Lois et coutumes
La sonnerie du Shofar
Il y a en tout cent une sonneries du shofar à entendre. Cependant, en cas de grande nécessité (une personne seule, malade ou autre), on peut s'acquitter de la mitsvah en écoutant une série de trente sonneries.
Les femmes ne sont pas astreintes, selon la Torah, aux mitsvot qui dépendent du temps (les tsitsit, les téfilines, le loulav, la soukkah, le shofar etc), néanmoins la coutume suivie est qu'elles viennent entendre également le son du shofar à Rosh HaShanah, puisqu'elles ont pris sur elles depuis plusieurs siècles de l'écouter (Orah Hayyim 589:3, Qitsour 129:19).
La bénédiction avant de sonner du shofar est la suivante :
בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ לִשְׁמֹעַ קוֹל שׁוֹפָר
Baroukh Atah Adonaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, achère qidéchanou bémitsvotav, vétsivanou lishmo'a qol shofar
Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et qui nous a ordonné d'entendre le son du shofar
(On dira la bénédiction suivante que le premier jour, ou le deuxième si le premier jour tombe un shabbat) :
בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם שֶׁהֶחֱיָֽינוּ וקִיְּמָנוּ והִגִּיעָנוּ לַזְּמַן הַזֶּה
Baroukh Atah Adonaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, Chéhéhéyanou, véqiyémanou, véhigi'anou, lazmane hazé
Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a fait vivre, qui nous a fait exister et arriver jusqu'à ce moment
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teqi'ah : sonnerie longue et ininterrompue
chevarim : série de trois sons entrecoupés
terou'ah : série de neuf sonneries courtes et rapides
Voici les sonneries dans l'ordre de la prière :
1] Sonneries que l'on écoute assis :
Tachr''at (teqi'ah, chevarim, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
Tach''at (teqi'ah, chevarim, teqi'ah) trois fois.
Tar''at (teqi'ah, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
2] Sonneries que l'on écoute debout :
a) durant la 'amida de moussaf :
Tachr''at (teqi'ah, chevarim, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
Tach''at (teqi'ah, chevarim, teqi'ah) trois fois.
Tar''at (teqi'ah, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
b) durant la répétition de la 'amida de moussaf :
Tachr''at (teqi'ah, chevarim, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
Tach''at (teqi'ah, chevarim, teqi'ah) trois fois.
Tar''at (teqi'ah, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
c) durant le kaddish après la répétition :
Tachr''at (teqi'ah, chevarim, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
Tach''at (teqi'ah, chevarim, teqi'ah) trois fois.
Tar''at (teqi'ah, terou'ah, teqi'ah) trois fois.
d) Après la fin de la prière (Alénou léshabéah) :
Les ashkénazes sonnent une teqi'ah prolongée, les séfarades une terou'ah prolongée.
Lors de Tachr"at, chaque teqi'ah devra être aussi longue que chevarim et terou'ah ensemble (un longueur de dix-huit sons). Lors des Tach"at et Tar"at, chaque teqi'ah devra, par contre, être aussi longue que chevarim (une longueur de neuf sons) (Qitsour 129:13).
Tashlikh
L'après-midi du premier jour de Rosh HaShanah (ou du second jour si le premier tombe un shabbat ; pour les séfarades, en présence d'un 'erouv, ils feront le premier jour, sinon le second), on dira le tashlikh au bord d'un point d'eau (rivière, fleuve, puits ou bassine d'eau). En disant le verset suivant : « Et Tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous les péchés » (Mikha/Michée 7:19) on secouera les bords de ses vêtements / ses poches en direction en l'eau, en pensant accomplir ce verset. On scrutera nos actions et nos pensées, afin de travailler à devenir plus purs des fautes (Orah Hayyim 583:2, Qitsour 129:21).
Ceci est fait pour rappeler le sacrifice d'Yitshaq, qui eut lieu le jour de Rosh HaShanah (Zohar Vayiqra 18a). En effet, le Midrash enseigne que sur la route pour aller offrir son fils, Avrahâm fut arrêté par le satân qui se transforma en fleuve, afin de le retenir. Fleuve que le patriarche traversa néanmoins avec l'aide d'HaShem. Il existe une autre explication : en ce jour, nous proclamons la royauté du Saint, Béni Soit-Il, sur tout l'univers. Or, l'habitude est de oindre les Rois au bord d'un fleuve, pour lui présager un long règne (Qitsour 129:21).
