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Tou BeAv

אָמַר רַבָּן שִׁמְעוֹן בֶּן גַּמְלִיאֵל לֹא הָיוּ יָמִים טוֹבִים לְיִשְׂרָאֵל כַּחֲמִשָּׁה עָשָׂר בְּאָב וּכְיוֹם הַכִּפּוּרִים שֶׁבָּהֶן בְּנוֹת יְרוּשָׁלַיִם יוֹצְאוֹת בִּכְלֵי לָבָן שְׁאוּלִין שֶׁלֹּא לְבַיֵּשׁ אֶת מִי שֶׁאֵין לוֹ. כָּל הַכֵּלִים טְעוּנִין טְבִילָה. וּבְנוֹת יְרוּשָׁלַיִם יוֹצְאוֹת וְחוֹלוֹת בַּכְּרָמִים. וּמֶה הָיוּ אוֹמְרוֹת בָּחוּר שָׂא נָא עֵינֶיךָ וּרְאֵה מָה אַתָּה בוֹרֵר לָךְ. אַל תִּתֵּן עֵינֶיךָ בַנּוֹי תֵּן עֵינֶיךָ בַמִּשְׁפָּחָה. שֶׁקֶר הַחֵן וְהֶבֶל הַיֹּפִי אִשָּׁה יִרְאַת ה' הִיא תִתְהַלָּל (משלי לא). וְאוֹמֵר תְּנוּ לָהּ מִפְּרִי יָדֶיהָ וִיהַלְלוּהָ בַשְּׁעָרִים מַעֲשֶׂיהָ. וְכֵן הוּא אוֹמֵר צְאֶינָה וּרְאֶינָה בְּנוֹת צִיּוֹן בַּמֶּלֶךְ שְׁלֹמֹה בָּעֲטָרָה שֶׁעִטְּרָה לּוֹ אִמּוֹ בְּיוֹם חֲתֻנָּתוֹ וּבְיוֹם שִׂמְחַת לִבּוֹ (שיר השירים ג). בְּיוֹם חֲתֻנָּתוֹ זֶה מַתַּן תּוֹרָה. וּבְיוֹם שִׂמְחַת לִבּוֹ, זֶה בִּנְיַן בֵּית הַמִּקְדָּשׁ שֶׁיִּבָּנֶה בִמְהֵרָה בְיָמֵינוּ. אָמֵן

משנה תענית ד : ח

Mishnah

« Rabbân Shim'ôn bèn Gamliel a dit : "Yisraël n'avait pas de jours aussi joyeux que le 15 av et Yom HaKippourim", lorsque les jeunes filles de Yéroushalayim sortaient de vêtements blancs, empruntés afin de ne pas embarrasser celle qui n'en avait pas. Tous les vêtements nécessitaient une immersion. Les jeunes filles de Yéroushalayim sortaient et dansaient dans les vignes. Et que disaient-elles ? "Jeune homme, lève tes yeux et regarde ce que tu choisis pour toi. Ne prête pas attention à la beauté, prête attention à la famille. La grâce est mensonge et la beauté est vanité, une femme qui craint HaShem, c'est elle qui est digne de louange". Et il est dit : "Donnez-lui des fruits de ses mains et que ses actions en fassent sa louange aux portes".

De même il est dit : "Sortez et observez, filles de Tsiôn, le Roi Shélomoh paré de la couronne que sa mère lui fit, au jour de ses noces et au jour de la joie de son cœur". "Au jour de Ses noces" c'est le don de la Torah ; "Et au jour de la joie de Son cœur" c'est la construction du Saint Temple, puisse-t-il être reconstruit rapidemnt, de nos jours » (Ta'anit 26b)

