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שמות

Parashat Shémot

 

Une mission, une direction

 

Torah : Shémot/Exode 1:1 à 6:1

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              1er montée (rishôn) : (Shé/Ex. 1:1-17)

             2ième montée (shéni) : (Shé/Ex. 1:18-2:10)

             3ième montée (shlishi) : (Shé/Ex. 2:11-25)

             4ième montée (révi'i) : (Shé/Ex. 3:1-15)

             5ième montée (hamishi) : (Shé/Ex. 3:16-4:17)

             6ième montée (shishi) : (Shé/Ex. 4:18-31)

             7ième montée (shevi'i) : (Shé/Ex. 5:1-6:1)

             Maftir : (Shé/Ex. 5:22-6:1)

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Haftarah : Yésha'yahou/ Isaïe 27:6 à 28:13 et 29:22-23

Yirméyahou/Jérémie 1:1 à 2:3

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Torat Yeshou'a : Matityahou/Mathieu chapitres 2 à 4

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Les enfants d'Israël, descendus en Égypte, sont utilisés comme esclaves par le Pharaon pour bâtir des villes. Alors qu'il ordonne de faire périr les enfants mâles hébreux qui viendraient à naître, le jeune Moshé (Moïse) est sauvé par sa mère qui le dépose sur le bord du fleuve dans une caisse de jonc. Recueilli par la fille du Pharaon, Batyah, il est élevé comme prince égyptien, jusqu'au jour où tuant l'un des gardes, il se voit obligé de s'enfuir vers Midiâne pour sauver sa vie. Là-bas il épouse Tsipora (Séphora), qui lui donnera deux garçons. Sa vie prend alors un nouveau tournant quand il entend HaShem lui parler du milieu d'un buisson en feu qui ne se consume pas, et l'enjoignant de retourner en Égypte afin d'aller délivrer son peuple, Israël.  S'y rendant avec Aharôn son frère, Moshé commence sa mission de libérateur !

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"Le nom de l'une était Shifrah, et le nom de la seconde Pou'ah" (Shémot/Exode 1:15)

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"Shifrah : c’est Yokhèvèd, ainsi nommée parce qu’elle « embellissait » (mechapèreth) l’enfant [par les soins diligents qu’elle lui prodiguait] (Sota 11b). Pou‘ah : c’est Miryam, ainsi nommée parce qu’elle « s’exclamait » à l’adresse du nouveau-né et lui « parlait », comme le font les femmes pour calmer un enfant qui pleure. Le mot pou‘a signifie : « émettre un cri », comme dans : « Je veux crier (èf‘è) comme une femme en train d’enfanter »" (Rachi)

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"Tout fils qui naîtra, vers le fleuve, vous le jetterez, et toute fille vous laisserez vivre" (Shémot/Exode 1:22)

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"Le jour de la naissance de Moshé, ses astrologues avaient annoncé : « Aujourd’hui est né leur sauveur, mais nous ne savons pas s’il est né chez les Egyptiens ou chez les Hébreux. Nous pouvons cependant prédire qu’il sera frappé par l’eau. » (Shemot Rabbah ; Sanhèdrin 101b). C’est pourquoi Pharaon a promulgué ce jour-là un décret qui visait aussi les Égyptiens, ainsi qu’il est écrit : « tout fils l’engendré », sans qu’il soit précisé : « engendré aux Hébreux ». Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Moshè serait un jour puni à cause des eaux de Meriva (Bamidbar 20, 13)" (Rachi)

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"Il s'assit près du puits" (Shémot/Exode 2:15)

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"Moshé a retenu la leçon de l’expérience de Ya‘aqov : c’est près d’un puits qu’il avait rencontré celle qui allait devenir sa femme" (Rachi)

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« Et voici les noms des enfants d'Israël qui sont venus » (Shémot/Exode 1:1)

 

L'on pourrait s'étonner de la formulation de ce passouk, de ce verset ; en effet, il aurait été plus logique d'écrire ainsi : « Et voici les enfants d'Israël qui sont venus » ! Pourquoi parler de la « descente des noms en Égypte » ?

 

Le nom désigne la mission d'un homme dans ce monde, et sa nature profonde. Le nom donne une direction, un sens, un but à celui qui le porte. La Torah veut nous faire comprendre ici que, malgré le fait que les enfants de Ya'aqov/Jacob soient descendus dans le pays le plus immoral de l'époque, et le plus enfoncé dans la faute, ceux-ci n'ont jamais perdu de vue leur but et sont toujours restés fidèles à leur identité profonde et ont su maintenir une connexion authentique avec HaShem :

 

« Ceux qui se trouvent mentionnés ici étaient dignes d'être désignés par leur nom, puisque chacun était digne de son nom, révélateur du caractère et de la stature personnels de son détenteur. Ces hommes ont été des phares toute leur vie durant, si bien que leur génération n'a pas pris de mauvaise direction. Toutefois, après leur mort, même les plus vertueux de leurs enfants n'ont plus eu la même importance aux yeux d'HaShem et de l'homme » (Sforno sur Shémot 1:1)

