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Les grecs ont voulu éteindre la lumière d'Ysraël : certaines mitsvot devaient disparaître, tels la circoncision ou le shabbat, car ils ne comprenaient pas leur signification logique, et tout ce qui dépassait leur entendement n'avait aucune raison d'être pratiqué. Encore aujourd'hui, les ennemis des Yisraélites (physiques et spirituels) en veulent à sa Torah et le peuple doit continuer à se battre pour pouvoir s'y adonner, car « notre vie se trouve en elle » (Devarim/Deutéronome).

Le Roi Mashiah Yéshou'a nous rappellera que « pas un yod ne partira de la Torah » et Shaoul de Tarse ajoutera : « La Torah est bonne et la mitsvah sainte, juste et bonne ». Nous sommes telle une lampe posée sur une table, et nous devons éclairer pour tous ceux qui se trouvent dans la maison. Nous sommes le sel qui donnons le goût aux aliments, tout comme la Torah est une épice pour notre mauvais penchant. Il est également écrit :

« Car la mitsvah est une bougie, et la Torah une lumière » (Mishlei/Proverbes 6:23)

« L'âme de l'homme est la bougie d'HaShem » (Mishlei/Proverbes 20:27)

Et Rashi de commenter : « Tout comme la lumière éclaire l'univers à jamais, ainsi le mérite de la Torah se maintient-il éternellement en faveur de l'homme. Quant au mérite de l'accomplissement d'un commandement, il est temporaire, à l'image de la lumière d'une bougie. Autre explication : l'injonction du père est une bougie. Quiconque se conforme à l'ordre de son père est comparable à une personne qui saisit une lampe pour éclairer un lieu obscur. Ayant égaré un objet à cet endroit, il pourra le retrouver grâce à cette lumière ».

Comme il est également dit : « Ta Parole est une bougie pour mes pieds et une lumière sur ma route » (Téhilim/Psaumes 119:105).

Ainsi donc, un homme qui étudiera la Torah et la pratiquera, avec l'esprit du tsaddiq, deviendra une lumière et pourra éclairer les autres dans leurs ténèbres. En effet, l'accomplissement d'un commandement permet d'allumer une lumière dans notre être et la rouah, l'esprit de Yéshou'a, est notre huile, permettant à notre bougie d'exister. Et cela n'est pas une option car, dans la Torah, il est ordonné à Aharôn d'allumer chaque jour les lumières de la ménorah du Tabernacle. Or, cette Tente est une représentation symbolique de l'homme, signifiant par là qu'il doit, chaque jour, s'efforcer de marcher dans la sanctification en allumant son âme par ses actes.

Notre Rabbi dira, pour sa part : « Si tu as un bon œil, tout ton corps sera rempli de lumière » (Matityahou/Matthieu 6:22). Avoir un bon œil, en hébreu, signifie être généreux. Nous tenons là la plus grande de toutes les mitsvot de la Torah : si tu veux que ton âme, ton être entier, brille de "mille feux", fais le bien autour de toi ! Donne la tséddaqah, la charité, donne de ton temps, de tes connaissances, de tes conseils, de ton sourire ! Alors la torche que tu deviendras sera capable de repousser les plus grandes ténèbres.

Pour terminer, rappelons cet enseignement de Rabbénou :

« Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes [...] quand tu donnes la tséddaqah [...] lorsque vous priez [...] lorsque vous jeûnez [...] » (Matityahou/Matthieu chapitre 6)

Dans ce passage, Yéshou'a enseigne trois points fondamentaux que tout Yisraélite se doit de pratiquer de la meilleure manière qui soit : la charité, la prière et le jeûne (ou le repentir). Il faut réaliser ces choses en secret, afin d'obtenir un mérite et donc une récompense du Père, sinon, le regard et l'admiration des hommes constitueront en eux-même notre salaire. Cela est rappelé dans le Talmoud en ces termes :

« La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil » (Ta’anit 8b)

Or, il y a là une allusion. En hébreu, l'argent (la charité) se dit mamôn et s'écrit ממון, la prière se fait au travers la voix, qol, קול, et le jeûne/repentir se dit tsom, צום. Chacun de ces mots possède une valeur numérique de 136, égale à celle du mot סולם soulâm, échelle, renvoyant à l'échelle de Ya'aqov/Jacob, où les messagers célestes descendent et montent (voir Béréshit/Genèse 28:12). Cela signifie que si tu veux monter vers HaShem, et toujours plus remplir ton être de lumière, efforce-toi de t'améliorer dans ces trois domaines. Donne plus d'argent aux pauvres et à ceux qui diffuse la Torah (la dîme, 10% voir 20%, plus de la charité), prie plus (en hébreu la hidbodedout), et repens-toi chaque jour, et tout cela dans le secret.

