חיי שרה
Parashat Hayé Sarah
Une vie pleine de sens
Torah : Béréshit/Genèse 23:1 à 25:18
1er montée (rishôn) : (Bér/Gen. 23:1-16)
2ième montée (shéni) : (Bér/Gen. 23:17-24:9)
3ième montée (shlishi) : (Bér/Gen. 24:10-26)
4ième montée (révi'i) : (Bér/Gen. 24:27-52)
5ième montée (hamishi) : (Bér/Gen. 24:53-67)
6ième montée (shishi) : (Bér/Gen. 25:1-11)
7ième montée (shevi'i) : (Bér/Gen. 25:12-18)
Maftir : (Bér/Gen. 25:16-18)
Haftarah : I Mélakhim/1 Rois 1:1-31
Torat Yeshou'a : Matityahou/Mathieu chapitre 28
Avrahâm achète la caverne de Makhpélah d''Efrône afin d'enterrer son épouse Sarah. Le cœur de cette section se concentre sur la formation du couple de Yitshaq/Isaac et Rivqah/Rébecca, fille de Bétouel, que le serviteur du Patriarche trouve grâce à l'aide d'HaShem. Leur mariage est suivit par le récit du voilement d'Avrahâm, après avoir amené d'autres enfants au monde avec sa seconde épouse, Qétoura.
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"Mets, s'il te plaît, ta main sous ma hanche" (Béréshit/Genèse 24:2)
En réalité, Eli'ezer a mis sa main sur le membre circoncis du patriarche, car quand une personne jure, elle doit tenir en main un objet de mitsvah comme un rouleau de la Torah ou des Téfilines. En l’occurrence ici, ce fut la marque de l'alliance dans la chair (Rachi, Shévouôt 38b).
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"Et la jeune fille était très belle à voir, vierge, et aucun homme ne l'avait connue" (Béréshit/Genèse 24:16)
Si elle était vierge, cela signifie qu'elle n'avait pas connue d'homme, pourquoi donc le préciser ? Car les filles des Nations se donnaient par l'arrière, pour préserver leur virginité de devant. Mais Rivqah était vierge devant et également pure de derrière (Rachi).
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"Son frère et sa mère dirent" (Béréshit/Genèse 24:55)
Pourquoi le père n'intervient-il plus ? Car il voulait retenir sa fille Rivqah, alors vint un ange qui le fit mourir durant la nuit ! (Rachi).
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"Elle vit Yits'haq" (Béréshit/Genèse 24:64)
"Elle le vit resplendissant et elle en fut saisie" (Béréshit Rabbah, Rachi)
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La parasha Hayé Sarah (« la vie de Sarah ») commence ainsi :
« La vie de Sarah fut de 127 ans, telles sont les années de la vie de Sarah » (Béréshit/Genèse 23:1)
Cependant, si nous traduisons l'hébreu littéralement, nous y lisons :
« Et la vie de Sarah fut de 100 an, et 20 an, et 7 ans »
Mis à part le fait que son âge est divisé en trois périodes, le mot « an » est au singulier pour les deux premières, et au pluriel pour ses 7 dernières années. Donc soit HaShem fait des fautes d'orthographes, soit Il a un message à nous délivrer. Voici donc ce que nous apportent les Sages d'Israël sur ces anomalies :
« Si le mot année est écrit après chaque catégorie [centaine, dizaine, unité], c'est pour te dire que chacune est interprétée en elle-même : à l'âge de 100 ans, elle était comme à l'âge de 20 ans à l'égard du péché, de même qu'à 20 ans une fille n'a pas de péché car elle n'est pas punissable [par le Tribunal Céleste], de même à 100 ans, elle n'avait pas de péché, et à l'âge de 20 ans, elle était comme une fille de 7 ans pour la beauté » (Rachi)
Le Ben Ish Haï complète en disant :
« Pourquoi les deux premières fois, le mot shana – année est-il écrit au singulier, et la dernière fois au pluriel ? En vérité, pour ne pas s'enorgueillir, on ferait bien de se rappeler toute sa vie ses débuts pitoyables dans l'existence : muet et immobile comme une pierre, qui baigne dans ses déjections en mettant en bouche n'importe quelle saleté.
Non seulement à 100 ans au moment de la décrépitude progressive de son corps, mais aussi à 20 ans, alors qu'elle se trouvait au zénith de sa force et de sa beauté, Sarah se souvenait toujours avec humilité de ce qu'elle était à un an. Inversement, à l'âge de 7 ans, elle se voyait déjà comme une femme adulte et responsable, chargée par le poids « des années » » ('Od Yossef Haï)
Chaque instant de sa vie, la mère du Peuple d'Israël se consacrait au service Divin, en se rapprochant de son Père Céleste, en pratiquant Ses commandements, en se repentant de ses fautes, en faisant le bien autour d'elle. Toute sa vie n'a été qu'éloignement du péché pour vivre une vie belle et authentique, forgeant son éternité auprès d'HaShem.
