כי תשא
Parashat Ki-Tissa
Le veau d'or édomite
Torah : Shémot/Exode 30:11 à 34:35
1er montée (rishôn) : (Shé/Ex. 30:11-31:17)
2ième montée (shéni) : (Shé/Ex. 31:18-33:11)
3ième montée (shlishi) : (Shé/Ex. 33:12-16)
4ième montée (révi'i) : (Shé/Ex. 33:17-23)
5ième montée (hamishi) : (Shé/Ex. 34:1-9)
6ième montée (shishi) : (Shé/Ex. 34:10-26)
7ième montée (shevi'i) : (Shé/Ex. 34:27-35)
Maftir : (Shé/Ex. 34:33-35)
Haftarah : Mélakhim/1 Rois 18:1-39
Torat Yeshou'a : Deuxième Lettre aux Corinthiens, chapitre 3
Le Peuple est dénombré en payant le rachat de chaque individu (le demi-sheqèl). Puis sont décrits la structure de la cuve pour les ablutions des cohanim ainsi que la composition de l'huile d'onction, qui est sainte. Alors que Bétsalèl est désigné pour construire le Tabernacle et ses ustensiles, HaShem rappelle que ce travail ne repousse pas l'observance du Shabbat. Puis arrive la terrible faute du veau d'or, que les enfants d'Israël commettent, sous l'influence du ramassis de gens présent au milieu d'eux. Les conséquences seront terribles, et malgré le pardon dû aux supplications de Moshé, un peu de la réparation de cette faute se trouve dans chaque génération jusqu'à aujourd'hui. Cependant, HaShem déverse toujours Sa Miséricorde, et se dévoile un peu plus à Moshé. Il lui donne les secondes Tables de la Torah ainsi que quelques ordonnances.
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"Et il n'y aura pas de fléau parmi eux" (Shémot/Exode 30:12)
"Car un recensement est assujetti au « mauvais œil », et la peste vient à éclater, comme nous le verrons à l’époque de David (Bet Sh'mouel/2 Samuel 24, 10 à 15)" (Rachi)
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"Ceci ils donneront" (Shémot/Exode 30:13)
"Il lui a montré comme la forme d’une pièce de monnaie de feu, d’un poids d’un demi-chèqel, et Il lui a dit : « Comme “ceci” donneront-ils ! » (Shémot Rabbah)" (Rachi)
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"Car ce Moshé, l'homme" (Shémot/Exode 32:1)
"Il s’agit, ainsi que le rend le Targoum Onqelos, d’un mot contenant une idée de « retard », comme dans : « Pourquoi son char tarde-t-il (bachach) à venir ? » (Shoftim 5, 28), « Ils attendirent jusqu’à ce qu’il fût tard (boch) » (Shoftim 3, 25). Lorsque Moshé était monté sur la montagne, il leur avait annoncé : « Je serai de retour après quarante jours, dans les six premières heures. » Mais ils croyaient, eux, que le jour de son ascension faisait partie du décompte. Or, il avait parlé, lui, de jours complets, à savoir quarante jours avec les nuits qui les précédaient. La nuit qui a précédé le jour où il est monté, à savoir le 7 sivân, n’en faisait pas partie, de sorte que le quarantième tombait le 17 tamouz. Le 16 est venu le Satan qui a jeté la confusion dans le monde. Il lui a donné l’apparence de ténèbres, d’obscurité, de brume et de désordre, de sorte qu’ils se sont dit : « Moshé est sûrement mort, pour que le monde soit ainsi déréglé ! » Il leur a alors annoncé : « Moshé est mort, puisque six heures se sont écoulées et qu’il n’est pas arrivé… » C’est ce que nous enseigne le traité Shabbat (89a). Et il n’est pas possible de soutenir que leur erreur ne serait provenue que d’une confusion due à la présence de nuages, qui les aurait empêchés de faire la distinction entre le matin et l’après-midi. Moshé n’est redescendu, en effet, que le lendemain, comme il est écrit : « Ils se levèrent de bon matin à partir du lendemain, ils élevèrent des holocaustes… » (verset 6)", "Le Satan leur a montré une forme ressemblant à Mochè, que l’on portait en l’air dans le firmament céleste (Shabbat 89a)" (Rachi)
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"Et mit sur son visage un voile" (Shémot/Exode 34:33)
"Par égard pour les « cornes » de splendeur, il mettait ce voile contre son visage afin que tous ne s’en « nourrissent » pas. Il l’enlevait « jusqu’à sa sortie » au moment où il s’adressait à Israël et au moment où Hachem lui parlait. Et à sa sortie, il s'éloignait sans le voile" (Rachi)
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Cette paracha est la plus terrible de toute la Torah. Alors que Moshé se trouve sur le mont Sinaï pour recevoir les Tables, les enseignements écrits et oraux, le peuple, resté en bas, se fait un « dieu » d'or, danse autour de lui et sombre dans la débauche. Cela se terminera par environ 3000 morts dans le peuple.
