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Lois et coutumes

Les dix jours de teshouvah

Les dix jours allant de Rosh HaShanah (1er Tishri) à Yom haKippourim (10 Tishri) sont appelés les dix jours de teshouvah, comme il est dit : « Cherchez HaShem quand on peut le trouver » (Yesha'yahou/Isaïe 55:6) ; si la teshouvah est valable toute l'année bien entendu, cette période est encore plus propice. On intensifiera donc sa teshouvah (on scrutera nos fautes et on les regrettera) et ses résolutions pour la nouvelle année (par exemple, on peut rajouter dans l'étude de Torah, s'engager à mieux réaliser une mitsvah en particulier, se renforcer dans la pudeur, la casheroute, l'amélioration d'un trait de caractère spécifique, etc (Orah Hayyim 603, Qitsour 130:1-2).

Le shabbat se trouvant dans cette période entre les deux fêtes s'appelle shabbat shouvah (« le shabbat du retour ») et tient son nom de la haftarah (portion des Prophètes) que nous lisons ce jour-là, commençant par : « Reviens Yisraël, à HaShem ton E.lohim » (Hoshé'a/Osée 14:2).

Durant cette période, nous avons plusieurs ajouts dans les prières du siddour : le Téhilim/Psaume 130 avant les bénédictions du Shém'a Yisraël, des ajouts / modifications dans les trois premières bénédictions de la 'amidah, une modification dans la onzième bénédiction (« haMélèkh haMishpat »), et des ajouts / modifications dans les deux dernières. Après la 'amidah du matin et de l'après-midi, nous ajoutons le texte de Avinou Malkénou (« Notre Père, notre Roi ») (Orah Hayyim 602).

Certains on l'habitude de dire la birkat haLévanah (« bénédiction de la lune ») avant Kippour, pour augmenter leurs bonnes actions en vue du jugement. D'autres, au contraire, attendent la sortie de Kippour car celle-ci doit se dire dans la joie, qui augmente de nouveau après le jugement pour arriver à Soukkot (Orah Hayyim 602, Qitsour 130:6).

la veille de Yom haKippourim

On a la coutume de donner beaucoup de tsédaqqah (charité) la veille de Kippour, chacun selon ses moyens, du moment que l'on donne avec le cœur et dans un esprit de teshouvah. De même, on accordera son pardon aux personnes qui nous ont fait du mal, afin que des cieux, nous soyons nous-mêmes pardonnés. Le matin, nous disons comme les jours précédents les sélihot, mais durant la prière de shaharit nous ne disons pas le Téhilim/Psaume 100 (les séfarades cependant le disent), les tahanounim (supplications), le Téhilim 20 et le Avinou Malkénou (sauf si la veille de Kippour tombe un vendredi. Les séfarades disent le Avinou dans tous les cas) (Orah Hayyim 604:2, 606, Qitsour 131:2).

On multipliera les repas et la boisson la veille de Kippour. Celui qui honore ce jour de cette manière est considéré comme s'il avait jeûné ce jour-là. C'est une bonne coutume également de s'immerger dans un miqvéh, afin de recevoir ce grand jour en état de pureté. Les ashkénazes ont l'habitude d'allumer une bougie pour leur famille, en souvenir de Moshéh qui est redescendu ce jour-là avec les nouvelles tables de la Loi, la Torah étant comparée à la lumière. Le dernier repas avant la fête s'appelle sé'oudah mafséqèt (« repas de cessation »). Certains ont la coutume de manger du pain avec des plats faciles à digérer (poulet, légumes, etc) (Orah Hayyim 604:1, Qitsour 131:3, 6, 7, 12).

le soir de Yom haKippourim

Les femmes allument deux bougies avant le début de la fête, comme pour le jour du shabbat, et disent la bénédiction suivante :

בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לְהַדְלִיק נֵר שֶׁל יוֹם הַכִּפֻּרִים

Baroukh Atah A.donaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, achère qidéchanou bémitsvotav, vétsivanou léadliq nér shel Yom haKippourim

 Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et qui nous a ordonné d'allumer la bougie de Yom haKippourim

(le shabbat, on dira « nér shel shabbat véYom haKippourim » ; la bougie du shabbat et de Yom haKippourim)

*

בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם שֶׁהֶחֱיָֽינוּ וקִיְּמָנוּ והִגִּיעָנוּ לַזְמַן הַזֶּה

Baroukh Atah A.donaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, chéhéhéyanou, véqiyémanou, véhigi'anou, lazmane hazé

 Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a fait vivre, qui nous a fait exister et arriver jusqu'à ce moment

*

Les hommes ont l'habitude de revêtir le talith gadol pour la prière du soir, mais on ne fera la bénédiction dessus que s'il fait encore jour en le mettant (Qitsour 131:17).