La vie de l'homme est limitée sur Terre, comme le dit Moshé rabbénou, Moïse notre Maître : « Les jours de nos années s'élèvent à 70 ans, pour les plus robustes à 80 ans » (Téhilim/Psaume 90:10)
Chaque jour qui passe doit être employé à se rectifier, se parfaire, travailler ses middot (traits de caractère). Il s'agit certes d'un programme assez conséquent, où les chutes et rechutes ne se comptent même plus, mais nous devons toujours travailler et tendre et se construire, s'améliorer, centimètre par centimètre. La brièveté d'une vie humaine par rapport à l'éternité doit nous inciter à nous dépasser dans cette recherche d'HaShem et cette progression spirituelle :
« 'Akavya ben Mahalalel dit : considère trois choses afin de ne pas en arriver à une transgression : sache d'où tu es venu, où tu vas et devant qui tu es appelé à rendre des comptes.
D'où tu es venu ? D'une goutte putrescible.
Où tu vas ? A un lieu de poussière, de vers et de vermine.
Et devant qui tu es appelé à rendre des comptes ? Devant le Rois des rois, le Saint Béni Soit-Il » (Pirqé Avot, Chap.3, Mishna 1)
Le but de cet enseignement n'est pas de nous démoraliser, mais bien au contraire, de nous faire comprendre qu'HaShem, qui nous aime au-delà de toute mesure, nous met dans ce monde pour accomplir une mission, qu'Il a foi en nous, en notre réussite, et que nous sommes Ses enfants, des fils et filles de Roi. Par conséquent, une telle position ne nous permet pas de faire n'importe quoi, ni d'agir n'importe comment. Nous sommes semblables à un prince qu'un roi envoie au fond de la mer pour ramener une partie de son trésor perdu. Le prince (l'âme) doit revêtir le scaphandre (le corps) pour aller accomplir sa tâche. Une fois celle-ci terminée, le scaphandre retourne dans sa malle (la poussière) et le prince redonne les joyaux à son père (HaShem).
Ce monde est en quelque sorte une salle de sport pour l'âme qui doit étudier la Torah, la Parole Divine, y accomplir les commandements et bonnes actions pour pouvoir jouir de son salaire par la suite auprès du Père. Ce monde est l'antichambre du monde à venir, nous devons donc nous préparer maintenant pour le banquet qui vient.
L'homme qui profite salement de ce monde, sans se préoccuper de la Volonté Divine, est semblable à un homme invité par le Roi dans son salon pour festoyer avec lui, mais qui, à la place, préfère rester dans le couloir assis sur un tabouret dévorant une « succulente » boîte de conserve !
Suivons donc l'exemple de Sarah et soyons sages dans l'utilisation de notre temps, comme cela est également attesté au sujet de son mari, Avrahâm :
« Or Avrahâm était vieux, avancé dans les jours »
« Rabbi Aha enseigne : on trouve des hommes qui sont vieux sans être avancés dans les jours, et on trouve des hommes qui sont avancés dans les jours sans être vieux. Quant à Avrahâm, il était à la fois vieux et avancé dans les jours » (Béréshit Rabbah 59:6)
Ce qui signifie qu'il avait non seulement atteint un âge honorable (« vieux ») mais également un très haut niveau spirituel (« avancé »). Certains sont « vieux » mais pas très « avancés » (leur caractère n'a pas été travaillé par exemple, il en résulte que l'on peut les voir se disputer comme des enfants de 10 ans pour des broutilles!), d'autres sont très avancés sans être vieux (par exemple les Maîtres d'Israël, comme certains qui connaissaient le Talmud par cœur à même pas 15 ans, ou encore qui réagissaient à 10 ans comme une noble personne de 70 ans!).
Le départ d'Avraham
Lors de l'enterrement du patriarche, à la fin de cette même paracha, il est écrit la chose suivante :
« Ils l'enterrèrent, Yitshaq et Yishmaël ses fils » (Béréshit/Genèse 25:9)
Or, lors de l'enterrement de Yitshaq, il est dit :
« Essav et Ya'aqov, ses fils, l'enterrèrent » (Béréshit/Genèse 35:29)
La Tradition nous enseigne que ces versets ont une portée historique : Yitshaq est cité avant Yismaël pour enseigner qu'à la fin des temps, le monde arabo-musulman reconnaîtra qu'Israël est le fils aîné, et acceptera sa position de lumière des Nations. A l'inverse, Essav, représentant le monde chrétien occidental, ne voudra pas reconnaître la mission du peuple Juif, continuant de se prendre lui-même pour le « nouvel Israël ». Il en résulte, selon le Zohar, qu'HaShem devra détruire totalement l'idéologie occidentale chrétienne. Pourquoi ? Car pour pouvoir faire téshouvah, revenir à HaShem et à la vérité, il faut obligatoirement passer par la Torah. Or, si Yishmaël possède un semblant de loi (l'islam se calque beaucoup sur la Torah d'Israël dans sa pratique), Essav lui a complètement aboli la Torah !
