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1 Appliquez-vous à ne pas exercer votre justice devant les hommes, pour être remarqué par eux. Sinon, vous n'aurez pas le salaire de votre Père des cieux.
2 Aussi, quand tu fais la tséddaqah, ne fais pas retentir le shofar devant toi, comme le font les hypocrites dans les synagogues et les rues, afin que les hommes les glorifient. Amèn je vous dis : ils ont reçu leur salaire.

3 Mais toi, en faisant la tséddaqah, que ta gauche ne sache pas ce que ta droite fait,

4 afin que ta tséddaqah se fasse en secret, et ton Père, le voyant du secret, te le rendra.

5 Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites. Oui, ils aiment prier dans les synagogues et aux coins des places en se dressant, pour se montrer aux hommes. Amèn je vous dis : ils reçoivent leur salaire.

6 Mais toi, quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte et prie ton Père qui est dans le secret, et ton Père, le voyant du secret, te le rendra.

7 Quand vous priez, ne palabrez pas comme les goyim, qui croient : "À force de paroles, nous serons entendus !"

8 Vous donc, ne leur ressemblez pas. Oui, votre Père connait vos besoins avant même que vous Le sollicitiez.
9 Vous donc, priez ainsi : "Notre Père des cieux, Ton Nom est sanctifié,
10 Ton royaume vient, Ta volonté se réalise, comme aux cieux sur la terre aussi.
11 Donne-nous aujourd'hui notre part de pain.
12 Remets-nous nos dettes, puisque nous les remettons à nos débiteurs.
13 Ne nous fais pas pénétrer dans l'épreuve, mais délivre-nous du mauvais."

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1 votre justice : le mot justice ici désigne les œuvres de la Torah tels la tséddaqah (faire justice en donnant de l'argent), la téfilah (la prière en se jugeant) et le ta'anit (le jeûne), pris ici en exemple par le Rabbi.

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pour être remarqué : comme nos Maîtres le rapportent : « La bénédiction réside dans ce qui est caché de l’œil » (Ta’anit 8b) et : « Que fait Rabbi Hiyya avec cela : "Le galbe de tes cuisses tels des joyaux !" (Shir HaShirim/Chant des chants 7:2) ? Il l'interprète en référence à la tséddaqah et aux actes de bonté [qui doivent être accomplis dans le secret, comme la cuisse est cachée] » (Mo'èd Qatân 16b).

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2 ils ont reçu leur salaire : par les regards des autres qui leur donnent de l'honneur, et par le fait qu'ils parleront de sa générosité : « Si une mitsvah apporte à quelqu'un en ce bas monde, des honneurs, même illusoires, ils seront considérés déjà comme une sorte de paiement, car l'honneur est une chose spirituelle. En effet, même si les plus grands honneurs ne peuvent être évalués et monnayés, puisque les hommes sont prêts à dépenser des milliers de pièces d'or pour les obtenir, ils apportent manifestement une satisfaction spirituelle à ceux qui sont honorés publiquement, félicités et vantés pour leur œuvre importante, leur immense richesse ou leur grande sagesse. C'est un paiement spirituel en monnaie de singe, en comparaison avec la plus haute spiritualité. C'est pourquoi l'auteur de la Mishnah des Pirqei Avot (4:4) nous a recommandé de fuir les honneurs autant que possible. Ils risquent en effet d'être déduits de nos mérites, puisqu'il s'agit d'un paiement approprié : du spirituel en échange du spirituel. Il se peut que pour toutes ses bonnes actions et ses mitsvot, un homme ne reçoive pour tout salaire que des honneurs, des louanges et des félicitations, et qu'il ne lui reste plus rien dans le 'olam haba. D'où la recommandation : "Sois extrêmement humble", c'est-à-dire fuis les honneurs comme le feu, pour ne pas te retrouver totalement démuni dans le monde à venir » (Commentaire du Hafets Hayim sur Béha'alotékha).

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3 ta gauche ne sache pas ce que ta droite fait : comme cela se comprend. Autre explication : il y a là une allusion : la gauche représente le dîn, la rigueur, et la droite le hessed, la bonté. Si tu pratiques ta justice personnelle de manière à te montrer, tu excites la rigueur divine à ton égard, car l'on parlera de toi et de tes « bonnes œuvres », et des cieux l'on vérifiera tes comptes, pour voir si tu mérites véritablement ces éloges.

