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1 Alors Yéshou'a parla aux foules et à ses talmidim,

2 en disant : « Sur le siège de Moshéh siègent les soferim et les péroushim.

3 Donc, tout ce qu’ils vous disent, faites-le et gardez-le. Seulement ne faites pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas.

4 Ils lient des charges lourdes et les imposent sur les épaules des hommes, mais eux-mêmes ne veulent pas les bouger de leur doigt.

5 Ils font toutes leurs œuvres pour être remarqués des hommes. Ainsi, ils élargissent leurs téfilines et rallongent leurs tékhélèt.

6 Ils aiment la première place dans les dîners, les premiers sièges dans les synagogues,

7 les salutations dans les marchés, et à être appelés par les hommes "Rabbi".

8 Mais vous, ne vous faites pas appeler "Rabbi", car votre Rabbi est unique et vous êtes tous frères.

9 N'appelez personne sur terre "Père", car Il est éhad votre Père des cieux.

10 Ne vous faites pas appeler "Chef" car vous n'avez qu'un seul chef, le Mashiah.

11 Le plus grand d'entre vous sera votre serviteur.

12 Qui s’élève sera humilié et qui s’humilie sera élevé.

13 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous fermez le royaume des cieux devant les faces des hommes ! Oui, vous-mêmes vous n'y entrez pas, et ceux qui y entrent, vous ne les laissez pas entrer !

14 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous dévorez les maisons des veuves et vous prolongez la téfilah pour l'apparence ! Pour cela, vous recevrez la pire condamnation !
15 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous parcourez la mer et le continent pour faire un seul guèr, et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils du guey-hinnom deux fois pire que vous !
16 Malheur à vous, guides aveugles, qui dites : "Jurer par le Sanctuaire n’est rien. Jurer par l’or du Sanctuaire oblige."

17 Fous et aveugles ! Car qui est le plus grand ? L’or, ou le Sanctuaire qui consacre l’or ?

18 Et : "Jurer par l’autel n’est rien. Jurer par le qorbân qui est dessus oblige."

19 Aveugles ! Qui est le plus grand, le qorbân, ou l'autel qui sanctifie le qorbân ?

20 Ainsi, qui jure par l'autel jure par lui et par tout ce qui est dessus.

21 Qui jure par le Sanctuaire jure par lui et par Celui qui l'habite.

22 Et celui qui jure par les cieux jure par le Trône d'HaShem et par Celui qui y siège.


23 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous qui donnez le ma'asser de la menthe, du fenouil, du cumin, mais qui laissez le plus grave de la Torah : la justice, la miséricorde, la émounah. Il faut faire ceci, sans laisser cela !

24 Guides aveugles, qui filtrez le moucheron et avalez le chameau !
25 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, mais le dedans est plein de rapine, de voracité.

26 Paroush aveugle ! Purifie d’abord l’intérieur de la coupe, puis que son extérieur même devienne pur !
27 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous ressemblez à des tombes chaulées qui, au-dehors, semblent belles, mais qui, au-dedans, sont pleines d’ossements de morts et de toutes les pourritures !

28 Vous de même, au-dehors, vous paraissez tsaddiqim aux hommes, mais, au-dedans, vous êtes pleins d'hypocrisie et sans Torah !

29 Malheur à vous, soferim et péroushim ! Hypocrites ! Vous bâtissez les tombes des viim, vous parez le sépulcre des tsaddiqim,

30 et vous dites : "Si nous étions aux jours de nos pères, nous ne serions pas avec eux les partageux du sang des viim."

31 Ainsi vous témoignez contre vous-mêmes de ce que vous êtes les fils de tueurs de viim !

32 Et vous comblez la mesure de vos pères !

33 Serpents, race de vipères ! Comment échapperez-vous au jugement, au guey-hinnom ?

34 C'est pourquoi, me voici, je vous envoie des viim, des hakhamim et des soferim. Vous en tuerez, vous en dresserez, vous en fouetterez dans vos synagogues, et vous les persécuterez de ville en ville.

35 Ainsi retombera sur vous tout le sang juste versé sur la terre, depuis le sang d’vèl, le tsaddiq, jusqu’au sang de Zekharyah bèn Yéhoyada', que vous avez tué entre le Sanctuaire et l’autel.

