L'âme-soeur
Quand le Saint, Béni Soit-Il, créa Adâm, il fut décidé de lui donner une compagne de vie, car « il n'est pas bon qu'Adâm soit solitaire ». Un profond sommeil tomba alors sur le premier homme, puis le Créateur prit un de ses côtés, qu'Il forma en une femme. Il ne la créa pas à partir de la tête d'Adâm, de peur qu'elle ne soit frivole ; ni de l’œil, pour éviter qu'elle ne soit trop curieuse ; ni de l'oreille pour qu'elle ne soit pas trop tentée d'écouter aux portes ; ni du cœur pour qu'elle puisse arriver à maîtriser sa jalousie ; non plus de la main pour qu'elle ne soit pas touche-à-tout. Non, Il l'a créa du côté de l'homme, une partie plus discrète, afin qu'elle ait la notion de pudeur inscrite en elle, et que son homme la cache et l'entoure de son bras, réalisant qu'elle est chair de sa chair et os de ses os (Midrash). La femme est ainsi naturellement tsniout (pudique) ; son intériorité profonde, l'essence de son âme, sont la noblesse, la modestie, la finesse, la raffinement et l'humilité. Elle est le complément parfait de l'homme ; chacun a son rôle dans l'édification du couple, de la famille, de la société, de la civilisation, de la création.
Le premier couple de l'histoire avait une stature spirituelle si élevée et lumineuse que toutes les autres créatures les prirent pour le Créateur Lui-même ! Façonnés par Ses mains, ils étaient d'une beauté physique et spirituelle à couper le souffle. HaShem Lui-même prit Havah et la para avant de la présenter à Adâm et les marier. Il tressa ses cheveux de multiples tresses et lui mit vingt-quatre ornements différents (Talmoud 'Erouvîn), pour la rendre encore plus belle. Nos Maîtres disent à son sujet : « L’éclat du tout visage [la beauté] humain, comparé à celui de Sarah [femme d'Avrahâm] est comme lui d'un singe comparé à celui d'un être humain. Et l'éclat du visage de Sarah comparé à celui de Havah est comme celui d'un singe comparé à celui d'un être humain » (Bava Batra 58a).
Cependant, Adâm et Havah fautèrent en mangeant du fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal (selon les secrets de la Torah, ils eurent une relation intime avant le temps propice), et toute la création tomba et se déprécia. Il y eut un chamboulement de tous les mondes, des racines aux feuilles, et il faudra la longue histoire adamique de six mille ans, jusqu'à l'ère messianique, pour réparer ce qui a été brisé. Si nous n'avions pas fauté, les hommes et les femmes âme-sœurs se seraient trouvés dès l'enfance et leur union aurait été rapide, belle et éternelle. Ce qui reviendra à partir de l'ère messianique, sous l'égide du fils de David, le Roi Messie Yeshou'a.
Penchons-nous donc sur cette ère de réparation, que nous vivons encore présentement, et voyons comment se réalise de nos jours les zivougim (l'union des âmes-sœurs).
Le Marieur
« HaShem forme les couples » (Vayiqra Rabbah 8:1). Cette sentence est la racine de tout. C'est le Créateur Lui-même, qui nous connaît parfaitement, qui fait se rencontrer les gens, afin de les amener au mariage. Lui qui sonde les cœurs et les reins, qui connaît parfaitement chaque âme, sait qui peut s'unir avec qui. Il utilise les circonstances de la vie afin que, même si des zivouguim sont séparés par les continents et les mers, ils puissent se retrouver et s'unir, pour construire un couple et une famille : « Lorsque les âmes descendent sur terre, elles se subdivisent en aspects masculins et féminins alors qu'elles étaient une, masculin et féminin étant joints ensemble [...] atteignant le monde, elles se scindent en deux et plus tard, le Saint, Béni Soit-Il, les accouplera. Le soin de les marier n'est donné à nul autre qu'au Saint, Béni Soit-Il, qui est Seul à connaître leur appariement qui Lui permet de les réunir comme il convient. Heureux l'homme aux actions méritoires qui marche sur le chemin de la vérité, car il sera réunifié, son être retrouvera l'être avec lequel il faisait un à la source, si en effet ses œuvres l'en rendent digne, ce sera un homme complet et parfait » (Zohar Lékh Lékha 85b).