 

1-4 : cela est appuyé ici : « Il faut veiller à donner la tséddaqah en secret, autant que possible. Et s'il est possible de la donner de façon qu'on ignore personnellement à qui on la donne, et que le pauvre également ne sache pas de qui il la reçoit, c'est excellent. En tous cas, on ne doit pas se vanter de la tséddaqah qu'on fait. Pourtant, si l'on consacre quelque objet à la tséddaqah, on peut écrire son nom dessus, pour la mémoire ; on devrait agir ainsi » (Qitsour Shoulhân 'Aroukh chapitre 34, § 13). Quand une mitsvah de la Torah se fait dans le secret, la récompense est plus grande et l'on monte plus vite les degrés de la sainteté. Rashi commentera également : « Les premières tables, parce qu'elles étaient données en fanfare et dans le bruit et dans la foule, furent affectées par le mauvais œil. Il n'y a rien de mieux que la discrétion » (Shémot/Exode 34:3). De même : « La bénédiction ne se trouve que dans quelque chose de caché de l’œil, ainsi qu'il est dit : "HaShem ordonnera à la bénédiction d'être avec toi dans tes silos [Asamékha/tes silos est semblable au terme samouye/caché]" (Devarim/Deutéronome 28:8). Une béraïta a été enseignée au nom de Rabbi Yishmael : "La bénédiction ne se trouve que dans quelque chose que l’œil ne peut regarder, ainsi qu'il est dit : 'Hashem ordonnera à la bénédiction d'être avec toi dans tes lieux de stockage cachés' (Devarim/Deutéronome 28:8) » (Ta'anit 8b).

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5 en se dressant : il est fait allusion ici à la hidbodédout, la prière personnelle, et non à la prière communautaire qui requiert au moins un minyân (rassemblement de dix hommes).

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5-6 : l'humilité pousse l'homme à s'approcher de son Créateur dans le secret, et l'homme humble possède un cœur réceptif à la  rouah haqodesh et à la bénédiction, or « le Miséricordieux désire le cœur » (Sanhédrîn 106b). Ainsi, par ton attitude, tu permets à la Shékhinah de demeurer en toi.

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7-8 : tu dois parler à HaShem comme tu parlerais à un ami intime ou à ton père selon la chair, car Il désire ton cœur par dessus tout. Malheureusement, des « hommes s'imaginent que la piété dépend de la lecture répétée des Téhilim, de longues confessions, de jeûnes pénibles, de bains rituels dans la glace et la neige... ce sont là des choses auxquelles ni la raison ni le savoir ne trouvent de repos » (Messilat Yesharim, Introduction).

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9 Notre Père des cieux... : comme il est écrit : « HaShem regarde des cieux, Il voit tous les bnéi Adâm » (Téhilim/Psaumes 33:13) et « Vers Toi j'élève mes yeux, habitant des cieux » (Téhilim/Psaumes 123:1).

Le Nom d'HaShem doit être honoré et gardé Saint, comme il est dit : « Vous serez saints car Je Suis Saint » (Vayiqra/Lévitique 11:44), et comment cela se fait-il ? Par le respect de la Torah et des mitsvot.

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10 Ton royaume vient : il vient chaque jour grâce aux Juifs qui sont dans la Torah. Cependant, la venue définitive du royaume sera la délivrance finale, comme il est dit : « HaShem sera Roi sur toute la terre. En ce Jour, HaShem sera Un et Son Nom Un » (Zékharyah/Zacharie 14:9). Alors, Sa volonté sera manifeste pour tous, et « Ses serviteurs l'adoreront » (Hazôn/Révélation 22:3).

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11 notre part de pain : comme il est écrit : « Qui plus n'en a pas trop, qui moins n'en manque pas » (Shémot/Exode 16:18) et « Ils en récoltent matin après matin, chaque homme à bouche de sa nourriture » (Shémot/Exode 16:21).

Le texte des nazaréens ajoute « notre part de pain pour demain », en référence au sixième jour de la semaine, où les bénei Yisraël recueillait la part de manne pour le shabbat.

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12 Remets-nous nos dettes... : car « si j'ai rétribué mon payeur de mal, ou dépouillé mon oppresseur gratuitement, que l'ennemi poursuive mon être, qu'il atteigne et piétine à terre ma vie, qu'il fasse demeurer ma gloire dans la poussière » (Téhilim/Psaumes 7:5-6).