36 Amèn, je vous dis : tout cela viendra sur cet âge.
37 Yéroushalayim ! Yéroushalayim ! Tueuse de viim, qui lapide ceux qui te sont envoyés ! Que de fois j’ai voulu rassembler tes enfants, comme un oiseau rassemble ses oisillons sous ses ailes, et vous n’avez pas voulu !

38 Voici, votre Maison vous est laissée déserte.

39 Oui, je vous le dis : désormais, vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : "Source de bénédiction est celui qui vient au Nom d'HaShem" ! »

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2 Sur le siège de Moshéh siègent les soferim et les péroushim : la Torah, écrite et orale, a été transmise de génération en génération, et les péroushim en sont les dépositaires, c'est donc eux qu'il faut écouter et suivre : « Moshéh reçut la Torah du Sinaï et la transmit à Yéhoshou'a, et Yéhoshou'a aux Anciens, et les Anciens aux néviim, et les néviim la transmirent aux hommes de la Grande Assemblée » (Pirqei Avot 1:1). Plus précisément, « [les membres du] beit dîn d’'Ezra sont appelés "les hommes de la Grande Assemblée", et ce sont : Haggaï, Zekharyah et Malakhi, et Daniyyel, Hananyah, Michael et 'Azaryah, et Néhémyah bèn Hakhalyah, et Mordekhaï, et Zéroubavèl, et beaucoup d’autres hakhamim, au total cent-vingt Anciens. Le dernier d’entre eux fut Shim'ôn le tsaddiq ; il faisait partie des cent-vingt et reçut la Torah orale de tous. Il fut kohèn gadol après 'Ezra. Antignos, l'homme de Sokho et son beit dîn reçurent [la Torah écrite et orale] de Shim'ôn le tsaddiq et de son beit dîn. Et Yosei bèn Yo'ézer, l'homme de Tsérédah et Yosef bèn Yohanân, l'homme de Yéroushalayim et leur beit dîn, reçurent d'Antignos et son beit dîn. Et Yéhoshou'a bèn Pérahyah et Nitaï l'Arbéli et leur beit dîn reçurent de Yosei et Yosef et leur beit dîn. Et Yéhoudah bèn Tavaï et Shim'ôn bèn Shatah et leur beit dîn reçurent de Yéhoshou'a et Nitaï et leur beit dîn. Shéma'yah et Avtaliôn les guérim justes et leur beit dîn reçurent de Yéhoudah et Shim'ôn et leur beit dîn. Et Hillel et Shammaï et leur beit dîn reçurent de Shéma'yah et Avtaliôn et leur beit dîn. Et Rabbân Yohanân bèn Zakkaï et Rabbân Shim'ôn, le fils d’Hillel l’Ancien reçurent d'Hillel et de son beit dîn » (Mishnéh Torah, Haqdamah), dans les jours du Mashiah Yéshou'a.

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3 tout ce qu’ils vous disent : les explications de la Torah orale, qui viennent de Moshéh au Sinaï. Et cela est évident, car il est écrit de prendre, pour Soukkot, « le fruit de l'arbre de la splendeur » (Vayiqra/Lévitique 23:40), et quel est ce fruit ? Il faut également tuer un animal comme cela a été ordonné (Devarim/Deutéronome 12:21), or, comment se réalise la shéhitah pour rendre l'animal permis ? Et pour la parole de la Torah, « ce sera en signe sur ta main, en diadème entre tes yeux » (Shémot/Exode 13:16), comment pratiquer concrètement cette mitsvah ? Qu'est-ce qu'un travail de shabbat ? Et pourquoi l'interdit de cuire de la viande dans du lait est-il écrit à trois reprises ? À ce sujet, il est d'ailleurs rapporté : « Il arriva qu'un étranger vint devant Shammaï et lui dit : "Combien de Torah avez-vous ?". Il lui répondit : "Deux, la Torah écrite et la Torah orale". Il lui dit : "Écrite, je te crois, mais pour l'Orale je ne te crois pas. Convertis-moi à condition de m’enseigner [seulement] la Torah écrite". Il le réprimanda et le renvoya avec désapprobation. Il vint devant Hillel qui le convertit. Un jour, [Hillel lui enseigna les lettres hébraïques] en disant : "Alef, beit, guimel, dalet...". Et le jour suivant, il lui inversa [l'ordre des lettres]. Il lui dit : "Mais hier, tu ne me l'as pas récité ainsi !". Il lui répondit : "Ne te fies-tu donc pas à moi [pour apprendre les lettres] ? Fie-toi également à moi pour l'orale !" » (Shabbat 31a) car même sans la Torah orale, l'écrit serait inexplicable.