Durant la prière du soir (ainsi qu'en journée le lendemain), on prononce « Baroukh Shem Kavod Malkhouto lé'Olam va'èd » à voix haute. C'est une bonne coutume de dire, à la fin d''arvit, les quatre premiers Téhilim/Psaumes car ils contiennent en tout 306 mots. Ajouté au nombre des Téhilim, soit quatre, cela donne un total de 310, qui est la valeur numérique en hébreu de « kéri » (pollution nocturne) (Orah Hayyim 619, Qitsour 132:3, 5).

le jour de Yom haKippourim

Le matin au lever, contrairement aux autres jours de l'année, nous ne faisons la nétilat yadayim (ablution des mains) que sur les phalanges et non depuis les poignets. On ne se rincera pas le visage ni la bouche. Les défenses de Yom Kippour (qui débutent la veille au soir au moment de l'allumage des bougies) sont celles d'un yom tov, en plus des suivantes : manger, boire, se laver, se frictionner, revêtir des chaussures de cuir et avoir des relations conjugales (les couples auront les mêmes règles de séparations que lors d'une période de niddah) (Orah Hayyim 611, 615, Qitsour 133:1). Cependant, il est permis pour un malade de se laver, de même une nouvelle mariée dans les trente premiers jours pourra se rincer le visage (Orah Hayyim 613, Qitsour 133:5). Les exemptés du jeûne sont : les enfants de moins de neuf ans (on les habitue ensuite quelques heures, de neuf ans à la bar mitsvah / bat mitsvah), un malade, une femme ayant accouchée dans les trois jours, une personne âgée en état de faiblesse (Orah Hayyim 616, 618, Qitsour 133:14, 19).

Nous disons la prière du matin dans le siddour relatif à ce jour. Les lectures de la Torah sont les suivantes (Orah Hayyim 621, 622) :

Parashah : Vayiqra/Lévitique 16:1-33

Maftir : Bamidbar/Nombres 29:7-11

Haftarah : Yesha'yahou/Isaïe 57:14 à 58:14

Pour la prière de l'après-midi, mînhah :

Parashah : Vayiqra/Lévitique 18:1-30

Haftarah : Yonah/Jonas, Mikha/Michée 7:18-20

Nous avons l'obligation de réciter chaque jour au moins cent bénédictions. Cette coutume nous vient du Roi David, qui institua ceci à la suite de la mort tragique d'un grand nombre du peuple d'Ysraël. Les forces de sainteté que renferment ces bénédictions viennent s'opposer et annuler les forces du mal. Si le reste de l'année il est aisé de parvenir à ce compte (avec les bénédictions de la 'amidah, de la consommation de nourriture etc), à Yom haKippourim, c'est plus compliqué. Certains disent qu'il s'agit du seul jour de l'année où cette obligation n'a pas cours car le satân ne peut agir, tandis que d'autres maintiennent cette règle. Pour arriver ainsi au compte, il conviendra alors de respirer beaucoup de parfums afin de dire la bénédiction appropriée à chaque fois. On devra également bien répondre amèn aux bénédictions sur la Torah et la Haftarah, qui rentrent dans le compte (sans toutefois, dans ce cas, dire « Baroukh Hou ouBaroukh Shemo ») (Qitsour 133:20).

Les ashkénazes commémorent le souvenir des morts à Kippour, car cela afflige le cœur de l'homme et le rend humble. L'habitude est alors de promettre de donner, en leur souvenir et après le yom tov, de l'argent aux pauvres (Qitsour 133:21).

La dernière prière s'appelle la Né'ilah (« Fermeture ») et se dit au moment où le soleil touche la cime des arbres (environ une demi-heure avant le coucher du soleil) (Orah Hayyim 623, Qitsour 133:24).

la sortie de Yom haKippourim

À la sortie des étoiles on priera 'arvit, sans bâcler, puis pour ceux qui ne l'ont pas fait avant Kippour, on dira birkat haLévanah (la bénédiction de la lune). La havdalah à l'issue de ce yom tov se fait sur une coupe de vin et la lumière d'une bougie (si Kippour tombe un jour de semaine, on ne fera la bénédiction sur la lumière qui aura été allumée depuis avant Kippour) ; on dira également la bénédiction de hamavdil (« Qui sépare etc ») (Orah Hayyim 624, Qitsour 133:27-28).

On mangera, on boira et on se réjouira, ainsi que le dit le Midrash : « À l'issue de Yom haKippourim, une voix céleste proclame : "Va, consomme ton repas avec joie, et bois ton vin avec satisfaction car HaShem est satisfait de tes actes" (Qohélèt/Ecclésiaste 9:7) » (Qitsour 133:29).

C'est une bonne chose, pour celui qui en a la possibilité, de commencer dès la sortie de Kippour la construction de la soukkah, comme il est dit : « Ils avanceront d'étape en étape » (Téhilim/Psaumes 84:8) (Qitsour 133:30).

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