Le Talmoud rapporte : « Quarante jours avant la formation d'un embryon, une bat qol [une voix céleste] sort et dit : "La fille d'un tel sera pour un tel" » (Sotah 2a). En effet, « quand un mâle est créé, nécessairement sa bat zoug [son âme-sœur] est créée en même temps que lui » (Rabbi Yosef Giqatilah, « David et Bat Shév'a, le secret du mariage »). Il n'existe pas de demi-âme, chaque mâle a sa femelle et chaque femelle a son mâle. Les âmes peuvent descendre dans ce monde s'incarner chacune dans un corps, mâle et femelle, en même temps, où l'une peut précéder l'autre, tout dépend de la volonté Divine. Si l'homme n'a pas péché et a grandi spirituellement comme il le faut, il trouvera rapidement sa conjointe [c'est le premier zivoug] et ils se marieront tôt. Dans le cas contraire, soit l'homme trouvera sa femme plus tard dans la vie, soit il la perdra définitivement, et celle avec qui il sera ne sera pas sa véritable moitié d'âme [c'est le second zivoug]. En d'autre terme, un homme (ou une femme) qui évolue positivement avec HaShem trouvera son zivoug véritable, qui lui était destiné depuis sa création, sa vraie partie d'âme. S'il perd ce premier zivoug, un second lui sera donné, qui lui dépend de ses actions dans ce monde : une femme bien pour un homme bien, une femme mauvaise pour un homme mauvais.
Dans le langage de nos Maîtres : « "E.lohim installe les uniques dans la maison, Il fait sortir les prisonniers des bastides ; mais les dévoyés résident dans les aridités" (Téhilim/Psaumes 68:7) : le premier [type de mariage] concerne le tsaddiq [le juste] qui mérite de trouver sa bat zoug [son âme-sœur] selon le secret de "HaShem est un" (Devarim/Deutéronome 6:4) et selon le secret de "Ils seront une chair une" (Béréshit/Genèse 2:24). À son propos il est dit qu'"E.lohim installe les uniques dans la maison", "les uniques" bien sûr ! Aucune autre femelle ne s'est conjointe au mâle et aucun autre mâle ne s'est conjoint à la femelle. Mais si, HaShem préserve, ce mâle a péché de façon telle qu'il a provoqué la séparation de yessod et malkhout par des transgressions qu'il a commises [il s'agit des fautes sexuelles, la débauche], comme il est dit : "Le délateur sépare les intimes" (Mishlei/Proverbes 16:28), alors on lui compte mesure pour mesure, et comme il a provoqué une séparation en haut, on le sépare de la femme qui lui était destinée. Ainsi donc cette femelle se marie à un autre homme qui n'est pas son bèn zoug, et ce mariage ne marche pas bien, mais soit il l'enterre, soit elle l'enterre, soit encore elle le conduit à la misère. Et voici : si son premier partenaire masculin faute, il l'enterrera, et s'il est rongé [il a pratiqué l'onanisme] elle l'enterrera. Et s'il survit, elle le conduira à la misère et finalement elle l'enterrera. En conséquence, cette femelle sera comme un objet sans propriétaire [Rashi sur Guitîn 39a] et le premier qui l'a méritée la prend. Cependant leur fin ne sera pas bonne, car elle n'est pas sa bat zoug. À ce sujet, le Talmoud dit : "De peur qu'un autre ne la prenne avant lui en invoquant la miséricorde" (Mo'ed Qatân 18b), à savoir : il n'est pas son bèn zoug. Elle est donc comme un bien sans propriétaire pour le premier qui aura pris les devants en invoquant la miséricorde, parmi tous ceux qui n'ont pas de bat zoug et qui viennent par un autre côté, et c'est le secret de : "Allez vous embusquer dans les vignes" (Shoftim/Juges 21:20), ainsi