Alors tu deviendras, littéralement, une hanoukkiah (le chandelier à huit branches utilisé pour allumer durant la fête) vivante qui percera la nuit et les ténèbres.

Les héros des temps anciens

Quand nous lisons les récits du Tanakh, nous sommes frappés par les forces et les aptitudes surnaturelles que possédaient plusieurs de ces anciens justes. Ya'aqov était capable de soulever à lui seul une pierre si lourde qu'il fallait plusieurs bergers pour la déplacer, Moshéh arracha le bâton du jardin de Yitro, exploit que personne ne réalisa avant lui, et il combattit le géant 'Og, Yéhoshou'a mena de grandes guerres pour la conquête d'Ysraël, Shimshôn pouvait massacrer des armées entières sans aucune aide extérieure, David et ses guerriers étaient d'une puissance phénoménale : certains courraient si vite que les ennemis ne pouvaient les voir, d'autres criaient si forts qu'ils perçaient les tympans des ennemis, d'autres avaient une force herculéenne. Plus tard, les Maqabim également furent capables de grands exploits : une poignée d'hommes qui réussirent à repousser les Syriens et les Grecs !

D'où leur venait cette force ? De l'étude de la Torah, de la téfilah (la prière), de la sanctification et purification de leur être entier. Plus un homme se connecte au Divin, et plus son âme prend de l'ampleur et peut agir physiquement sur le corps de l'individu, afin de développer en lui des capacités qui sortent de l'ordinaire. Il est très difficile de nos jours d'atteindre ce niveau, en vertu de la loi de la "baisse des générations" qui stipule qu'avec le temps, les hommes deviennent plus faibles spirituellement et physiquement (jusqu'au Roi Mashiah qui rétablira toute chose). Il reste néanmoins possible, avec de grands efforts spirituels, de dépasser sa nature et d'atteindre certains niveaux.

La lumière du Roi Mashiah

« Et ce fut alors Hanoukkah à Yéroushalayim. C’était l’hiver. Yéshou'a marcha dans le Temple, au portique de Shélomoh. Les Juifs l’entourèrent donc et lui dirent : "Jusqu’à quand feras-tu sortir notre être ? Si tu es le Mashiah, dis-le nous en public !" Yéshou'a leur répondit : "Je vous l’ai dit, mais vous n’adhérez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent d’elles-mêmes pour moi. Mais vous, vous n’adhérez pas : vous n’êtes pas de mes ovins. Mes ovins, les miens, entendent ma voix. Moi, je les connais, et ils me suivent. Moi, je leur donne la vie en pérennité ; ils ne se perdront jamais en pérennité, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a donnés, est plus grand que tous. Nul ne peut les ravir de la main du Père" » (Yohanân/Jean 10)

De même que les Maqabim sortirent pour combattre l'envahisseur grec, de même ici ces Juifs attendent que celui qui se dit Roi Mashiah sorte pour combattre l'envahisseur romain. Cependant, de même qu'à l'époque de Yéhoudah, seuls quelques hommes l'ont suivi, tandis qu'une majorité adhérait au mode de vie grec, ou refusait de faire une réelle teshouvah, de même à cette époque, seule une minorité était prête à vraiment revenir vers le Créateur et Sa Torah, et en particulier revenir de la haine gratuite qui résidait dans le cœur. Fomenter une rébellion avec un tel état spirituel aurait tout simplement conduit au suicide de la nation. Ce qui, d'ailleurs, arriva par la suite, avec la destruction du Temple et l'exil d'Ysraël. Le peuple n'avait pas assez de mérites pour déclencher la délivrance, et le Mashiah, qui connaît le cœur de chacun, le percevait. Plutôt que de se diriger vers une telle catastrophe à ce moment-là, le Rabbi préféra implanter sa lumière dans cette minorité qui le suivait, afin de commencer à donner les forces pour le dernier exil qui approchait à grand pas.