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14 Oui, si vous remettez aux hommes leurs fautes, Il vous les remettra à vous aussi, votre Père des cieux.

15 Mais si vous ne les remettez pas aux hommes, votre Père non plus ne vous remettra pas vos fautes.

16 Quand vous jeûnez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui prennent des airs sombres et défont leurs faces, pour montrer aux hommes qu'ils jeûnent. Amèn je vous dis : ils reçoivent leur salaire.

17 Mais toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave ta face,

18 pour ne pas montrer aux hommes que tu jeûnes, mais à ton Père seulement qui est dans le secret, et ton Père, le voyant du secret, te le rendra.

19 N'amassez pas des trésors sur terre, où ver et mite détruisent, et où voleurs percent et volent.

20 Mais amassez des trésors aux cieux, où ver ni mite ne détruisent, et où voleurs ne percent ni volent.

21 Car là où est ton trésor, là aussi est ton cœur.
22 La lampe du corps, c'est l’œil. Si tu as "bon œil", tout ton corps est éclairé.

23 Mais si tu as "mauvais œil", tout ton corps est ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi s'enténèbre, qu'elle est grande la ténèbre !


24 Nul ne peut servir deux adôn : oui, ou il hait l'un et aime l'autre, ou il s'attache à l'un et méprise l'autre. Vous ne pouvez servir HaShem et mamôn.
25 C'est pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour vos êtres : "Que manger, que boire ?", ni pour votre corps : "De quoi le vêtir ?", l'être n'est-il pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement ?

26 Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment pas, ne moissonnent pas, n'amassent pas dans des granges, et votre Père des cieux les nourrit. N'êtes-vous pas beaucoup plus précieux qu'eux ?

27 Lequel d'entre vous peut, à force d'inquiétude, ajouter à sa taille une seule coudée ?

28 Et pourquoi vous inquiéter du vêtement ? Remarquez les amaryllis des champs, comme elles croissent sans peiner ni filer.

29 Or je vous dis : même Shélomoh dans toute sa gloire n'était pas vêtu comme l'un d'eux.

30 Si HaShem revêt ainsi l'herbe des champs, qui existe aujourd'hui et demain sera jetée au four, combien plus vous-mêmes, petits en émounah !

31 Aussi ne vous inquiétez pas en disant : "Que mangerons-nous ?" ou "Que boirons-nous ?" ou "Comment nous vêtirons-nous ?"

32 Oui, de tout cela les goyim sont en quête. Or, Il sait, votre Père des cieux, que vous avez besoin de tout cela.

33 Mais cherchez premièrement le royaume d'HaShem et Sa justice, et tout cela vous sera ajouté.
34 Aussi ne vous inquiétez pas de demain : demain s'inquiètera de lui-même. À

chaque jour suffit sa peine.

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14-15 : tu dois imiter ton Père, comme cela est à nouveau confirmé ici : « À qui HaShem pardonne-t-il ? À celui qui pardonne le péché des autres » (Rosh Hashanah 17a).

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16 qui prennent des airs sombres : en effet, « HaShem ne voit pas les mortifications mais la teshouvah sincère » (Yoma 64). Si tes actes de justices ne sont réalisés que pour te montrer aux yeux des hommes, ils n'ont aucune valeur aux yeux d'HaShem, et tes actions n'entraîneront aucune réponse des cieux. Le bonne disposition de ton cœur doit être le moteur dans ta conduite envers ton Père et envers les hommes.

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17-18 : et nos Maîtres d'appuyer : « Si quelqu'un jeûne, le raconte partout et s'en fait une gloire, il sera puni. Mais si on insiste auprès de lui pour qu'il mange, il pourra révéler qu'il jeûne » (Qitsour Shoulhân 'Aroukh, chap.127 § 8).

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1-18 : pourquoi Yéshou'a a-t-il pris ces trois exemples ? Car « trois choses annulent un mauvais décret : la téfilah, la tséddaqah et la teshouvah » (Yéroushalmi, Ta'anit chap.2), le jeûne étant lié à la teshouvah, comme il est dit : « Vous ne jeûnez pas comme ce jour, pour faire entendre en haut votre voix » (Yésha'yahou/Isaïe 58:4) et « "La main de notre E.lohim est sur tous ceux qui demandent le bien ; et Sa fougue, Sa narine contre tous Ses relaps". Nous jeûnons et demandons cela à E.lohim » ('Ezra/Esdras 8:22-23).