 

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« Pendant le voyage, en un lieu où Moshé/Moïse passa la nuit, HaShem l'attaqua et voulut le faire mourir. Tsippora/Séphora prit une pierre aiguë, coupa le prépuce de son fils, et le jeta aux pieds de Moshé, en disant : Tu es pour moi un époux de sang! Et HaShem le laissa. C'est alors qu'elle dit : Époux de sang ! à cause de la circoncision » (Shémot/Exode 4:24-26)

 

Ce passage est incompréhensible sans la Torah Orale, que seul l’Israël véritable possède. Rachi nous rapporte alors, au nom de la Tradition, le sens littéral de ces quelques versets : Moshé n'avait pas circoncis son fils Eliezer avant de voyager en direction de l’Égypte. Or, au vu de son niveau spirituel, pour avoir négligé cette mitsvah, ce commandement, il méritait de mourir. Ainsi, HaShem envoya un ange pour le tuer en chemin. Cet ange prit la forme d'une serpent et commença à avaler Moshé jusqu'au niveau des hanches, et Tsippora son épouse comprit alors que le problème était la non-circoncision de son fils. Elle se précipita pour couper le prépuce de son nouveau-né et clama « tu es pour moi un époux de sang », c'est-à-dire « toi, mon enfant, tu as été la cause que mon mari a failli être tué à cause de toi, tu aurais été le meurtrier de mon mari » ! Suite à cette opération, le serpent relâcha Moshé et disparut.

 

La circoncision physique est importante au même titre que la circoncision dite « du cœur ». L'une ne va pas sans l'autre pour un enfant d'Israël et les deux sont des commandements de la Torah (rien de nouveau sous le soleil donc). Tous ceux disant le contraire sont dans l'erreur, car ce faisant ils abolissent des paroles de la Torah, et donc deviendront des petits serviteurs dans le monde qui vient (Matityahou/Mathieu 5:19).

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« C'est ici Mon alliance, que vous garderez entre Moi et vous, et ta postérité après toi : tout mâle parmi vous sera circoncis » (Béréshit/Genèse 17:10)

 

« Vous circoncirez votre cœur » (Devarim/Deutéronome 10:16)

 

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« Cette femme devint enceinte et enfanta un fils. Elle vit qu'il était bon » (Shémot/Exode 2:2)

 

Elle vit qu'il était bon, ×˜×•×‘ tov en hébreu, et nos Maîtres rapportent qu'il est né circoncis, c'est-à-dire parfait physiquement. Rachi complète en disant « que quand il naquit, toute la maison s'est emplie de lumière » (Talmud Sota 12) ». La brit mila ou circoncision est liée à la notion de lumière, comme il est écrit : « La lumière est tov/bonne » (Béréshit/Genèse 1:4). Il ne s'agit pas ici de la lumière physique mais de la lumière spirituelle que possédait Adâm le premier homme, avec laquelle il était capable de percevoir d'un bout à l'autre de la Création (il comprenait toutes les œuvres du Créateur). Cette lumière a été cachée dans la Torah, et pour y accéder, la condition sine qua non est que l'homme se fasse circoncire.

 

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Toujours sur le sujet « il était tov/bon », le Sforno nous enseigne que « Moshé était inhabituellement beau, elle pensa que c'était dans un certain objectif voulu par son Créateur, car la beauté de la forme extérieure, c'est-à-dire le corps, dénote une excellence physique, ainsi qu'une intégrité du pouvoir d'intellection » (Shémot/Exode 2:2).

 

La pensée générale, prenant racine, entre autre, dans le catholicisme, veut qu'un homme spirituel ne soit pas très beau, pas très riche, ne faisant pas cas de sa forme et condition physique. Or, la Torah d'Israël affirme l'absolu contraire ! Par exemple, quand beaucoup de personnes imaginent les voyants d'HaShem, appelés également prophètes, ils les voient les cheveux « en bataille », habillés en haillons, emplis de tristesse, déambulant dans les rues en annonçant un jugement imminent à la manière d'un vieux fou sorti d'un asile !

 

Or, le Talmud enseigne : « la prophétie ne vient que sur celui qui est fort [physiquement et spirituellement], sage et riche » (Nédarim 38, Shabbat 22)

 

Dans la Torah, il est rajouté également sur un homme joyeux, car nous voyons que la rouah hakodesh, l'esprit de sainteté, est partie de Ya'aqov durant...22 ans ! Les 22 ans où il se lamentait de la perte de Yossef/Joseph son fils. Nous sommes, en vérité, à l'extrême opposé de la pensée populaire !