Guémara

« Pourquoi le 15 av est-il joyeux ? Rav Yéhoudah a dit au nom de Shémouel : "C'est le jour où les tribus furent autorisées à s'unir entre elles" […] Rav Yossef a dit au nom de Rav Na'hman : "C'est le jour où la tribu de Bînyamîn fut autorisée à se marier au sein de la communauté, ainsi qu'il est dit : 'Et chaque Yisraélite avait prêté serment à Mitspah, disant : Nul homme d'entre nous ne donnera sa fille pour femme à Bînyamîn'" (Shoftim/Juges 21:1) […] Rabba bar bar Hana a dit au nom de Rabbi Yohanân : "C'est le jour où cessèrent les condamnés à mourir dans le désert. Car Mar a dit : 'Tant que les hommes condamnés à mourir dans le désert n'avaient pas cessé, il n'y avait pas de communication divine avec Moshéh'" […] 'Oula a dit : "C'est le jour où Hoshé'a bèn Elah ôta les gardes que Yarov'âm bèn Nevat avait postés sur les chemins, afin d'empêcher les Yisraélites de monter lors des fêtes de pèlerinage" […] Rav Matna a dit : "C'est le jour où les victimes de Beitar reçurent une sépulture". Et Rav Matna a dit : "Le jour même où les victimes de Beitar ont reçu une sépulture, à Yavné ils ont institué 'Qui est bon et prodigue le bien' [dans le Birkat Hamazôn]" […] Rabba et Rav Yossef ont dit tous les deux : "C'est le jour où l'on arrêtait d'abattre des arbres pour le bûcher de l'autel" […] [à partir du 15 av, l'allongement des nuits devient visible] Dès lors, qui ajoute [de l'étude de la Torah], on lui ajoutera [des jours de vie]. […] Les Sages ont enseigné dans une béraïta : "La fille du Roi empruntait [un vêtement blanc] à la fille du Kohèn Gadol ; la fille du Kohèn Gadol empruntait à la fille de l'adjoint, et la fille de l'adjoint empruntait à la fille de celui l'oint pour la guerre, et la fille de celui oint pour la guerre empruntait à la fille d'un Kohèn ordinaire, et tous les Yisraélites s'empruntaient l'un à l'autre. Cela afin qui ne possède pas ne soit pas gênée" […][La Mishnah disait : "Les jeunes filles d'Ysraël sortaient et dansaient dans les vignes"] Un Tana a enseigné : "Celui qui n'avait pas de femme se rendait là-bas" […] Les Sages ont enseigné dans une béraïta : "Les plus belles d'entre d'elles, que disaient-elles ? 'Prêtez attention à la beauté, car la femme c'est pour la beauté'. Celles qui, parmi elles, étaient de haute lignée, que disaient-elles ? 'Prêtez attention à la famille, car la femme est essentiellement pour l'enfantement'. Les plus laides, que disaient-elles ? 'Faites votre acquisition pour la cause du ciel, mais à condition de nous parer de bijoux en or'" » (Ta'anit 30b – 31a).

Le Talmoud rapporte six évènements qui donnent au 15 du mois d'Av son caractère spécial et festif :

L'union des tribus : le peuple d'Ysraël est constitué de douze tribus (treize selon un certain compte) qui sont Réouvèn, Shim'ôn, Lévy, Yéhoudah, Yissakhar, Zévouloun, Dân, Naftali, Gad, Asher, Yossef (qui donnera deux tribus : Ménashéh et Efrayim) et Bînyamîn. La Torah ordonne qu'une héritière se marie au sein de sa propre tribu, afin de ne pas transférer son héritage dans une autre : « Et toute fille qui hérite d'un héritage des tribus des enfants d'Ysraël, c'est d'un homme de la famille de la tribu de son père qu'elle sera l'épouse, afin qu'héritent les enfants d'Ysraël, chacun l'héritage de ses pères. Et un héritage ne sera pas détourné d'une tribu à une autre tribu car chacun s'attachera à son héritage parmi les tribus des enfants d'Ysraël » (Bamidbar/Nombres 36:8-9). Cependant, cette injonction n'a eu cours qu'avant le partage de la terre entre les tribus. Une fois entré sous la conduite de Yéhoshou'a, le décret fut aboli un 15 Av.

Bînyamîn peut revenir dans la communauté : le séfèr Shoftim (livre des Juges, chap.19-21) rapporte l'épisode lamentable de la mort de la concubine de Guiva, qui a entraîné une guerre civile des Juifs, où la tribu de Bînyamîn perdit beaucoup de membres. Les autres Yisraélites jurèrent de ne pas donner leur fille en mariage à ces-derniers. Mais ce décret fut abrogé plus tard, un 15 Av.

Les condamnés du désert : à la suite des plaintes des explorateurs (Bamidbar/Nombres 14), HaShem jura que tous les hommes d'une certaine tranche d'âge mourraient dans le désert sans rentrer en terre sainte. Mais, la quarantième année de pérégrination dans le désert, les derniers hommes qui devaient mourir restèrent en vie et cela fut confirmé un 15 Av, qui devint une journée de célébration.

La disparition des sentinelles : Le roi impie Yarov'âm empêchait les Yisraélites de son royaume (le royaume du nord) de se rendre à Yéroushalayim, au Temple pour les fêtes, et avait mis en place des gardes afin de surveiller la frontière (Alef Mélakhim/1 Rois 12). Vint Hoshé'a fils d'Elah qui retira ces sentinelles, un 15 Av.

Les victimes de Bétar : quand les Romains capturèrent Bétar (lors de l'épisode du faux Mashiah Bar Kohba), ils tuèrent un grand nombre de Juifs et empêchèrent leur enterrement. Il fut permis de s'occuper dignement de leurs corps un 15 Av.

Le bûcher de l'autel : le 15 Av, on cessait d'abattre les arbres servant à alimenter le bûcher de l'autel, car les bûches n’étaient pas assez sèches (le bois humide favorisant la présence de vers, ce qui le rend inapte pour la combustion sur l'autel). On célèbre alors la fin de cette mitsvah.

Lois

Tou beAv est un jour de joie, propice pour la prière afin de rencontre son âme-sœur. On ne récite pas en ce jour les tahanounim (supplications) dans la prière et on ne jeûne pas (Orah Hayyim 131:6).

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