Le second jour
Selon la Torah écrite, Rosh HaShanah tombe le premier jour du septième mois, Tishri, cependant, Yisraël célèbre chaque année deux jours. La raison en est la suivante : à l'époque du Temple et du grand sanhédrîn, les nouveaux mois (Rosh Hodesh) étaient proclamés suite à la déposition de témoins qui disaient avoir vu le renouvellement de la lune. Cependant, si pour diverses raisons (absence de témoins, lune non visible, etc), la proclamation ne pouvait être faite à temps, alors, en raison du doute, on fixait la fête dès le trentième jour du mois. Si les témoins arrivaient le lendemain et disaient que la lune était apparue, alors le sanhédrîn déclarait ce jour Rosh Hodesh (ou Rosh HaShanah). Dans le cas contraire, la fête aurait lieu le jour suivant. Même si, en exil, le calendrier est fixé d'avance, nous gardons la coutume des pères, en attendant le rétablissement prochain du sanhédrîn : « Le yom tov de Rosh HaShanah à l'époque où on fixait [les nouveaux mois] suivant l'apparition [de la nouvelle lune], la majorité des habitants de la terre d'Ysraël l'observait deux jours, du fait du doute ; ils ne savaient pas quel jour le beit dîn avait proclamé le mois, puisque les émissaires ne partaient pas le jour de la fête [en raison des restrictions de déplacements les shabbat et yom tov]. Outre cela, même à Yéroushalayim où siégeait le beit dîn, on observait de nombreuses fois deux jours de fête pour Rosh HaShanah. car si les témoins ne venaient pas toute la journée du trente, on observait ce jour pendant lequel on attendait les témoins comme un jour de fête, et le lendemain comme un jour de fête. Et étant donné que l'on pratiquait deux jours, même à l'époque de l'apparition de la nouvelle lune, ils ont institué que même les habitants de la terre d'Ysraël observent la fête durant deux jours » (Qiddoush HaHodesh, 5:7-8).
Ces deux jours possèdent ainsi la même sainteté, et les mitsvot du premier s'appliquent lors du second (à l'exception du tashlikh). On allumera les bougie du second jour à partir d'une flamme existante (Qitsour 129:23).
'Erouv tavshilîn
Certaines années, le(s) jour(s) de yom tov tombe(nt) la veille de shabbat. Il est normalement interdit de cuisiner durant la fête pour le septième jour à venir. Afin de remédier à cette difficulté nos Maîtres ont institué le 'érouv tavshilîn (« préparation de plats »), qui consiste à prendre, la vieille du yom tov, un mets cuit ou rôti qui puisse accompagner le pain, ainsi que du pain (on peut par exemple prendre un œuf dur et du pain), et on récite la bénédiction suivante :
בָּרוּךְ אַתָּה יהוה אֱלֹהֵינוּ מֶלֶךְ הָעוֹלָם אֲשֶׁר קִדְשָׁנוּ בְּמִצְוֹתָיו וְצִוָּנוּ עַל מִצְוַת עֵרוּב
Baroukh Atah Adonaï E.loheinou, Mélèkh ha'olam, achère qidéchanou bémitsvotav, vétsivanou 'al mitsvat 'erouv
Tu es Source de Bénédictions HaShem notre E.lohim, Roi du monde, qui nous a sanctifiés par Ses commandements et qui nous a ordonné la mitsvah du 'erouv
Ensuite on dit : « Que par cet 'erouv, il nous soit permis de cuire du pain, des mets, de les mettre au chaud, d'allumer des bougies et de faire tout ce qui est nécessaire, le yom tov pour le shabbat ». On pourra alors préparer le vendredi des plats pour le lendemain shabbat (Orah Hayyim 527, Qitsour 102).
Bien entendu, on ne pourra cuisiner qu'à partir d'une flamme existante, le jour du yom tov (ce n'est donc pas possible si on possède que des appareils électriques pour cuire et cuisiner. Dans ce cas, il faudra préparer l'ensemble des plats avant yom tov, pour les deux ou trois jours de fêtes).