 

Bien entendu, il existe le verset suivant de Rabbi Shaoul, Paul :

 

« Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés il n'y a ni beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais HaShem a choisi les choses folles du monde pour confondre les sages; HaShem a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes » (Première Lettre envoyée aux Corinthiens 1:26-27)

 

S'agit-il d'une contradiction ? Pas du tout ! En réalité, quand nous comprenons ce passage de la lettre du Rabbi, selon la pensée hébraïque authentique, nous voyons que les choses ne sont pas si « belles » que ça...pour preuve, Yéshou'a dira :

 

« En ce temps-là, Yéshou'a prit la parole, et dit : Je te loue, Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que tu as caché ces choses aux sages et aux intelligents, et de ce que tu les as révélées aux enfants »  (Matityahou/Mathieu 11:25)

 

« Rabbi Yohanân enseigne que le don de prophétie a été donné aux idiots et aux nourrissons » (Baba Batra 12b)

 

En clair, depuis la fin de l'époque des Voyants d'Israël (Malakhie, etc) et encore plus depuis la destruction du second Temple, la prophétie véritable n'existe plus car elle ne réside que sur des hommes forts en tout point. Bref, sur des vrais « mecs », ce qui n'existe plus depuis fort longtemps !

 

La dose de prophétie que peut avoir un homme aujourd’hui n'est donc que l'ombre d'une goutte par rapport à ce que recevait un vrai prophète dans le temps. Pour preuve, quand une personne prétend avoir une prophétie, le premier réflexe est de vérifier sa justesse dans la Torah. Donc si une prophétie donnée actuellement est en contradiction avec celles écrites dans la Torah écrite et orale, elle est forcément fausse (ce qui nous fait faire déjà un gros tri dans tout ce que l'on entend/lit).

 

Aujourd'hui, la prophétie est quasi-nulle, ne peut rien nous apprendre de plus que celles déjà écrites, et sont données par des idiots (à comprendre dans le sens talmudique soit : par des personnes déconnectées de la Torah d'Israël) ou nourrissons spirituels. HaShem l'a voulu, comme dit Rabbi Shaoul, certes, mais « malgré Lui », car il s'agit d'une situation d'exil où tout est inversé.

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Le Ba'al Hatourim nous rapporte que si nous prenons les premières et dernières lettres des mots "Israël qui est venu", en hébreu, nous trouvons le mot milah, circoncision (Shémot/Exode 1:1), pour nous indiquer que les Israélites sont sortis d’Égypte grâce à ce mérite (et également celui du Shabbat). Ce message est valable pour toutes les générations et également pour le 'olam haba, le monde futur : sans la circoncision de la chair et du cœur, il est impossible pour un homme d'atteindre la véritable plénitude spirituelle, dans ce monde et dans l'autre. Ce qui est, entre autre, prouvé par Yé'hézqèl qui prophétise que dans le Troisième Temple, seuls pourront entrer des personnes circoncises de chair et de cœur.

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"HaShem abandonna la montagne entière pour descendre au sein du buisson et y demeurer. Or, le buisson est malheur et détresse car il est tout épineux et plein de ronces. Pourquoi résida-t-Il à l'intérieur du malheur et de la détresse ? Parce qu'Il vit Israël dans un grand malheur et voulut accomplir la parole de l’Écriture : "Dans tous les malheurs, Lui aussi était dans le malheur" (Yésha'yahou/Isaïe 63:9)" (Pirqé déRabbi Eli'ezer, chap.40). Le Saint Béni Soit-Il, malgré les apparences, ne nous abandonne jamais. Il faut travailler sa émounah pour croire que tout est pour le bien et que Ses yeux sont sur nous en permanence.

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"Yitro vit le bâton et les lettres qui y étaient inscrites (celles du Nom Divin), il les désira ardemment et il s'empara du bâton ; il l'emporta et le planta au milieu du jardin de sa maison. Aucun homme, désormais, ne put l'approcher. Lorsque Moshé arriva chez Yitro, il entra dans le jardin de sa maison et aperçut le bâton, et il lut les lettres qui y étaient inscrites ; il étendit sa main et le prit. Yitro le vit et s'exclama : "Celui-ci sera amener à délivrer Israël d’Égypte, dans un temps futur !"" (Ibid.). Avons-nous là les racines du mythe d'Excalibur ? Beaucoup de traditions et mythologies dans le monde prennent racine dans des faits réels, en particulier dans la Torah.

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Le Ari Hakadosh, grand Maître dans la Kabbale, nous apprends que les âmes des Israélites esclaves en Égypte proviennent de la semence en vain qu'Adâm a émis durant les 130 ans de séparations d'avec sa femme Havah. Quand une personne fait sortir sa semence hors de la matrice de sa femme, il attire sur lui le joug de la parnassa, un joug dur et pesant (son travail sera loin, il peinera pour gagner son argent, il aura plusieurs difficultés avec son patron ou ses collègues, etc). C'est un des péchés qui attire le plus la rigueur Divine sur l'homme et le fait souffrir jusqu'à sa téshouvah complète. Pensons à cette génération qui souffrait sous les coups de fouets des égyptiens !

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I] La délivrance arrive toujours du fond des ténèbres les plus noires. Quand un homme désespère des situations de sa vie, qu'il sache qu'il doit redoubler de prière et de émounah à ce moment-là, car sa sortie d’Égypte est très proche !

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II] Plus un homme se sanctifie et se purifie, plus il acquiert des forces de vie qui vont s'incarner dans son corps physique, le rendant plus fort et plus résistant.

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