Notons qu'il ne s'agit nullement d'un hasard si cette question fut posée à Yéshou'a à ce moment-là, de manière directe. En effet, le Midrash Talpiot (Anaf Hanoukkah) observe que les lettres du mot משיח Mashiah sont les acronymes de la phrase מדליקין שמונת ימי חנוכה « Nous allumons durant les huit jours de Hanoukkah » ! La lumière messianique possède un fort potentiel de dévoilement durant cette célébration, mais elle ne peut être captée et surtout vécue que si Yisraël le mérite.

Tous les exils ont été suivis par des délivrances éphémères : l’Égypte avec Moshéh Rabbénou, Babylone, les Mèdes et Perses avec Mordekhaï et Esther, les Grecs avec les 'Hashmonayîm. Mais le Mashiah Yeshou'a mettra un terme à l'exil de Rome de manière telle qu'il apportera également la délivrance éternelle. A sa première époque, Yisraël n'était pas prêt. Mais de nos jours, après cette longue et cruelle dispersion, le temps est venu. Et alors, « même le plus faible sera comme David ».

Hanoukkah dans la Torah de Moshéh

Hanoukkah est une fête instituée par nos Sages, environ un siècle et demi avant Rabbi Yeshou'a. Cependant, les évènements se rapportant à cette célébration sont présents dès les six jours de la Création, en allusion. Le Midrash nous rapporte déjà la chose suivante : au début de la Torah, il est écrit : « Dans le commencement de la création des cieux et de la terre par E.lohim, la terre était tohou et bohou, et l'obscurité planait à la surface de l'abîme ». "Tohou" renvoie à l'exil de Babylone, "Bohou" à celui de la Perse, "L'obscurité", c'est la Grèce et "L'abîme", l'exil d'Edom (Rome, le monde occidental), car la Grèce a obscurci les yeux d'Ysraël en ce qui concerne la Torah, en l'empêchant de l'étudier et de la pratiquer, tout en voulant imposer sa propre conception du monde. C'est également sous le règne de cet empire qu'a pris fin l'ère de la prophétie. Sans les "voyants" du peuple (les prophètes, appelés navi / néviim en hébreu), les yeux ont été obscurcis.

Le Zohar nous dévoile également l'allusion de Hanoukkah dans Béréshit : la colombe qu'envoie Noah fait allusion à la Grèce (en hébreu, Yonah/colombe et Grèce/Yavân possèdent les mêmes lettres) et la branche d'olivier qu'elle a dans son bec fait allusion au miracle de l'huile, qui durera huit jours.

Un traité Hanoukkah du Talmoud ?

Le Talmoud couche par écrit la Loi orale donnée à Moshéh sur le Sinaï, avec les ajouts des différents Sanhédrîn au cours du temps, depuis l'époque des Anciens, des Juges puis des Prophètes, jusqu'aux Sages. Mise en forme dans la Mishnah puis commentée dans la Guémara, en six Ordres, elle rapporte tous les détails des mitsvot de la Torah mais également des traditions venues ultérieurement, comme la fête de Pourim. Curieusement cependant, Hanoukkah ne possède pas de traité de Guémara, ses lois se trouvant notamment dans le traité Shabbat, et succinctement dans quelques autre endroits. Quelle en est la raison ?

En réalité, Rabbi Yéhoudah Ha'Nassi, le compilateur de la Mishnah, a écrit un traité spécifique sur la fête, mais qui se serait perdu au cours du temps, assez tôt dans l'histoire (Gaôn de Vilna). Pourquoi HaShem a-t-Il permis cela ? Il existe des explications historiques et une autre plus profonde, complémentaires : tout d'abord, la Torah orale fut fixée durant l'époque de l'Empire romain, et sa domination sur la terre d'Ysraël, il n'était donc pas prudent d'écrire sur le miracle qui célébrait la victoire sur l'empire précédent (Rabbi Chalfon haCohen). Ensuite, les descendants des Maqabim, qui étaient des Kohanim, prirent la royauté en Yisraël ; or, celle-ci est réservée aux descendants de David. Ils furent gravement punis pour cela (leur descendance s'éteignit) et HaShem permit la dissimulation du traité de la fête, à l'égard de l'honneur de Rabbi Yéhoudah Ha'Nassi, lui-même appartenant à la famille Davidique (Hida, Devarim A'hadim ; Hatâm Sofèr).