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19-20 : concentre-toi sur les richesses du monde à venir au lieu du monde présent car les richesses actuelles sont sur le point de disparaître, tandis que les richesses que tu acquiers auprès d'HaShem sont éternelles. Dans Mishlei, il est écrit : « Le cœur du sage prend les mitsvot », que les Sages rapportent à Moshéh qui n'hésite pas à délaisser les trésors de l'Égypte pour gagner les trésors impérissables.

 

N'oublie pas que « ce monde ressemble à un portique ouvert sur le monde à venir » (Pirqei Avot 4,16). Dans le hall, on se prépare pour pénétrer dans la salle principale. L'homme qui s'attache à ce monde est semblable à un invité qui déciderait de rester dans le hall d'entrée de son hôte, sans vouloir profiter des mets qui l'attendent. De plus, « celui qui s'est donné de la peine la veille du shabbat mangera le shabbat » ('Avodah Zarah 3a). Or, l'époque messianique est appelé shabbat hagadol, le grand shabbat. Si tu ne te prépares pas aujourd'hui, tu n'auras rien dans le Monde qui vient. Nous apprenons également cela de la parabole du Roi Mashiah au sujet des invités (voir Mattityahou/Matthieu 22:1 à 14). Les Maîtres d'Ysraël rapportent également que « ceux qui dominent leurs instincts disent : "Venez, faisons le bilan de ce monde. Considérons le préjudice d'une mitsvah avec son salaire et le salaire d'une transgression avec son préjudice" » (Baba Batra 78b).

 

Comment donc te préparer ? En étudiant la Torah, en te purifiant et en te sanctifiant par les mitsvot, en travaillant tes middot (les traits de caractères). Yésha'yahou résumera en ces termes : « Ainsi dit HaShem : gardez le jugement, faites la tséddaqah, car Ma yéshou'a ne tardera pas à venir, et Ma tséddaqah à se manifester. Heureux l'homme qui fait cela, et le bèn Adâm qui s'y fortifie, gardant le shabbat pour ne pas le profaner, et veillant sur sa main, pour ne faire aucun mal » (Yesha'yahou/Isaïe 56:1-2).

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Tu prendras donc exemple sur ce roi : « Il arriva que Manobaz dilapida toute la fortune de son père en la donnant à la tséddaqah. Son frère le réprimanda : "Ton père a amassé des trésors et toi tu as tout dilapidé !". Il répondit : "Mon père a placé des trésors là où des mains humaines ont le contrôle. Moi je les ai placé là où aucune main n'a le contrôle sur eux. Mon père a amassé des trésors d'argents, moi j'ai amassé des trésors d'âmes. Mon père a amassé des trésors pour ce monde-ci, moi j'ai amassé des trésors pour le monde à venir" » (Yéroushalmi, Péah 15b), car « toute la prospérité dont un homme fait l'expérience en ce monde n'est que vanité en comparaison de sa prospérité dans le monde futur » (Qohélèt Rabbah 2:1).

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21 Car là où est ton trésor, là aussi est ton cœur : comme il est rappelé ici : « Là où se trouve le désir d'une personne, là il se trouve lui-même » (Ba'al Shem Tov).

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22-23 : avoir un "bon œil" signifie être généreux, et avoir un "mauvais œil" signifie être avare, comme : « "Il apposa ses mains" (Bamidbar/Nombres 27:23) : avec un bon œil (généreusement), plus et plus que ce qui lui avait été ordonné, car le Saint, Béni Soit-Il, lui avait dit : "Tu apposeras ta main" mais lui l'a fait avec ses deux mains, et en fit un récipient plein et débordant » (Rashi). Le hessed, la générosité est une mitsvah de la Torah, comme il est dit : « Ouvrir, tu ouvriras ta main pour ton frère, ton humilié, ton pauvre, en ta terre » (Devarim/Deutéronome 15:11). De plus, HaShem te bénira pour ta générosité envers les pauvres, en effet : « Examinez-Moi donc en cela, dit HaShem Ts.évaôt, J'ouvrirai pour vous les hottes des cieux, Je viderai pour vous la bénédiction plus qu'à suffisance » (Malakhi/Malachie 3:10). Et l'homme qui craint HaShem « distribue, donne aux pauvres. Sa tséddaqah se dresse à jamais, sa corne s'exalte en gloire » (Téhilim/Psaumes 112:9).