que de tout ce passage du séfer Shoftim [le livre des Juges]. Or donc ce mariage ne marche jamais bien. Il se trouve que cette femme, étant encore vierge, est mariée et prise comme épouse par celui qui n'est pas son bèn zoug, et leur mariage ne marche pas bien, ils ne méritent aucunement d'avoir des enfants valables, et à la fin elle l'enterre et pleure sur lui. Ensuite, elle revient à son premier bèn zoug ; c'est ce qui est dit dans ce verset, à propos du second type de mariage : "Il fait sortir les prisonniers des bastides". Il y est fait référence à une femme mariée et déposée dans la prison d'un autre époux qui n'est pas son bèn zoug ; celui-là meurt, elle pleure sur lui, après quoi elle retourne à son premier bèn zoug et compose des chants [...] La troisième voie est la suivante : quand naît un homme [...] qui pervertit sa voie [...] jamais il ne mérite de trouver sa bat zoug, ni au début et ni à la fin, mais elle est séparée de lui, absolument et jamais il ne retrouvera ce qu'il a perdu » (Rabbi Yosef Giqatilah, « David et Bat Shév'a, le secret du mariage »).
Il existe néanmoins des exceptions : HaShem peut permettre une union entre un homme (ou une femme) bien et un conjoint mauvais, car le premier se doit de réparer certaines choses dans son âme, ou dans ses traits de caractères. Mais une fois la mission achevée, le couple prend fin, soit par un divorce, soit par un veuvage.
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Parfois, il existe un très grand écart spirituel entre un homme et son âme-soeur. L'un peut se trouver dans le domaine de la sainteté, et l'autre dans le domaine des écorces du mal. Si le potentiel conjoint se répare, ils peuvent se retrouver et s'unir. Sinon, chacun trouvera quelqu'un selon son niveau et ses actions :
« Un homme qui était scrupuleux dans la mitsvah de tsitsit entendit parler d'une prostituée, dans une ville portuaire, qui prenait quatre cents pièces d'or pour ses faveurs. Il lui fit porter ces quatre cents pièces d'or pour obtenir un temps avec elle. Le moment venu, il vint et s'assit à l'entrée. La servante de la prostituée lui informa que l'homme qui lui avait envoyé les quatre cents pièces était arrivé et attendait à l'entrée. Elle lui dit : "Laisse-le entrer !" Il entra. Elle lui avait aménagé sept lits, six en argent et un en or . Entre chacun d'eux, il y avait une échelle en argent, et le lit supérieur était celui en or. Elle monta et elle s'assit nue sur le lit du haut, et lui aussi monta pour s'asseoir nu face à elle. Cependant, ses quatre tsitsiyot vinrent et le giflèrent au visage ! Il tomba et s'assit par terre, et elle, également, tomba et s'assit par terre. Elle lui dit : "Je fais serment par la gappa de Rome que je ne te laisserai pas partir jusqu'à ce que tu me dises quel défaut tu as vu en moi !" Il lui dit : "Je jure par le service du Temple que je n'ai jamais vu une femme aussi belle que toi ! Mais il y a une mitsvah qu'HaShem, notre E.lohim, nous a commandée, et son nom est tsitsit, et dans le passage où elle est ordonnée, il est écrit deux fois : 'Je suis HaShem ton E.lohim' (Bamidbar/Nombres 15:41). Le doublement de cette phrase indique : 'Je suis Celui qui punira ceux qui transgressent Mes mitsvot, et Je suis Celui qui récompensera ceux qui les accomplissent'. Maintenant, dit l'homme, les quatre tsitsiyot m'apparaissent comme s'il s'agissait de quatre témoins qui témoigneront contre moi".