Néanmoins, une raison plus profonde vient couronner ces précisions historiques : Hanoukkah est également appelée la fête des lumières, car nous allumons les hanoukkiot (chandeliers à huit branches plus une) pour publier le miracle de la victoire militaire et de l'huile d'olive ayant duré huit jours. Cette lumière des bougies représente le or haganouz, la lumière primordiale, avec laquelle Adâm le premier homme pouvait voir d'un bout à l'autre du monde. Mais elle fut cachée le temps de l'histoire, et sera redonnée avec la délivrance finale aux tsaddiqim. De même donc qu'elle est dissimulée pour le moment, Hanoukkah, qui symbolise cette lumière, est "dissimulée" à nos yeux, et donc ne peut avoir de traité comme les autres fêtes, mêmes rabbiniques. À ce sujet, il est dit que la lumière primordiale fut présente trente-six heures dans le monde avant d'être cachée (Rokéah, Hilkhot Hanoukkah 225), et nous allumons, en tout, trente-six bougies durant les huit jours !

La Torah et la beauté

La culture gréco-romaine fait passer le superficiel avant l'intériorité, et prend selon la jouissance des yeux. La Torah n'est bien évidement pas contre la beauté, mais elle va la sublimer en l'alliant avec la spiritualité, et résume cela en une phrase : « Mensonge le charme, futilité que la beauté ! La femme qui craint HaShem, elle, sera louée » (Mishlei/Proverbes 31:30). Le Roi Shélomoh nous fait comprendre ici que la beauté seule n'a pas d'intérêt, car elle est passagère et ne sert aucun objectif spirituel. Cependant, si cette beauté, avec le charme et l'élégance, appartiennent à une femme qui est tsniout (pudique) et marche dans les chemins du Saint, Béni Soit-Il, alors elle devient ici importante et louable : « La beauté [...] est pour les justes » (Pirqei Avot 6:8). Rashi relève également qu'un Yisraélite ne doit pas s'entailler la peau ou se faire des tatouages car il doit rester beau (et donc ne pas abîmer son corps) ; ou encore, que la structure du mishkân (le tabernacle) nous apprend à prendre soin de ce qui est agréable à la vue. À propos du Temple justement, HaShem n'autorise pas les kohanim atteints d'un défaut physique à Le servir et reprend sévèrement Son peuple, par le biais des prophètes, lorsqu'il amène une bête imparfaite pour l'autel.

 

C'est la raison pour laquelle la Torah écrite et nos Maîtres relèvent en plusieurs endroits la grande beauté de certaines femmes, qui étaient aussi des justes : « Il y a eu au monde quatre femmes d'une exceptionnelle beauté : Sarah, Avigayil, Rahav et Esther […] Rahav inspirait la luxure par son nom, Yaëlle par sa voix, Avigayil par le souvenir qu'on avait d'elle, Mikhal bat Shaoul par son apparence » (Méguilah 15a). Plus encore, une belle femme est donnée prioritairement à celui qui s'adonne à la Torah et aux mitsvot, qui sont le but de l'homme ici-bas (Or haHayim) ; en effet, avoir une belle femme élargit l'esprit de l'homme (Bérakhot 57b), qui est alors heureux et donc plus apte à comprendre et intérioriser la Torah, ce qui influe également sur sa durée de vie sur terre (car ce bonheur le réjouit, et la joie donne de la vie, Sanhédrîn 100b) et également sur son monde futur (cela lui octroyant plus de force permettant de résister au péché d'adultère, qui envoie l'homme au guey-hinnom, Rashi sur cette Guémara). L'allusion à cela dans la Torah se trouve dans le livre de Béréshit (Genèse) : « E.lohim donne la beauté à Yafèt, et il réside dans les tentes de Shem » (9:27), signifiant que la beauté (la femme) est donnée à ceux qui étudient la Torah dans la tente.

C'est la raison pour laquelle Rabbi Eli'ezer Papo demandait aux pères de chercher de belles femmes pour leurs fils (Pélé Yo'ets, Yofi). D'ailleurs, la Guémara Ta'anit précise que la beauté physique (avec la beauté du cœur et des actes) était l'argument pour le mariage que donnaient les plus belles filles d'Ysraël, au moment où elles allaient danser dans les vignes le 15 Av, afin qu'un homme pose ses yeux sur l'une d'elles et veuille l'épouser.

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