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Sache également que « quiconque a compassion des pauvres, le Saint, béni soit-Il, a compassion de lui (que l'homme se rende compte qu'il cherche toujours à se nourrir de la main du Saint, béni soit-Il, et tout comme le Saint, béni soit-Il, répond à son cri, il doit répondre au cri des pauvres. Qu'il comprenne aussi que le monde est une sphère tournante et qu'éventuellement lui-même, son fils ou son petit-fils peuvent être réduits à de telles circonstances) » (Shoulhân 'Aroukh, Yoréh Dé'ah 247:3). La tséddaqah peut également sauver un homme de la mort, comme cela est écrit ici : « La tséddaqah délivre de la mort » (Mishlei/Proverbes 10:2).

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24 : il est dit : « Qui est riche ? Celui qui trouve satisfaction dans sa richesse » (Shabbat 25b). Tu n'as pas à t'inquiéter concernant ta parnassa, ton moyen de subsistance, car « lorsqu'un homme met sa confiance en HaShem, il mérite qu'HaShem soit son refuge dans ce monde et dans l'autre » (Ménahot 29b).

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mamôn : l'argent : « Le sel du mamôn est la bonté [on maintient sa richesse en donnant la tsédaqqah] » (Kétoubot 66a). Ce mot hébreu est une contraction de l'expression « ma ata moneh » (que comptes-tu donc ?), l'homme « qui compte » étant celui qui n'a pas la émounah en HaShem qui, lorsqu’Il envoie Sa bénédiction, multiplie les biens. En effet, la racine du mot bénédiction en hébreu, brakha, est composé des lettres suivantes : ברכ. Or, ces lettres possèdent une valeur numérique de 2, 20 et 200, illustrant que la bénédiction divine est exponentielle. L'argent est également appelé zouzim, car il bouge (lazouz) d'une personne à l'autre. Nékhassim car les richesses sont cachées (mekhousseh) de son possesseur après sa mort. Ma'ot car « mah laeyé » (qu'en sera-t-il de l'avenir ?), c'est-à-dire que celui qui possède des richesses est toujours anxieux en ce qui concerne le futur de ses biens.

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25-27 : comme cela est écrit dans les Téhilim : « Tous les yeux sont suspendus à Toi, et Toi, tu leur donnes leur nourriture à temps. Tu ouvres Ta main et Tu assouvis tout vivant à souhait » (Téhilim/Psaumes 145:15-16), et il est dit ici : « Quiconque n'a plus qu'un seul morceau de pain dans son panier et dit : "Que mangerais-je demain ?" appartient à la catégorie de ceux qui sont petits dans la émounah » (Sotah 48b).

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26 : « Même le sort d'un oiseau dépend des cieux, à fortiori celui d'un être humain ! » (Béréshit Rabbah 79:6).

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28-30 : aie confiance en HaShem qu'Il te donnera les moyens de t'acheter de beaux habits, de la même manière qu'Il te donne de quoi pouvoir acheter de la nourriture, afin qu'Il soit honoré, car le but de chaque chose doit être d'honorer le Maître. Concernant l'habillement, l'Yisraélite doit se différencier des autres peuples, car il est écrit : « Vous n'irez pas selon les règles de la nation que Je renvoie en face de vous » (Vayiqra/Lévitique 20:23). Couvre-toi la tête, porte les tsitsit et les téfilines, soit tsni'out.

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31-32 : tu dois avoir la émounah et le bitahôn en HaShem pour ton quotidien. Et comment développer sa émounah ? Grâce à la Torah, comme il est enseigné : « Les mitsvot n'ont été données que pour purifier les créatures » (Béréshit Rabbah, 44:1), car « l'être humain est façonné par ses actes » (Séfèr Hahinoukh). Les mitsvot de la Torah sont le moyen d'arriver à la émounah, elles sont incontournables car « comme le corps sans l'esprit est mort, de même la émounah sans les œuvres [les mitsvot] est morte » (Ya'aqov/Jacques 2:26). De plus : « Le tsaddiq de vérité est l'aspect de Moshéh, il inclut les trois Pères, et il fait venir trois sources d’abondance, qui relèvent du puits, de la nuée et de la mane, lesquels correspondent à la nourriture, à la boisson et aux habits » (Liqoutei 'Etsot, Tsaddiq, 53). Par l'attachement à Yeshou'a, ces bénédictions nous parviennent.