Elle lui dit : "Je ne te laisserai pas partir jusqu'à ce que tu me dises quel est ton nom, et quel est le nom de ta ville, et quel est le nom de ton Rabbi, et quel est le nom de l'académie dans laquelle tu étudies la Torah !" Il lui écrivit cela et lui plaça dans sa main. Elle se leva et divisa tous ses biens, donnant un tiers comme pot-de-vin au gouvernement, un tiers aux pauvres, et elle prit un tiers avec elle en sa possession, en plus de ses lits d'or et d'argent. Elle vint dans la salle d'étude de Rabbi Ḥiyya et lui dit : "Rabbi, instruisez vos élèves à mon sujet et demandez-leur de me convertir". Rabbi Ḥiyya lui dit : "Ma fille, peut-être as-tu jeté ton dévolu sur l'un des élèves et c'est pourquoi tu veux te convertir ?" Elle prit la note que l'élève lui avait donnée de sa main et l'a donna à Rabbi Ḥiyya. Il lui dit : "Va prendre possession de ton achat [épouse-le] !"
Ces lits qu'elle avait arrangée pour lui de manière interdite, elle les arrangea dorénavant de manière autorisée. C'est la récompense qui est donnée dans ce monde, et en ce qui concerne le monde à venir, je ne peux savoir de combien plus elle sera ! » (Ménahot 44a).
Les secrets de la rencontre
Les Maîtres des secrets donnent de nouvelles clés de compréhension au sujet de la rencontre des zivouguim :
« La première conjointe est accordée à l'homme [celle qui est sa véritable âme-soeur et que l'homme trouve s'il est un juste] comme étant son lot et elle est la femme avec laquelle, ensemble, ils bénéficieront d'un surplus d'intelligence et de réussite. Mais l'homme ne bénéficie de la conjointe qui lui a été désignée qu'il le mérite par ses actions. Parfois, l'homme a endommagé ses voies [en fautant, particulièrement dans le domaine de la débauche], alors le Saint, Béni Soit-Il, lui prend sa conjointe et la donne à un autre homme, et ce jusqu'à ce qu'il s'améliore et répare ses actions […] Parfois, le Saint, Béni Soit-Il, décrète sur l'homme un temps déterminé afin de réparer ses actions, et il devra alors attendre ; mais s'il ne répare pas ses actions dans le temps imparti, il ratera alors l'occasion de mériter sa vraie conjointe. En attendant, sa femme est libre de se marier avec un autre homme. Lorsque le premier homme répare ses actions et devient digne d'elle, alors le Saint, Béni Soit-Il, fait mourir le second mari [afin de libérer la femme pour la rendre au premier homme, sa véritable âme-soeur]. C'est ce que disent nos Maîtres : trouver son conjoint est aussi difficile que l'ouverture de la mer des Joncs » (Zohar Vayéhi 229, Matok Midvash).