 

« faites-le » c'est la pratique des mitsvot, et « gardez-le », c'est l'étude de la Mishnah (Rashi sur Vayiqra/Lévitique 22:31). Ainsi qu'il est écrit : « Tu feras, selon la bouche de la Torah qu'ils t'enseigneront, le jugement qu'ils te diront. Tu ne t'écarteras pas de la parole qu'ils te rapporteront, à droite, ni à gauche » (Devarim/Deutéronome 17:11). Cette mitsvah de la Torah est valable pour toutes les générations. Il est également écrit : « Car les lèvres du kohèn gardent la connaissance, ils cherchent la Torah de sa bouche : oui, ils sont le messager d'HaShem Ts.évaôt » (Malakhi/Malachie 2.7). Or, le mot kohèn désigne également des princes, des autorités spirituelles, comme le souligne Rashi sur Beit Shemouel/2 Samuel 8:18 : « "Et les fils de David étaient des kohanim" : ils étaient des leaders », car le roi David était de la tribu de Yéhoudah et non de Lévy.

Nous trouvons également : « "Et Mes mitsvot vous garderez" (Vayiqra/Lévitique 26:3) : la "garde" des mitsvot désigne une veille sur leur mode de pratique et sur leur motif, et ce par une étude approfondie comme il se doit, selon l'affirmation de nos Sages : "'Garde', c'est la Mishnah" (Sifri sur Devarim/Deutéronome 12:28). Voici donc ce qui est dit : si vous suivez les voies d'E.l, Béni Soit-Il, qui sont incluses dans la partie pratique de Sa Torah, et que vous étudiez attentivement les mitsvot pour connaître leur mode d'observance et leur objectif, de cette façon vous satisferez Son intention que vous soyez à Son "image, comme Sa ressemblance" (Béréshit/Genèse 1:26). "Si vous les faites" : vous acquerrez alors cette perfection, de telle manière que "vous les ferez" (les mitsvot) comme de bons travailleurs volontaires, et non comme ceux qui ont l'obligation et qui agissent par crainte, quoiqu'en agissant, on soit quelque peu inspiré par elle. Mais faites plutôt par amour, mus par le désir de la volonté d'E.l, Béni Soit-Il, selon l'enseignement : "Fais Sa volonté comme ta volonté" (Pirqei Avot 2:4) » (Sforno sur Vayiqra/Lévitique 26:3).

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tout ce qu’ils vous disent, faites-le : « Un homme ne dira pas : "Je n'obéirai pas aux mitsvot des Anciens, car elles ne sont pas [écrites] dans la Torah". Le Saint, Béni Soit-Il, lui dit : "Non mon fils, mais tout ce qu'ils te décrèteront, fait-le, car il est dit : 'Selon la bouche de la Torah qu'ils t'enseigneront' (Devarim/Deutéronome 17:11)" » (Pesiqta Rabbati 3).

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Seulement ne faites pas selon leurs œuvres : selon le principe suivante : « "Tends ton oreille, entends les paroles des sages : tu placeras ton cœur en Ma connaissance" (Mishlei/Proverbes 22 :17) : il n’est pas dit "leur connaissance", mais "Ma connaissance" […] Rava commenta : "Qu'est-ce qui est écrit : 'Je suis descendu au verger du noyer, voir les germinations du torrent etc.' (Shir HaShirim/Chant des chants 6:11) ? Pourquoi les érudits en Torah sont-ils comparés à un noyer ? Pour t'apprendre que tout comme cette noix, même souillée de boue et d'excréments, son contenu n'en devient pas répugnant, de même pour l'érudit en Torah : même s'il s'est dévoyé, sa Torah ne devient pas répugnante" » (Haguigah 15b). De même : « Si ton Rabbi est un rasha', ne t'inspire pas de ses actions » (Rashi sur Mishlei/Proverbes 22:17).