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33 cherchez premièrement le royaume d'HaShem et Sa justice : « cherchez le royaume » c'est l'étude de la Torah, « la Justice d'HaShem » c'est la pratique des mitsvot. En effet, la justice ici désigne la pratique des œuvres, comme il est dit : « Que votre justice surpasse celle des péroushim » (Mattityahou/Matthieu 5:20) et l'on recherche par une étude assidue : « Je garde Ta Torah, toujours, en pérennité, à jamais. Je vais au large, oui, je consulte Tes préceptes » (Téhilim/Psaumes 119:44-45). Il est rapporté : « Yirméyahou dit à Yisraël : "Pourquoi ne vous adonnez-vous pas à la Torah ?" Ils répondirent : "Et comment allons-nous nous nourrir à ce moment ?" Il leur sortit alors le pot de mane et leur dit : "'Génération, vous-mêmes, voyez la parole d'HaShem'" (Yirméyahou/Jérémie 2:31), vos pères se sont adonnés la Torah et voyez comment ils ont été nourris ! Vous aussi, si vous vous adonnez à la Torah, le Saint, Béni Soit-Il, vous nourrira de la même façon" » (Mékhilta déRabbi Yishma'el 16:33).

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33-34 : comme il est dit : « Rabbi Néhounya bèn Haqana avait coutume de dire : "Celui qui prend sur lui le joug de la Torah est délivré du joug de l'État et des soucis quotidiens. Mais à celui qui rejette le joug de la Torah, on impose le joug de l'État et celui des soucis quotidiens" » (Pirqei Avot 3:5), et : « La mane ne tombait pas dans la journée, afin de ne pas interrompre les Yisraélites dans leurs occupations. Elle tombait la nuit afin que, dès leur lever, leur nourriture les attendît. Le Roi David dit à ce sujet : « Vain, pour vous, tôt-levés, tard-couchés, de manger le pain des peines : Il en donne autant à Son ami qui sommeille » (Téhilim/Psaumes 127:2). Ceux qui ne sont pas dans la Torah se lèvent tôt et vont dormir tard pour essayer de gagner tant et plus. Ils pensent acquérir quelque chose en ne faisant pas leurs téfilot et en n'étudiant pas la Torah. En réalité, leur labeur est vain puisque HaShem peut donner à ceux qui observent Sa parole la même quantité, même pendant leur sommeil. Ainsi est-il écrit : « La bénédiction d'HaShem enrichit » (Mishlei/Proverbes 10:22). Ce n'est pas le dur labeur et les efforts constants qui rendent une personne riche mais plutôt la bénédiction qu'HaShem lui accorde. Par conséquent, si un homme abandonne ses pratiques cultuelles pour gagner davantage d'argent, il n'aura finalement rien obtenu. Le temps réservé à la téfilah et l'étude de la Torah n'est pas sans effet : ce peu de temps peut être justement, pour un homme, la source de la bénédiction dans son travail et ses affaires […] certaines personnes sont favorisées et d'autres ne le sont pas par leur propre faute. En effet, chacun reçoit ce qu'il est prêt à accepter. Le péché tue et appauvrit tandis que les bonnes actions donnent la vie et apportent bénédiction et succès […] Nous voyons qu'autrefois, même lorsque les gens étaient contraints de travailler et ne pouvaient étudier la Torah toute la journée, ils faisaient de l'étude leur occupation principale et, de leurs affaires, leur souci secondaire. Dès qu'ils finissaient leur journée de travail, ils étudiaient la Torah sans perdre une seule seconde. Ces gens connaissaient un succès considérable, tant dans leurs affaires que dans leur étude. Ils étaient à la fois riches et érudits. Mais aujourd'hui, les gens font de leurs affaires l'essentiel de leur vie ; l'étude de la Torah est, pour eux, secondaire. Il ouvre un livre de Torah une fois par semaine au plus, et encore ! Ces gens-là n'ont, en fin de compte, ni succès dans les affaires, ni connaissance en Torah. Ils passent tout leur temps à lutter pour gagner leur vie et ne prennent jamais un livre sacré. Leur perte porte à la fois sur ce monde et sur le prochain » (Mé'âm Lo'ez, Beshallah 11).

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