De même : « Il existe des guilgoulim qui obligent que l'homme ne naisse pas au moment où il y a une influence de subsistance [il aura beaucoup de difficultés matérielles]. Alors, il ne vient pas au monde avec sa conjointe, car c'est par elle que vient cette influence de subsistance [la bénédiction arrive à un homme par le mérite de sa femme. Par ses fautes, il bloque lui-même sa bénédiction]. Même s'il est dévoilé et connu devant le Saint, Béni Soit-Il, que, dans ce guilgoul, il acquerra beaucoup de mérites dans ce monde-ci, malgré tout, le Saint, Béni Soit-Il, ne lui accorde ni sa conjointe ni sa subsistance [il ne se mariera pas avec sa véritable âme-soeur et connaîtra de grandes difficultés matérielles]. Ceci parce qu'il a besoin de réparer une certaine faute [généralement la débauche] commise lors de son précédent guilgoul, et cela est sa réparation dans ce guilgoul [les difficultés actuelles et sa repentance sont sa réparation présentement] […] Tout cela dépend de jusqu'à quel point il a endommagé [par ses fautes] dans le précédent guilgoul, le mazal supérieur qui est tiférèt. Effectivement, à cause de ses fautes, il avait empêché tiférèt de déverser ses influences sur malkhout [généralement, il s'agit des fautes de la débauche, qui font cesser les flux entre les séfirot. La bénédiction est alors dirigée vers les forces du mal qui s'en abreuvent], et donc toutes ces réussites-là [se marier et avoir l'opulence matérielle] sont amoindries à son sujet, et son mérite actuel ne peut l'aider [tant qu'il n'a pas réparer ses mauvaises actions] » (Tiqounei ha'Zohar III, tiqoun 69, Matok Midvash).
David et Bat-Shév'a
Le Talmoud rapporte que Bat-Shév'a était la véritable âme-soeur de David, depuis les six jours de la Création. Mais il ne la mérita pas vierge et dans sa jeunesse, à cause de son dur penchant. Le Midrash (rapporté par le Zér'a Shimshôn dans son commentaire sur Béréshit) dit qu'au moment où David battit Goliat, il ne put lui trancher la tête une fois mort, car cette-dernière se trouvait dans un casque qui protégeait également son cou. Arriva alors Ouriyah le Hittite, qui demanda une faveur à David : il lui montrerait le mécanisme pour ôter le casque, et en échange qu'Ysraël l'accepte comme converti. David accepta le marché. Ouriyah se convertit puis épousa Bat-Shév'a. Cependant, sa conversion n'était pas sincère, car le texte continue de l'appeler le Hittite ; or, il est interdit de rappeler à un converti authentique ses origines païennes. Des années plus tard, le Roi David aperçut Bat-Shév'a et reconnut tout de suite, grâce à son esprit prophétique, son âme-soeur. Il envoya Ouriyah, qui était soldat, mourir sur le champ de bataille, et récupéra celle qui lui était destinée. Cependant, il commit une faute morale (et non selon la loi), car il aurait dû attendre qu'HaShem Lui-même fasse périr le premier mari de Bat-Shév'a, au lieu de s'en occuper lui-même. Il se réunit trop tôt à son zivoug, ce qui provoqua une brèche spirituelle, entraînant la mort de leur premier fils et la perte temporaire de sa royauté. Pourquoi David se précipita-t-il ? Car il reconnut que le schéma du début de la Création se répétait : David/Adâm qui doit protéger Bat-Shév'a/Havah d'Ouriyah/le serpent. Mais il répéta la faute du premier homme, par sa précipitation.
Il y a là un secret : quand un homme perd le mérite de s'unir à son âme-soeur à cause de ses actions, vient un autre homme, qui lui a définitivement perdu sa moitié d'âme, et, par sa prière et les quelques mérites qu'il possède encore, peut lui ravir sa femme. Il est comme un serpent tapi dans les vignes. Tou beAv vient réparer cela, les femmes vierges allant danser dans les vignes pour se faire voir de leur véritable âme-soeur, les poussant à se réparer pour les récupérer. Mais s'ils ne se réparent pas dans leurs actions, c'est le serpent qui rentre dans la vigne pour prendre la femme. Ce secret, comme le révèlent nos Maîtres, se cache dans l'histoire du séfèr Shoftim (le Livre des Juges, chap.21). Le premier homme devra se réparer et alors HaShem interviendra pour écraser la tête du serpent et redonner la femme au premier homme.