Le Roi Messie, Yeshou'a, devra donc le rebâtir sur des bases nouvelles, et pour cela il faut tout d'abord détruire celles qu'il croit posséder !
Sans la Torah, il est tout simplement impossible de revenir au Créateur et donc de nous réparer par la même occasion. Cela est clairement enseigné par Yeshou'a :
« Et parce que la violation de la Torah ira en augmentant, l'amour de beaucoup gèlera. Aussi, celui qui restera [dans la Torah] jusqu'à la fin sera délivré » (Matityahou/Matthieu 24:12-13)
« J'espère en Ton Yéshou'a HaShem, et Ta Torah, mes délices ! » (Téhilim/Psaume 119:174)
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En 23:16, le nom 'Efrôn est écrit sans la lettre וֹ Vav, ce qui lui donne une valeur numérique 400, correspondant à celle de l'expression "râ 'ayîn", un mauvais oeil, ce qui confirme l'avidité du personnage. Rabbénou Yeshou'a nous a bien mis en garde contre cette mauvaise midda : que tu aies "'ayîn tovah", un bon oeil, et sois généreux avec ton argent. Plus tu donnes, et plus tu recevras.
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La fin de cette Parasha (25:18) rapporte qu'Ishmaël "tomba à la face de tous ses frères", et la Parasha suivante commence en rapportant la généalogie d'Avrahâm avec Yitshaq, et le Ba'al Hatourim de nous enseigner l'allusion suivante : "Dans les derniers jours, le fils de David poussera sur la chute d'Ishmaël". Cela signifie que quand le monde Arabe et/ou musulman perdra de sa puissance, alors le Roi Messie se dévoilera. Bientôt de nos jours !
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Le Midrash nous précise un peu plus l'histoire de la Parasha : "Lorsque Avrahâm revint du mont Moryah, l'ange Samaël se mit en colère car il vit qu'il n'avait pas réussi, selon ce qu'il désirait, à annuler le sacrifice d'Avrahâm. Que fit-il ? Il alla et dit à Sarah : « Eh Sarah ! N'as-tu pas entendu ce qui est arrivé dans le monde ? » Elle lui dit non. Il lui dit : « Ton vieux mari a pris le jeune Yitshaq et l'a sacrifié comme holocauste. Et l'enfant pleurait et criait car il ne pouvait se sauver. » Immédiatement elle se mit à pleurer et à crier. Elle pleura trois pleurs, comme trois sons longs du shofar et trois cris comme trois sons courts du shofar, et son âme s'envola et elle mourut. Avrahâm revint et la trouva morte, ainsi qu'il est dit : "Et Avrahâm vint pour se lamenter sur Sarah et la pleurer" (23:2). D'où vint-il ? De la montagne du Moryah !" (Pirqé deRabbi Eli'ezer, chap.32).
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"Heureux qui se fait petit en ce monde, comme il est grand et élevé dans le monde là-bas ! Ainsi répétait le maître d'école : qui est petit est grand, qui est grand est petit, selon le verset : "La vie de Sarah fut de "cent", qui est un grand chiffre, associé à "année" (singulier), rétrécissement des années à une seule, quant à "sept", qui est un petit chiffre, il est grandi et accru, car il est écrit "sept années" (au pluriel). Viens et vois : le Saint Béni Soit-il ne grandit que celui qui s'amoindrit, et n'amoindrit que celui qui se grandit. Heureux qui se fait petit en ce monde-ci, comme il est haut placé dans ce monde-là !" (Zohar Béréshit 122b).
Rabbi Yeshou'a nous a souvent averti à ce propos : les premiers seront les derniers, et les derniers les premiers, et les humbles hériteront de la Terre dans le futur.
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I] C'est une grande mitsvah d'assister, si possible, à l'oraison funèbre et l'enterrement d'une personne tsadik (juste). La perte d'un tel être est terrible pour tout l'univers, et doit nous éveiller à la teshouvah.
II] Le mariage est la base de la vie et un homme doit s'affairer à trouver sa femme, par le biais de la prière et de la recherche. Tout celui qui n'est pas marié n'est pas un être complet, un tel homme n'est pas appelé "Adâm" et il est sans joie, sans bénédiction, sans rempart, sans paix.