.     Sur quoi, les Juifs dispersés, habitant des villes sans muraille,

font du quatorzième jour de la lunaison d’Adar, joie, festin, jour faste, où chaque homme fait envoi de parts à son compagnon.

[Les Juifs qui habitent les villes possédant des murailles depuis l'époque de Yéhoshou'a bîn Noun (Josué) fêtent Pourim le 15 Adar. Dans tous les autres endroits ce sera le 14. Et pourquoi se baser sur la présence de murailles depuis l'époque de Yéhoshou'a ? Car c'est lui qui fut le premier à livrer bataille contre 'Amaleq (Shémot/Exode 17:8-16), dont Hamân est un descendant, ce qui permet ainsi de célébrer la double victoire sur ce peuple. De plus, cela sert l'honneur de la ville du Roi, Yéroushalayim, qui était détruite et sans muraille à l'époque de Pourim, mais contrairement à l'époque de Yéhoshou'a.]

 

20.     Mordekhaï écrit ces paroles. Il envoie des actes à tous les Juifs

qui sont dans toutes les cités du roi Ahashvérosh, les proches et les lointains,

21.     d’accomplir pour eux et d’être à faire le quatorzième jour de la lunaison d’Adar et le quinzième jour, année après année,

22.     comme des jours où les Juifs se reposent de leurs ennemis,

et une lunaison où, pour eux, l’affliction tourne à la joie, le deuil en jour faste, pour en faire des jours de festin et de joie,

d’envoi de parts, chaque homme à son compagnon, et de dons aux pauvres.

23.     Les Juifs acceptent ce qu’ils avaient commencé à faire et ce que leur avait écrit Mordekhaï.

24.     Oui, Hamân bèn Hamdata, l’Agagui, l’oppresseur de tous les Juifs,

avait pensé perdre les Juifs. Il avait jeté le Pour ­ c’est le sort ­, pour les bouleverser et les perdre.

25.     Mais venant en face du roi, il dit qu’avec l’acte

sa pensée de malheur qu’il avait préméditée contre les Juifs retournerait contre sa tête: ils le pendent, avec ses fils, sur le bois.

26.     Ainsi ils ont appelé ces jours Pourîm, selon le nom de Pour.

Ainsi pour toutes les paroles de cette missive et pour ce qu’ils avaient vu en ceci, et pour ce qui leur était arrivé,

27.     les Juifs accomplissent et acceptent pour eux

et pour leur semence, et pour tous ceux qui s’adjoignent à eux ; et cela ne passera pas, d’être à faire ces deux jours selon leur écrit et selon leur temps, en tout, d’année en année.

["accomplissent et acceptent pour eux" : c'est une des preuves que la méguilah a été écrite par rouah haqodesh" (Méguilah 7a), car ce verset signifie que le tribunal céleste à "accompli" (confirmé) en haut ce que les Juifs ont "accepté" (pris) sur eux en bas. En d'autres termes, HaShem a ratifié le décret des Sages d'Israël, instaurant de lire la Méguilat Esther à Pourim (Makot 23b)]

28.     Ces jours sont commémorés et faits d’âge en âge, de clan à clan, de cité à cité, de ville à ville.

Ces jours de Pourîm ne passeront pas parmi les Juifs ; leur souvenir ne finira pas en leur semence.

29.     La reine Èstér, la fille d’Abihaïl, écrit avec Mordekhaï, le Juifs,

avec toute autorité pour accomplir cette missive de Pourîm, la deuxième.

30.     Il envoie des actes à tous les Juifs, aux cent vingt-sept cités du royaume d’Ahashvérosh,

des paroles de paix et de vérité,

[Cela nous apprend que la Méguilah doit être écrite sur des lignes gravées, comme un rouleau de la Torah, qui est appelée "vérité" (Méguilah 16b).]

31.     pour accomplir ces jours de Pourîm en leur époque,

comme les avaient accomplis Mordekhaï, le Juif, et la reine Èstér, et comme ils les avaient accomplis, eux et leur semence,

les paroles des jeûnes et leur clameur.

32.     Le dit d’Èstér accomplit ces paroles de Pourîm : c’est écrit dans l’acte.

[Le Livre d'Esther fut écrit avec rouah haqodesh et digne de se trouver dans le Tanakh (Méguilah 7a)]

 

Chapitre 10

 

1.     Le roi Ahashvérosh établit une corvée sur la terre et les Îles de la mer.

2.     Tout le fait de sa puissance et de son héroïsme, l’affaire de la grandeur de Mordekhaï, que le roi a fait grandir,

ne sont-ils pas écrits sur l’acte: « Paroles des jours des rois de Madaï et Paras » ?

3.     Oui, Mordekhaï, le Juif, le second du roi Ahashvérosh, est grand pour les Juifs, agréé par la multitude de ses frères.

Il cherche le bien de son peuple et parle de paix pour toute sa semence.

Références

L'histoire se trouve dans Séfer Esther, dans le Tanakh. Pourim ne fait donc pas partie des fêtes de la Torah écrite, mais est un décret des Maîtres d'Israël, au même titre que Hanoukkah.

Il y a cependant des allusions, dans la Torah écrite, à Pourim. En effet, il est dit la chose suivante :

 

"Et moi, je cacherai ma face en ce jour-là" (varim/Deutéronome 31:18)

 

En hébreu, cela se dit « Véanokhi, haster astir panaï, bayom hahou », littéralement : « Et Moi, caché, je cacherai Ma Face, en ce jour-là ». Le mot « caché » se dit הַסְתֵּר haster, qui est le même mot que אסתר Esther. Effectivement, dans toute la Méguilah, le nom d'HaShem n'apparaît pas ! Il est « caché » aux yeux de tous.

 

Dans la Torah orale, tout un traité du Talmoud est consacré à cette célébration, la massékhèt Méguilah.

Il y a une référence à la période de Pourim dans Torat Yeshou'a : « Après cela, ce fut une fête des Juifs. Yéshou'a monta à Yéroushalayim » (Yohanân/Jean 5:1), passage commenté ainsi : « C'est la fête de Pourim : "Ces jours de Pourim ne passeront pas parmi les Juifs, leur souvenir ne finira pas en leur semence" (Esther 9:28), qui se situe à la fin de l'hiver (Yo'hanân/Jean 4:35), et donc quelques mois avant la moisson, qui elle se situe entre Pessa'h (Yo'hanân 6:4) et Shavouôt : "Tu compteras pour toi sept semaines. Quand la faucille commencera dans l’épi, tu commenceras à compter sept semaines" (Devarim/Deutéronome 16:9). Cette année-là, le quinze Adar tombait un jour de shabbat. Le treize Adar était également une fête pour les Juifs, comme il est rapporté : "Le peuple se réjouit fort, ce jour-là, à grande joie. Ils décident de fêter ce jour chaque année le treize Adar" (Alef Hashmonayim, 7:48-49, Méguilat Ta'anit Adar) ».

Dans le Mishné Torah du Rambam, ce sujet est ramené dans le séfer Zémanim, chapitre "Méguilah va'Hanoukkah" (voir également le chapitre "Shékalim" pour la mitsvah du demi-sheqel, qui se donne durant Adar).

Dans le Shoulkhân 'Aroukh, le code des lois d'Israël, les lois sont traitées dans la section 'Orah Hayim', chapitres 686 à 697.

Dans le "Qitsour Shoulkhân 'Aroukh", l'abrégé du code des lois d'Israël (du rav Shlomo Ganzfried), les lois sont traitées dans le Volume II, chapitres 141 et 142.

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