Une autre raison est donnée : « Rabbi Abba dit à Rabbi Shim'ôn : "Bat-Shév'a était la conjointe du Roi David depuis la création du monde. S'il en est ainsi, pourquoi le Saint, Béni Soit-Il, l'a-t-Il accordée à Ouriyah le Hittite, avant de la donner à David ?" Rabbi Shim'ôn lui répondit : "Ainsi sont les voies du Saint, Béni Soit-Il, dans le secret du guilgoul [retour de l'âme sur terre]. Même si le Saint, Béni Soit-Il, a réservé une femme à un homme, parfois, à cause de ses fautes de celui-ci, un autre peut le précéder avec miséricorde et l'épouser jusqu'à ce qu'arrive le moment du vrai conjoint de recevoir son épouse. Du fait que son conjoint a fait téshouvah et qu'est arrivé son moment de l'épouser, alors l'autre homme, qui l'avait épousée par miséricorde avant le vrai conjoint, quitte ce monde. Cela est dur devant le Saint, Béni Soit-Il, de retirer un homme avant son terme à cause d'un autre. Tout cela concerne les autres personnes, mais le secret de la raison pour laquelle Bat-Shév'a fut données à Ouriyah le Hittite au début, c'était afin d'extirper d'elle le mal, et que lorsqu'elle épousera David, il ne reste en elle que la partie bonne" » (Zohar Noah 73, Matok Midvash ; Sanhédrîn 107).
Le monde à venir
Le Zohar rapporte : « La femme qui a été deux fois mariée en ce monde retournera à son premier époux [dans le 'olam haba] » (Béréshit 21b), s'il s'agit de sa véritable moitié d'âme. « En cette époque à venir, les enfants d'Ysraël mériteront tous, sans exception aucune, leur bat-zougo [leur compagne idéale] » (Tiqounei ha'Zohar Béréshit 28a).
Et pour ceux qui mériteront la vie éternelle, chacun s'unira à sa véritable âme-sœur, comme étaient unis Adâm et Havah avant la faute, les époux vont se retrouver et continuer à vivre ensemble dans le monde à venir (Rav Pé'alim, Vol.II, Sod Yésharim 2).
Halakhot
En nous donnant Sa Torah, Il nous a déjà donné certaines lois, permettant de réduire le nombre de conjoints potentiels (n'ayant plus de prophètes à notre époque, nous ne pouvons plus savoir avec certitude qui est destiné à qui) :
1] Une âme d'Ysraël ne peut s'unir qu'avec une autre âme d'Ysraël. Le mariage mixte Yisraélite / non-Yisraélite, est un interdit de la Torah. Pour qu'il y ait union kashèr (valable), il faut que le potentiel conjoint soit donc Yisraélite de naissance ou converti devant un beit dîn (tribunal d'Ysraël) (Devarim/Deutéronome 7:3).
2] Les Cohanim (« prêtres ») au sein d'Ysraël ne peuvent pas épouser une divorcée, une convertie, une femme qui a eu des relations avec un homme censé lui être interdit, une haloutsa (une femme qui ne s'est pas mariée avec son beau-frère pour susciter une descendance à son défunt mari), une femme issue de l'union entre une Yisraélite et un non-Yisraélite, une femme ayant eu une relation avec un homme descendant d'une relation interdite d'un Cohèn (Shoulhân 'Aroukh, Even Ha'ézer, chap. 4 et 7).
3] Le Cohèn Gadol (en présence du Temple) ne peut se marier qu'avec une vierge de la maison d'Ysraël (Vayiqra/Lévitique 21:13-14).
4] Un couple Yisraélite marié : si la femme a été adultère (relation consentie), l'homme doit la divorcer et ne pourra plus se remarier avec elle, et la femme, de son côté, ne pourra pas épouser celui avec lequel elle a fauté (Shoulhân 'Aroukh, Even Ha'ézer, chap. 115).
5] Un couple Yisraélite marié : si le couple divorce, la femme se remarie avec un autre homme et divorce une seconde fois, elle ne pourra pas revenir vers son premier époux pour se remarier avec lui (Devarim/Deutéronome 24:1-4).