Il s'agit ici d'un résumé très succinct. Cependant, si nous creusons le Texte, nous allons vite nous rendre compte que cette histoire est un exemple pour nous aujourd'hui, mais peut-être d'une façon que vous n'auriez pas imaginé.
Reprenons point par point : tout d'abord, cela commence par « Le peuple voyant Moshé qui tardait à redescendre de la montagne » (Shémot/Exode 32:1). Il s'impatiente, et demande à Aharôn : « Fais pour nous un élohim/dieu qui marchera devant nous ». Aharôn, selon la Tradition, a tout fait pour repousser au maximum la construction du veau d'or, c'est pourquoi il a demandé aux femmes et aux enfants de donner leurs bijoux pour les fondre dans le moule car il pensait que, attachés à leurs possessions matérielles, ils ne se précipiteraient pas pour le faire. Ce ne fut malheureusement pas le cas.
Le veau fut fabriqué, puis nous lisons la chose suivante : « Israël ! Voici ton élohim qui t'a fait sortir d’Égypte ! Lorsqu'Aharôn vit cela, il bâtit un autel devant lui [toujours pour gagner du temps et espérer voir Moshé revenir] et il s'écria : demain, il y aura une fête en l'honneur d'HaShem ! » (32:4-5). Rachi remarque quelque chose de très intéressant : « Et il n'est pas dit : « voici nos dieux ». De là on apprend que c' était le 'erev rav [le mélange nombreux] qui était monté d’Égypte avec eux, c'étaient eux qui s'étaient assemblés contre Aharôn, et c'étaient eux qui l'avaient fait et après cela, ils ont induit Israël en erreur après lui » !
Souvenez-vous : quand Israël est sortit d'Égypte, un grand nombre d'étrangers se sont joints au peuple vers la liberté.
En parallèle, alors qu'HaShem enseigne la Torah à Moshé, voici ce qu'Il lui dira : « Va, descends ! Car ton peuple que tu as fait sortir d’Égypte s'est corrompu. Ils se sont promptement écartés de la voie que Je leur avais prescrite, ils se sont fait un veau d'or, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices » (Shémot/Exode 32:7-8)
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« Ces choses leur sont arrivées pour servir d'exemples, et elles ont été écrites pour notre instruction, à nous qui sommes parvenus à la fin des siècles » (Première Lettre envoyée aux Corinthiens 10:11)
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→ Moshé se trouve dans la nuée sur le Sinaï, se préparant à délivrer le peuple après avoir reçu la Torah.
→ Yéshou'a, lui, est parti dans la nuée de gloire (« Après avoir dit cela, il fut élevé pendant qu'ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux » (Actes 1:9), se préparant à délivrer Israël des Nations aux Temps de la fin).
→ Le peuple a vu que Moshé tardait à descendre de la montagne.
→ La communauté voit que Yéshou'a tarde dans l'accomplissement de sa promesse de Retour.
→ Le 'erev rav, la multitude montée avec Israël, s'assemble autour d'Aharôn et lui demande de leur faire un « dieu » qui marchera (ילכו yélékhou, même racine que le mot halakha, désignant les lois concrètes de la Torah) devant eux.
→ La multitude de Non-Juifs qui sont rentrés dans la communauté du Messie assez rapidement dans l'histoire se sont créés un « yéshou'a en or », c’est-à-dire un Jésus selon leurs désirs, avec leur propre « halakha », leur propre compréhension de la mise en pratique de la Parole.
→ Ils ont ôté leurs anneaux et bijoux pour le créer.