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4 Ils lient des charges lourdes : certaines halakhot qu'ils lient sont difficiles à appliquer pour beaucoup dans le peuple. Or, nos Maîtres rapportent : « On ne doit pas instituer un décret pour la communauté à moins que la communauté ne soit capable de le porter » ('Avodah Zarah 36a).

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5 : nos Maîtres nous enseignent : « Hais la fonction dirigeante » (Pirqei Avot 1:10), car, par abus de pouvoir, le risque de pécher est grand et la mort peut survenir prématurément (Bérakhot 55a).

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téfilines : il est écrit pour cette mitsvah : « Et ce sera en signe sur ta main et en diadème [totafot] entre tes yeux » (Shémot/Exode 13:16), et il est commenté : « Nos Rabbis désignent par totafot toute chose posée sur la tête, comme lorsqu'ils enseignent : "Ni avec une totéfet [diadème] ni avec des bandeaux" (Shabbat 57a), "Rabbi Abahou a dit : 'Une totéfèt s'étend autour [du front] et va d'une oreille à une oreille'" (Shabbat 57b). Ils maîtrisaient cette langue qu'ils parlaient et qu'ils connaissaient, c'est à eux que nous devons nous référer. S'il est dit totafot et non totefet [au singulier], c'est parce qu'il est constitué de plusieurs compartiments [le boîtier de la tête possède quatre compartiments], selon la forme que nous ont transmise nos saints pères, qui ont vu les néviim et les anciens le fabriquer ainsi, depuis Moshéh rabbénou » (Ramban sur Shémot/Exode 13:16). Et à ce sujet, le Levoush rapporte que les téfilines de hézqèl le navi avaient été retrouvées.

 

ils agrandissent leurs téfilines et rallongent leurs tékhélèt : ils élargissent leurs boîtiers et lanières de téfilines, et rallongent le fil bleu de leurs tsitsit, appelé le tékhélèt en hébreu, comme dans : « Le tékhélèt de Rabbi Yonatân traînait » (Bérakhot 18a) et : « Il n'avait pas mis de fil tékhélèt à son vêtement » (Ta'anit 22a). En effet, la Torah ordonne de porter un fil bleu aux tsitsit (Bamidbar/Nombres 15:38). Cette teinte provient d'un animal marin appelé le hilazôn : « Son corps ressemble à la mer, sa forme est semblable à un poisson, il émerge une fois tous les soixante-dix ans et avec son sang on teint la laine en bleu, c’est pourquoi son prix est élevé » (Ménahot 44a). De plus, « lorsque le hilazôn grandit, son habit grandit avec lui » (Devarim Rabbah 7:11). Il se trouvait, entre autre, sur le territoire de Zévouloun, grimpait de la mer aux montagnes (Méguilah 6a, Rashi), et pouvait également s'attraper de Tsor à Héfah (Shabbat 26a). Et pourquoi le tékhélèt a-t-il été choisi plus qu’une autre couleur ? Car « le tékhélèt ressemble à la mer, et la mer ressemble au ciel, et le ciel ressemble au Trône de gloire » (Ménahot 43b), c'est donc la couleur de la royauté, qui sied aux Yisraélites qui sont les fils du Roi des rois.

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Il est rapporté : « Il s'enveloppe dans son caftan, avec des téfilines sur sa tête, et "voici les larmes des opprimés, sans réconfort pour eux". Le Saint, Béni Soit-Il, dit : "Il m'incombe d'exiger d'eux un châtiment", comme il est dit : "Maudit soit qui fait une duperie de l’œuvre d'HaShem" (Yirméyahou/Jérémie 48:10) » (Qohélèt Rabbah 4:1.1).

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7 : « Rav Yéhoudah dit : "Trois choses abrègent les jours et les années de l’homme [...] celui qui se conduit avec supériorité" » (Bérakhot 55a).

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8 Mais vous : les douze.

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ne vous faites pas appeler "Rabbi" : entre vous. Mais pour nous, ils sont des Rabbis, ainsi qu'il est dit : « Si les Anciens étaient comme des messagers célestes, alors nous sommes comme des hommes. Et si les Anciens étaient comme des hommes, alors nous sommes comme des ânes » (Shabbat 112b).

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9 : comme il est écrit : « N'est-il pas un Seul Père pour nous tous ? N'est-il pas un Seul E.l qui nous a créés ? » (Malakhi/Malachie 2:10).

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12 : de même : « Quiconque s'humilie, le Saint, Béni Soit-Il, l'exalte, et quiconque s'exalte, le Saint, Béni Soit-Il, l'humilie. Celui qui cherche la grandeur, la grandeur le fuit, et celui qui fuit la grandeur, la grandeur le cherche. Et quiconque force le moment [et déploie de grands efforts pour atteindre un objectif précisément au moment où il le souhaite], le moment le force aussi [et il n'y parvient pas]. Et quiconque [est patient et] cède à l'instant, l'instant se tient à ses côtés [et il finira par réussir] » ('Erouvîn 13b).

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13 hypocrites : « Nous faisons connaître les hypocrites à cause du hilloul HaShem, comme il est dit : "Et lorsqu'un tsaddiq se détourne de sa vertu et fait le mal, Je place un obstacle devant lui" (hézqèl/Ézéchiel 3:20) » (Yoma 86b). S'ils sont résha'im et se considèrent eux-mêmes comme tsaddiqim, si quelqu'un connaît leurs actions, c'est une mitsvah de le révéler, à cause du hilloul HaShem (Rashi).

 

Vous fermez le royaume des cieux : par les dures halakhot que vous liez, et par votre attitude hypocrite, qui les éloignent de la Torah, ils « ont donc fait trébucher un grand nombre contre la Torah » (Malakhi/Malachie 2:8).

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14 Vous dévorez les maisons des veuves : « Celui qui vole la veuve et l’orphelin, c’est comme s’il volait HaShem Lui-même » (Shémot Rabbah 30:8).

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23 le ma'asser de la menthe, du fenouil, du cumin : ainsi qu'il est stipulé dans la Torah orale : « Lorsque la coriandre est plantée dans une cour, on peut la cueillir feuille par feuille et la consommer. Si quelqu'un les rassemble, il est astreint au ma'asser. Et c'est ainsi pour tout ce qui est semblable » (Mishnéh Torah, Zéra'yim 4:18), « Les grandes dattes et les caroubes droits, le riz très blanc, et le grand cumin, doivent être prélevés comme demaï dans tout érèts Yisraël et en Sourya, et de même pour tous les fruits semblables » (Mishnéh Torah, Zéra'yim 13:4), et « Rabbân Shim'ôn bèn Gamliel dit : "Les pousses de fenugrec, de moutarde et de haricots blancs requièrent le ma'asser" » (Ma'asserot 4:6). Cependant, « nous savons qu'à la fin [de la période du second Temple] ils peinaient dans la Torah et faisaient attention aux ma'asserot, donc pourquoi ont-ils été exilés ? Parce qu'ils aimaient l'argent et que chacun haïssait son prochain. Cela vient nous apprendre qu'haïr son prochain est difficile aux yeux d'HaShem, et la Torah considère cela comme équivalent à l'idolâtrie, l'immoralité et le meurtre. » (Tosefta Ménahot 13:4).

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Il faut faire ceci, travailler la relation au prochain et les middot, sans laisser cela, les autres halakhot. À ce sujet, le Gaôn de Vilnah disait : « Si une personne ne travaille pas dur pour casser ses [mauvaises] middot, à quoi lui sert la vie ? ». C'est ce qui est dit par le navi : « Il t'a rapporté, adâm, ce qui est bien, ce qu'HaShem demande de toi : seulement rendre le jugement [c'est la justice], aimer la bonté [c'est la miséricorde], et, humblement, aller avec ton E.lohim [c'est la pratique des mitsvot, qui sont toutes basées sur la émounah : "Toutes Tes mitsvot sont émounah" (Téhilim/Psaumes 119:86)] » (Mikha/Michée 6:8).