→ Les Non-Juifs qui venaient du paganisme ont donné de leurs connaissances idolâtres pour construire la religion d'Édom, soit le christianisme, qui est un assemblage de Judaïsme et des religions païennes de l'époque.
→ Aharôn a tout fait pour retarder au maximum la construction du veau, et selon nos Maîtres, le 'erev rav a tué Hour, le fils de Myriam (sœur de Moshé) et Calev/Caleb, qui a voulu s'interposer.
→ De même, la communauté Juive nazaréenne conduite par Rabbi Ya'aqov/l'apôtre Jacques (Hour) a résisté un temps à ces hérésies avant de totalement disparaître, tandis que les Juifs restés dans les autres communautés (Aharôn) ont maintenu leur identité avant de se fondre dans la masse, submergés par le nombre.
→ Et ils dirent : « Israël ! Voici ton élohim ».
→ De même, les Non-Juifs ont présenté ce nouveau « Jésus » fait selon leur désir à Israël en proclamant depuis 2000 ans : voici ton « christ » !
→ « Lorsqu'Aharôn vit cela, il bâtit un autel devant lui, et il s'écria : « demain il y aura une fête en l'honneur d'HaShem ! » ».
→ Ils construisent des dogmes (autel) que Moshé (Yéshou'a) n'a jamais demandé/enseigné (par exemple que « l'autel », soit là où se trouve le sang des sacrifices, ont aboli la pratique de la Torah car « tout est accomplit » dans le sang!). Ils décrètent des fêtes qu'HaShem n'a jamais prescrites (Noël par exemple).
→ « Le peuple s'assit pour manger et pour boire, puis il se levèrent et se divertir » (32:6)
→ La Torah n'existe plus, chacun fait ce qui lui semble bon, nous mangeons et buvons ce que nous désirons, sans être soumis à une loi. Résultat du manque de Torah ? La civilisation occidentale chrétienne a donné naissance à l’humanisme d'aujourd'hui, sa fille légitime, qui « se lève et se divertit ». En hébreu, le mot pour divertir se dit ici לצחק « létsahèq » de la même racine que Yitshaq/Isaac. Or, il est écrit que « Yitshaq » s'amusa (מצחק métsahèq) avec sa femme (Béréshit/Genèse 26:8). Selon certains commentateurs, cela signifie qu'ils étaient dans l'intimité conjugale. De même ici, Rachi nous dit que ce terme « a le sens de débauche ».
Mai 68, la libération sexuelle, le mariage homosexuel, la pornographie, etc, tout cela est né dans la civilisation occidentale, elle-même le produit des pays chrétiens qui ont aboli la notion de Torah, de loi. L'homme et les civilisations récoltent toujours ce qu'ils ont semé, un jour ou l'autre.
→ « HaShem dit à Moshé : Va ! Descends »
→ Rachi : « De ta grandeur. Je ne t'ai donné la grandeur [la royauté] que pour eux (Bérakhot 32a). A ce moment, Moshé fut excommunié par décret du « Tribunal d'en -Haut » (Midrash Tânhouma) »
De même, Yéshou'a depuis 2000 ans n'est plus connu comme Mélekh, Roi, mais simplement comme 'sauveur'. Depuis tout ce temps, Yéshou'a n'a toujours pas accédé à la Royauté d'Israël, à cause de la communauté qui « s'est écartée de la voie prescrite » !
→ « Ils se sont fait un veau en fonte, ils se sont prosternés devant lui » (32:8)
→ Le Roi Messie Juif est devenu un jésus chrétien, et a été transformé en un « dieu incarné dans un homme » qui est adoré, au lieu de rester dans sa vocation de Messie : montrer le chemin vers HaShem, et se prosterner devant le Père Seul.
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Le christianisme, en particulier le catholicisme, a fait beaucoup de mal à Israël et au monde. Mais HaShem n'en a pas fini avec eux : du catholicisme est sorti le protestantisme, du protestantisme des sous-groupes revenant à une pratique plus proche de la Torah : abolition du culte de « marie », disparition des statues, du culte des morts, etc. De ces sous-groupes est sorti le 'Judaïsme' messianique. De ce 'Judaïsme' sort un nouveau sous-groupe qui clôt la boucle : revenir à une pratique authentique de la Torah (écrite et orale), avec Yéshou'a comme Rabbi, retrouver le travail commencé il y a 2000 ans par les apôtres, les talmidîm, pas ceux que Rome a créés, mais ces douze vrais Juifs de Torah qui, de leur Terre d'Israël, ont illuminé le monde.