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25 Vous purifiez le dehors de la coupe et du plat : les péroushim de l'école de Shammaï se purifiaient d'abord les mains par nétilat yadayim, puis remplissaient la coupe de vin [de crainte que le liquide sur le dehors de la coupe ne contracte l'impureté des mains et ne transmette cette-dernière à la coupe], à l'inverse de l'école d'Hillel qui remplissait d'abord la coupe et ensuite procédait à nétilat yadayim [ne craignant pas que des mains non lavées transmettent l'impureté à du liquide situé sur le dehors de la coupe, transmettant ensuite cette impureté à l'intérieur de la coupe] (Bérakhot 52a,b), mais le dedans est plein de rapine, de voracité : mais ce que vous y mettez est le produit du vol des veuves et des pauvres.

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26 Purifie d’abord l’intérieur de la coupe, faites téshouvah de votre mauvais cœur et mauvaises actions, puis que son extérieur même devienne pur, alors vos ablutions prendront tout leur sens. Et le Rabbi délivre ici un message de téshouvah en utilisant une halakha.

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27 des tombes chaulées qui, au-dehors, semblent belles : la chaux était utilisée pour embellir. En effet, quand elle est appliquée sur la peau, celle-ci voit sa couleur rehaussée et elle rosit : « Rav Bivi avait une fille : il l'a enduite de chaux membre par membre, et a pu prendre quatre cents zouz pour elle » (Shabbat 80b). La beauté de la fille avait été rehaussée, ce qui permit au Rabbi de demander une forte dot (Rashi). Quant aux tombes, la chaux permettait de les repérer afin de montrer que la zone était tamei (Baba Qama 69a).

La Guémara rapporte : « Le Roi Yannaï a dit à sa femme : "N'aie pas peur des péroushim, ni de ceux qui ne sont pas péroushim, mais plutôt des colorés [Rashi commente que leur apparence ne reflète pas leur essence. Leur "couleur" est uniquement externe, et ils sont différents à l'intérieur] qui apparaissent comme des péroushim car leurs actions sont semblables à l'acte de Zimri et ils demandent la récompense de Pînhas [Bamidbar/Nombres 25. Crains plutôt les hypocrites dont les œuvres sont mauvaises, mais qui s'imaginent avoir une récompense de juste !]" » (Sotah 22b).

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28 : il est rapporté : « Rabbah bar Rav Houna a dit : "Toute personne qui a pour elle la Torah mais n'a pas pour elle la crainte des cieux, est comparable à un trésorier à qui les clés des salles [intérieures] ont été confiées, alors que les clés des salles [extérieures] ne lui ont pas été confiées. Comment aura-t-il accès ?". Rabbi Yannaï a proclamé : "Malheureux celui qui ne possède pas de cour, mais qui se fabrique une porte pour la cour !" » (Shabbat 31b).

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De même, « Rabbân Gamliel disait : "Tout talmid dont l'intérieur n'est pas comme l'extérieur ne peut pas entrer dans la maison d'étude !" » (Bérakhot 28a), ce qui signifie que celui qui s'adonne à la Torah sans la véritable crainte du ciel n'a, en vérité, pas de part dans la Torah d'Ysraël (Maharsha, Yoma 72b). Dans le même esprit : « Ceux qui lavent leurs corps et nettoient leurs vêtements alors qu'ils restent impurs de leurs mauvaises actions et attributs, sont décrits par Shélomoh ainsi : "L'âge est pur à ses yeux, mais de son excrément il ne s'est pas lavé. L'âge, comme ses yeux s'exaltent et se chargent ses paupières !" (Mishlei/Proverbes 30:12-13) » (Guide des Perplexes 3 :33).

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33 Serpents, race de vipères : comme il est écrit : « Leur vin, c'est le venin des serpents, c'est le poison cruel des aspics » (Devarim/Deutéronome 32:33). Cela signifie que leur Torah (qui est comparée au vin, Ta'anit 7a) était devenue semblable à un poison, qui les tuaient tant eux que ceux qu'ils enseignaient à cette époque.

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guey-hinnom : « Et Rabbi El'azar dit : "Tout homme dans lequel il y a de l’hypocrisie, tombe dans le guey-hinnom, comme il est dit : ‘Malheur à ceux qui appellent le mal bien et le bien mal’ (Yésha'yahou/Isaïe 5:20). Qu’est-il écrit après ? 'Comme la flamme dévore le chaume ainsi votre racine sera dévorée et vos fleurs s’en iront en poussière' (Yésha'yahou/Isaïe5:24)" » (Sotah 41b).

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34 viim, des péroushim ayant une stature de viim (Sotah 48b), des hakhamîm et des soferim, comme Ya'aqov et Shaoul.

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35 le sang d’vèl : « Et ce fut, quand ils furent au champ, Qayîn se leva contre Hévèl et le tua » (Béréshit/Genèse 4:8). Il fut tué sur l'emplacement du futur Temple : « "Et ce fut, quand ils furent au champ" : il n'y a de champ que le Temple, comme il est dit : "Tsiôn, en champ, sera labourée" (Mikha/Michée 3:12) » (Béréshit Rabbah 22:7).

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jusqu’au sang de Zekharyah bèn Yéhoyada' : « Le souffle d'E.lohim revêtit Zekharyah bèn Yéhoyada' le kohèn. Il se dressa sur le peuple et leur dit : "Ainsi dit l'E.lohim : Pourquoi transgressez-vous les mitsvot d'HaShem ? Vous ne triompherez pas ! Puisque vous avez abandonné HaShem, Il vous abandonnera !". Ils intriguèrent contre lui et le lapidèrent de pierres, sur l'ordre du roi, dans la cour de la Maison d'HaShem » (Beit Divrei Hayamim/2 Chroniques 24:20-21).

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depuis le sang d’vèl, le tsaddiq, jusqu’au sang de Zekharyah bèn Yéhoyada' : selon le principe que les descendants payent pour les fautes des pères s'ils continuent dans leur mauvaise voie, et : « Rabbi Yehoudah bèn Rabbi Shim'ôn a dit au nom de Rabbi Yossé bèn Rabbi Néhoraï : "Le Saint, Béni Soit-Il, réclame toujours aux persécuteurs le sang des persécutés" » (Qohélèt Rabbah 3:18). Puisqu'ils allaient livrer le tsaddiq et Roi Mashiah pour la mort à Yéroushalayim, retomberait alors sur eux tout le sang des tsaddiqim tués à cet endroit au cours du temps, par ceux qui refusaient la téshouvah.

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36 tout cela viendra sur cet âge : c'est la destruction du Temple, et le début de la déportation du peuple, car « tu n'auras pas obéis à la Voix d'HaShem ton E.lohim » (Devarim/Deutéronome 28:45). La destruction est donc intervenue à cause de la haine gratuite (Yoma 9b), c'est la raison pour laquelle Rabbi Yéshou'a et ses talmidim ont beaucoup insisté sur l'amour du prochain.

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37 Yéroushalayim ! Yéroushalayim : appeler deux fois par le nom est un témoignage d'amour (Rashi sur Béréshit/Genèse 22:11).

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38 votre Maison : le Temple, car « ainsi dit HaShem : "Si vous ne M'entendez pas pour aller dans Ma Torah, que J'ai donné en face de vous, entendre les paroles de Mes serviteurs, les néviim, que Moi-même J'ai envoyés vers vous, matinal à envoyer, mais vous ne M'avez pas entendu, Je donnerai cette Maison comme Shiloh ; et cette ville, Je la donnerai en malédiction pour tous les goyim de la terre » (Yirméyahou/Jérémie 26:4-6).

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votre Maison vous est laissée déserte : « Il y a un tsaddiq qui est la beauté, la splendeur et la grâce du monde tout entier [...] C'est le "Maître de maison" qui veille sur le monde [...] et la maison représente le Temple » (Likouqei Moharân, Tînyana 67). Si donc le Maître de Maison est rejeté, alors la Maison n'a plus lieu d'être.

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39 jusqu’à ce que vous disiez : jusqu'à ce que les autorités spirituelles d'Ysraël reconnaissent Rabbi Yéshou'a comme étant la pierre angulaire. La traduction araméenne de ce verset des Téhilim est : « "Source de bénédiction est celui qui vient dans le nom de la Parole d'HaShem" disent les bâtisseurs » (Targoum sur Téhilim/Psaumes 118:26).

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