Alors, la réparation de notre faute du veau d'or sera totale et définitive !
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Les initiales des mots de la phrase en hébreu "Les enfants d'Israël c'est un signe" (Shémot/Exode 31:17) (à propos du Shabbat) forment le mit "Biah", 'cohabitation', ce qui est une allusion au fait que le soir du Shabbat est propice aux relations intimes entre un homme et sa femme (Ba'al Hatourim)
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La guématria du mot "Vayinafash" / 'se reposer' (Shémot/Exode 31:17) est égale à celle de la phrase : "Ceux du guey-hinnom", pour nous apprendre par allusion que le feu de la géhenne cesse chaque Shabbat (Ibid.)
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"Il donna à Moshé" (Shémot/Exode 31:18) : la valeur numérique de "Il lui donna" est de 497, correspondant à celle de "C'est le Talmud", pour nous apprendre par allusion que le Saint Béni Soit-Il donna également la Torah orale, contenue dans le Talmud, sur le Sinaï (Ibid.)
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Pour la construction du Mishkân, le Saint Béni Soit-Il désigne Betsalel de la tribu de Yéhoudah, ainsi que Oholiav, de la tribu de Dân. Le Midrash compare le Messie au tabernacle et nous apprends alors que le père du Roi d'Israël sera de la maison de David, de la tribu de Yéhoudah, tandis que sa mère sera de Dân. Ce qui n'est pas impossible concernant Myriam, puisque si il est stipulé qu'Elishéva, de la tribu de Lévy, était sa parente (au début de Loucas/Luc), nous ne savons pas de quelle nature était ce lien, et donc pouvait appartenir à deux tribus différentes (si elles étaient liées par les mères par exemple).
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Il est rapporté qu'environ 3000 personnes furent tuées le jour de la faute du veau d'or, peu après que Moshé brisa les tables de la loi. Or, après que Rabbi Yeshou'a fut enveloppé par la nuée, nous apprenons qu'environ 3000 Israélites, le jour de Shavou'ôt, jour du don de la Torah, adhérèrent au Messie et furent remplis de la rouah haqodesh. Nous pouvons penser ici qu'il s'agissait des 3000 âmes présentes à l'époque de Moshé, venues faire le tikoun.
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Le veau d'or a été fait à l'instigation du 'erev rav, cette tourbe de gens d'origines diverses, dont égyptienne, qui est montée avec les Israélites vers la Terre Promise. Le Zohar rapporte que parmi eux se trouvaient les deux fils de Bil'âm qui étaient magiciens à la cours du Pharaons : Yonous et Yombrous (ou Janès et Jambrès, cités par Shaoul dans Torat Yeshou'a). Ce sont eux qui, au moyen de formules magiques, ont sorti le veau d'or du feu et l'ont fait parler.
Dans toutes les générations, des personnes s'infiltrent au sein d'Israël pour chercher à le pervertir de l'intérieur, et à l'éloigner de la Torah. Il faut beaucoup de discernement et de sainteté pour les reconnaître, et de force pour les chasser du peuple. Le Gaôn de Vilna, à ce sujet, rapporte qu'au temps de la fin, le dernier grand combat d'Israël sera face à ce 'erev rav, qu'il devra extirper de son sein.
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I] Chaque année, il faudra donner le demi-sheqel durant le mois d'Adar, en souvenir de cette mitsvah que l'on faisait au Temple et qui, très bientôt et de nos jours, reviendra avec la troisième Temple.
II] La miséricorde du Saint Béni Soit-Il nous dépasse complètement. L'homme ne doit jamais désespérer de ses fautes, et dire, quand la halakha le permet, les ta'hanounîm dans les prières quotidiennes ainsi que les Attributs de Miséricorde, qui rappellent Sa bonté et attire Son pardon pour nous.
III] L'idolâtrie est toujours un prétexte pour la libération des mœurs. L'attachement au Tsadik authentique, le Roi Messie Yeshou'a, donne les forces d'y résister et d'avancer dans le chemin de la Torah et des mitsvot.